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Arabie Saoudite : Majda Mostafa Mahir, marocaine, risque la peine de mort

Une ressortissante marocaine, Majda Mostafa Mahir,40 ans, mère de deux enfants, serait sous sentence de mort et risque d’être exécutée en Arabie saoudite.

Cette femme a été reconnue coupable du meurtre du Prince Farid bin Abdullah bin Mishari al-Sa’ud, et est en prison depuis 7 ans. Elle aurait comparu devant un tribunal à Riyad, mais les détails du résultat exact du procès ne sont pas connus. Majda Mostafa Mahir n’aurait pas eu accès à un avocat ni à une quelconque chance d’appel contre la sentence. Son sort dépendrait du fait que la famille de la victime du meurtre lui accorde ou non son pardon, librement, ou en échange du payement de la diya ou « argent du sang ». Majda Mostafa mahir est la maman de 2 enfants, elle a vécu 18 ans en Belgique avant d’accompagner son mari en Arabie Saoudite. Elle s’y trouve réduite à l’esclavage, séquestrée et ses papiers d’identité lui sont confisqués.

L’Arabie saoudite applique la peine de mort pour un large éventail de délits et la loi stipule que, dans certaines circonstances, le payement de « l’argent du sang » à la famille de la victime par la famille de l’accusé peut être autorisé en guise de pardon et, de ce fait, épargner la vie de quiconque est condamné à mort. Depuis l’année 2003, AI a enregistré 50 exécutions en Arabie saoudite. Un grand nombre parmi les personnes exécutées a été condamné à la suite de procès inéquitables au cours desquels même les droits les plus fondamentaux, comme celui d’être défendu par un avocat et de faire appel, ont été bafoués.

Amnesty International est très préoccupée par le nombre inquiétant d’exécutions en Arabie Saoudite, en hausse depuis quelque temps. L’organisation s’inquiète de l’exécution possible d’autres personnes dans les jours ou les semaines à venir. Bien qu’Amnesty International ne sache pas combien de personnes risquent la peine capitale ou ont été condamnées à mort en Arabie saoudite, l’organisation craint que de nombreuses personnes actuellement détenues ne soient en danger d’être exécutées de façon imminente. Parmi elles figure Majda Mostafa Mahir, ainsi que Sit Zainab Binti Duhri Rupa et Sarah Jane Dematera, condamnées à mort pour meurtre à l’issue de procès manifestement inéquitables au cours desquels leurs droits fondamentaux n’ont pas été respectés. Notre organisation n’a cessé d’en appeler au roi Fahd d’Arabie saoudite pour qu’ils commuent leurs peines, le tout dernier appel remonte au mois de décembre dernier. Les procès en Arabie saoudite se déroulent souvent en violation manifeste des normes internationales d’équité des procès. Ils ont souvent lieu à huis clos. La plupart des accusés n’ont pas droit à un avocat et ne peuvent faire appel. Ils peuvent en outre être déclarés coupables uniquement sur la base d’aveux arrachés sous la contrainte, la torture ou par ruse. Les travailleurs étrangers sont particulièrement vulnérables dans la mesure où beaucoup ne parlent pas arabe et où on peut les contraindre à signer des aveux rédigés dans une langue qu’ils ne comprennent pas. Ils ne peuvent pas non plus avoir de contact avec leur famille et, dans de nombreux cas, ne bénéficient d’aucune assistance consulaire.

Amnesty International reconnaît qu’il en va du droit et de la responsabilité de tous les gouvernements de traduire en justice les personnes présumées coupables d’infractions prévues par le Code pénal. Toutefois, notre organisation est fondamentalement opposée à la peine de mort qu’elle considère comme la violation ultime du droit à la vie. Les procès à cet effet doivent respecter les normes internationalement reconnues d’équité des procès. L’organisation s’est engagée à défendre toutes les personnes contre les violations de ces droits fondamentaux internationalement reconnus.

Amnesty International demande au roi Fahd d’Arabie saoudite de commuer toutes les condamnations à mort déjà prononcées et de faire en sorte que les procédures de jugement pour les personnes risquant cette peine respectent les normes internationales.

Françoise Guillitte
Source : www.amnestyinternational.be

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