Menu

Kamikazes : récit d’une journée cauchemardesque à Casablanca

Après le décès des deux kamikazes, hier matin, et de celui survenu en plein milieu d’après-midi (15 heures 30), toujours dans le quartier El Fida de Casablanca, la journée a connu un double rebondissement. En effet, traqué par les services de police, le troisième kamikaze, en fuite depuis l’aube, était neutralisé dans le quartier populaire Hay Farah.

Celui-ci, pris au piège et respectant le mot d’ordre général (à savoir se donner la mort et ne jamais se rendre à la police), décidait d’actionner sa ceinture bardée d’explosifs et fonçait sur des policiers faisant un mort (un inspecteur de police qui sera inhumé cet après-midi et deux blessés). Fort heureusement, la police avait eu le temps de faire évacuer la population du quartier, ce qui a certainement permis d’éviter un bain de sang. Chacun pense alors que cette journée cauchemardesque touche à sa fin, mais…

Parallèlement à l’intervention des forces de l’ordre et de la police scientifique, une équipe spécialisée dans les questions de terrorisme, cherche, analyse, collecte, toutes informations susceptibles de faire avancer l’enquête. Les premières nouvelles tombent à la mi-journée, elles confirment l’existence d’un réseau organisé, composé d’une dizaine d’individus particulièrement dangereux et prêts à… agir. Dès lors, la police décide de quadriller ce quartier de la capitale économique et procède à des appels à témoins afin de collecter un maximum d’informations liés aux signalements des kamikazes et de leurs lieux de vies. C’est à partir de là que l’assaut est lancé sur Hay Farah et qu’une toile est tissée sur l’ensemble de la zone.

Pressé, affolé,… terrorisé, le troisième kamikaze sort de sa tanière, mais des informations convergentes indiquent qu’un quatrième terroriste se cache dans une habitation de Hay Farah. Les heures passent et la tension monte… Il est environ 19 heures, le quartier est toujours sous haute surveillance lorsqu’un homme d’une vingtaine d’années sort de l’ombre, se faufile dans la foule et, dans un silence de cathédrale et à la surprise générale, se jettent sur une voiture de police à l’arrêt, où se trouvaient le Commandant de police de Hay Hassani (grièvement blessé), des agents de sécurité et un élu local (tous blessés par la déflagration). C’est l’affolement général ! La foule crient sa peur et scandent son désarroi. Les policiers ne savent plus où donner de la tête. Il faut savoir qu’ils sont à cran. Cela fait plus de 20 heures qu’ils sont sur le terrain. Si le pire a été évité, il n’en reste pas moins que la journée est lourde : 4 kamikazes et 1 policier tués, plusieurs blessés et une population… terrorisée.

En outre, la chasse aux kamikazes est toujours ouverte. En effet, l’appareil sécuritaire court après une dizaine de terroristes, eux aussi, prêts à payer de leurs vies.
La course contre la montre…continue.

Rachid Hallaouy
Copyright Yabiladi.com

Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com