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Sahara: Un colonel des FAR suspendu pour trafic de drogue

Divergentes. Tel est le mot pour qualifier les différentes interprétations auxquelles se prête l'avortement survenu le 17 janvier, et annoncé lundi par le ministère de l'Intérieur, d'une opération de trafic de drogue et de contrebande de cigarettes sur la frontière entre le Maroc et Tindouf, en Algérie.

Alors que le ministère de l'Intérieur parle de l'implication de huit trafiquants, membres du Polisario, dont quatre ont été arrêtés par les FAR, des sources proches du dossier affirment que ceux-ci ne seraient autres que des Touaregs. Ce qui est sûr, c'est qu'un colonel de l'armée a été suspendu de ses fonctions à la suite de cette opération.

Selon la version officielle, tout a commencé quand les trafiquants ont franchi clandestinement durant la nuit du 17 janvier 2009, la ligne de défense à hauteur du lieudit «Oued Ennamouss». Celle-ci est située à 50 km au sud de la localité de Foum Zguid, à Tata. C'était à bord de trois jeeps et une moto. Les ayant détecté par radar, le 10e bataillon de surveillance des frontières (BSF) des FAR a actionné une équipe d'intervention pour les contrecarrer. «Alertés par des complices, les intrus ont tendu une embuscade à la patrouille dépêchée sur les lieux, en tirant avec des armes de guerre (kalachnikov) plusieurs dizaines de cartouches, sans faire cependant de victimes. Devant la riposte fulgurante des militaires marocains, les trafiquants se sont repliés vers l'Algérie», lit-on dans le communiqué de l'Intérieur.

Une poursuite a été enclenchée et a permis l'arrestation de quatre parmi eux «sur le territoire marocain», précise une source sahraouie bien informée. Les personnes arrêtées seront présentées devant le Tribunal militaire permanent des FAR «dès clôture de la procédure», informe le communiqué. Les quatre autres, déjà identifiés, sont recherchés. Selon la même source, tous sont originaires de Rguibat-Chargue et sont installés à Tindouf où ils opèrent dans le cadre d'un réseau de trafic de drogue et de contrebande de cigarettes qui s'active entre cette ville et le Maroc.

Pour ce militant sahraoui, l'existence de la contrebande de cigarette dans cette région est loin d'être une nouveauté. «Mieux encore, le point où l'opération a eu lieu est parmi les accès les plus faciles, et les moins coûteux, entre le Maroc et l'Algérie. Et la route où celui-ci se trouve conduit en toute aisance ou à Marrakech ou à Agadir. Cela est de notoriété publique dans la zone. Tout comme le fait.qu 'il existe sur cette même frontière deux murs de sécurité marocains, celui des FAR et celui des Forces auxiliaires. Toute la question donc est de savoir pourquoi les autorités ont décidé d'en parler maintenant», dit-elle. Le changement opéré au niveau de commandement des FAR est avancé comme principale thèse. A cela s'ajoute la volonté du Maroc de signaler tous les dangers, en matière de trafic en tout genres mais aussi deiterrorisme, qui «régnent» sur la frontière est.

Tarik Qattab
Source: Le Soir Echos

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