Menu

L'AMDH demande une enquête sur le refoulement de son vice-président de Tunisie

L'Association marocaine des droits humains (AMDH) a vigoureusement contesté le refoulement de son vice-président, Abdelhamid Amine, du sol tunisien, le vendredi 23 janvier 2009.

Dans un communiqué, l'association «condamne l'expulsion arbitraire du sol Tunisien de son vice-président et appelle à la solidarité avec la Coordination maghrébine des organisations de droits humains (par ailleurs coordinateur de cette organisation)». L'AMDH demande également l'ouverture d'une enquête pour «déterminer les responsabilités » de ce qui s'est passé, précise le communiqué. Pour rappel, Abdelhamid Amine a été expulsé de l'aéroport de Tunis par des policiers en civil, alors qu'il se rendait au pays de Benali pour évoquer avec les autorités tunisiennes la situation des droits humains dans ce pays, mais également dans toute la région du Maghreb. Pour l'AMDH, cette décision est incompréhensible, d'autant plus que son vice-président a montré patte blanche en s'assurant d'avoir toutes les autorisations avant de s'envoler pour la Tunisie. «La Coordination maghrébine a pourtant avisé les autorités tunisiennes de la visite et sollicité un rendez-vous avec le Premier ministre de ce pays», renchérit Abdelilah Benabdeslam, membre du bureau de l'AMDH.

Bien plus que par la décision en elle-même, l'association marocaine est choquée par la manière dont son vice-président a été refoulé. Les policiers l'auraient contraint de regagner l'appareil. Il a dû rester dans l'avion et retourner à Casablanca dans la même journée. La visite de Abdelhamid Amine en Tunisie rentre dans le cadre d'une tournée organisée par la Coordination maghrébine des organisations de droits humains dans tous les pays du Maghreb. L'objectif est de faire connaître cette organisation, qui a été créée le 30 mars 2006, à l'initiative de 14 associations des droits humains qui officient dans les pays de cette zone. Cette coordination s'est fixé pour objectif de «défendre les droits humains au Maghreb», de les protéger «dans leur dimension universelle et globale» ainsi que d'établir «des relations solides avec les diverses associations maghrébines actives dans la société civile». Si elle avait reçu l'aval des Tunisiens, cette visite aurait été la deuxième du genre au Maghreb. La première activité de cette organisation a été de s'entretenir avec le Premier ministre marocain, Abbas El Fassi.

3 Questions à Abdelahamid Amine, coordinateur de la Coordination maghrébine des organisations des droits de l'homme

Vous avez été refoulé vendredi dernier de l'aéroport de Tunis. Que s'est-il vraiment passé ?
Je me suis rendu vendredi dernier alunis dans le cadre d'une mission de la Coordination maghrébine des organisations des droits de l'homme, dont je suis le coordinateur. Mais à mon grand étonnement, une fois que mon pied a foulé le territoire tunisien, j'ai été intercepté par une dizaine de policiers qui m'ont signifié que j'étais persona non grata dans ce pays maghrébin. Ils m'ont demandé de rebrousser chemin. Chose que j'ai bien évidemment refusée.

Vous ont-ils donné des explications ?
Bien sûr que non. J'ai insisté pour avoir une explication de ce geste, ou au moins une justification, notifiée par écrit. Mais les autorités tunisiennes n'ont rien voulu entendre. A ce moment, les policiers en question m'ont menacé de me faire déporter par la force s'il le fallait.

Vous avez envoyé une lettre de protestation au président de la république tunisienne. Pour quelle raison ?
J'ai effectivement envoyé, le jour même, une lettre au président Zine El Abidine Ben Ali pour protester contre les agissements des policiers à l'aéroport de Tunis et pour demander l'ouverture d'une enquête officielle, ainsi que la présentation d'excuses officielles. J'ai également écrit une lettre au Premier ministre marocain, Abbas El Fassi, ainsi qu'à différentes organisations internationales des droits de l'homme.

Zakaria Choukrallah
Source: Le Soir Echos

Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com