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Insécurité routière : Toujours plus de morts sur les routes marocaines

Comment arrêtez l’hécatombe routière que connait le Maroc ? C’est l’épineuse question à laquelle il n’y a pas de réponses concrètes jusqu’à présent. Les chiffres publiés récemment par le Comité national de prévention des accidents de la circulation (CNPAC), confirment une fois de plus la dangerosité des routes marocaines.

La première phase (2004-2007) du Plan stratégique intégré d'urgence de sécurité routière (PSIU) avait permis une légère stagnation des tendances observées entre 1997 et 2003. La deuxième phase du PSIU (2008-2010) avait pour objectif de maintenir la baisse du « carnage » sur les routes marocaines. Hélas, il y a encore du travail à faire.

D’après les chiffres du CNPAC rapportés par la MAP, il a y eut 45 100 accidents de la circulation entre le 1er janvier et le 31 août 2009. Ces accidents ont causé au total la mort de 2250 personnes et 67 060 blessés. Des statistiques alarmantes, qui doivent interpeller non seulement les pouvoirs publics mais aussi tous les usagers de la route. Mais le fait le plus étonnant a été le résultat de la comparaison faite des 8 premiers mois de 2009 avec ceux des cinq dernières années (2004-2008).

En regardant dans les rétroviseurs, le CNPAC s’est rendu compte que le nombre des accidents a augmenté de 16,61%, celui des blessés de 16,98%, et enfin, celui des tués de 4,77%. Où se trouve donc la faille malgré les efforts des PSIU? Selon le secrétaire permanent du CNPAC, Azzeddine Chraibi, cité par la MAP, le facteur humain est resté la principale cause des accidents au Maroc.

Près de 80% des accidents de la circulation survenus en périmètre urbain sont dus au non-respect du code de la route. L’excès de vitesse a été relevé comme première cause des accidents, notamment les plus graves. Le déficit d'infrastructures et d'équipements routiers est indexé comme deuxième cause des accidents. En effet d’après Azzeddine Chraibi, les trottoirs qui sont normalement réservés aux piétons, sont aujourd'hui de plus en plus occupés par les cafés et les magasins, surtout dans les grandes villes. Parlant toujours d’infrastructures, il a fait état de l'absence de signalisation horizontale et verticale des passages réservés aux piétons et motocyclistes. Ces derniers sont impliqués dans 99% des accidents et sont aussi les principales victimes des accidents de la circulation en milieu urbain, avec 80% des tués.

Comme solution, le secrétaire permanent du CNPAC a indiqué l’élaboration prochaine d’un guide sur la signalisation, afin de faciliter la circulation routière et l'usage de la voirie. Le CNPAC a étudié les points noirs (l’emplacement des accidents au niveau urbain) et a élaboré en conséquence des plans d'aménagement de ces lieux, pour réduire le nombre des accidents. Les campagnes de sensibilisation sont menées toute l’année. Enfin, le projet de code de la route, auquel tiennent tant le CNPAC et le ministère de l’Equipement et du Transport, n’est pas encore adopté. D’ailleurs Azzeddine Chraibi a rappelé que toutes les disposions prévus par les deux PSIU ont été exécutées ou en cours d'exécution, exceptée celle relative au juridique.

Mais le code de route à lui-seul, aussi répressif soit-il, pourra t-il freiner la « tuerie » sur les routes nationales ? Difficile à dire. En revanche, une prise de conscience du danger et le changement de comportement pourront, à coup sûr, jouer un rôle majeur.

Ibrahima Koné
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