Passage du détroit 2005 : Le compte à rebours...

On devrait les rassurer peut-être par une campagne, expliquant que l’offre en bateaux est importante et qu’ils devraient se faire à l’idée de mieux connaître les compagnies maritimes dont ils voudraient être clients. En d’autres termes, réserver leur traversée à l’avance et savoir à quoi s’en tenir sur les prix, horaires et possibilités d’ « interchangeabilité », avec les noms spécifiques des compagnies et des car-ferries.

Il n’y aurait pas d’embouteillages et on n’entendra plus parler d’avalancha de los moros, car nos compatriotes en vacances estivales sauront être au rendez-vous pour embarquer à bord de bateaux…ponctuels !

D’ailleurs, même les conditions climatiques participeront cette année aux efforts déployés pour faciliter le transit de nos « MRE ». Le Charki, El Levante, comme on l’appelle sur l’autre rive, ou encore le Chergui si vous préférez, n’en fera pas des siennes comme il le fait chaque été, et n’empêchera aucun navire d’appareiller.

Idem pour le retour…
Hélas, il faut se rendre à l’évidence lorsqu’il s’agit de l’Opération Transit, ou Passage du Détroit, ou la Campagne MRE, comme disent les hommes de terrain. Cela n’a rien d’une blague. Il est question d’un déplacement important de personnes et de véhicules en un temps record qui continue à mobiliser les institutions les plus importantes des deux Royaumes voisins.

Il faut admettre, d’une part que, quels que soient les efforts que l’on pourra déployer, la situation sera toujours exceptionnelle. Du moins à court et à moyen terme. Mais il faut reconnaître en même temps qu’il n’est pas impossible d’améliorer davantage cette opération. Car c’en est toujours une.

Focaliser l’intérêt donc uniquement sur les compagnies maritimes serait une erreur. Ce qui ne signifie pas cependant minimiser leur importance. Bien au contraire.

Pour appliquer l’interchangeabilité entre elles, afin d’apporter leur soutient à cette « cause », car c’en est toujours une aussi, certaines on été ‘’récompensées’’ par une amende de 60 000 €. On les a accusées de pratiquer une politique de concertation de prix tout à fait illégale, et la Justice du Royaume voisin les a reconnues coupables. Certains journaux ont même parlé de Cartel ! Qu’est ce qu’il ne faut pas entendre !

La situation est telle qu’on se retrouve aujourd’hui avec deux pools au lieu d’un seul. Deux puissants groupes d’intérêt, deux Cartels dirait l’autre, gérés par des hommes bien rodés et dont les rapports changent au gré d’el levante : un vent d’une toute autre nature celui-là. Celui de l’intérêt. La « cause » en vaut la peine.

Si déjà la confiance n’est pas de mise entre les membres d’un seul pool, on peut imaginer comment seront les rapports entre les deux groupes. Tandis que « le vent » est déjà en train de tourner, apportant la menace de plus en plus inquiétante incarnée par le développement de la ligne Algésiras-Sebta et les nouveaux appétits manifestés par Buquebús pour l’exploitation de la ligne Tanger-Algésiras.

A.Abbad
Source : Le Journal de Tanger