Irak : Aucune nouvelle des deux otages marocains enlevés il y a 200 jours

Abdelkrim El Mouhafidi, agent d'entretien de 49 ans, et Abderrahim Boualam, chauffeur âgé de 55 ans, tous deux employés à l'ambassade du Maroc à Bagdad, avaient été enlevés en territoire irakien alors qu'ils revenaient de Amman (Jordanie), où ils s'étaient rendus pour percevoir leur salaire auprès de l'ambassade du Maroc dans la capitale jordanienne.

Le 25 octobre 2005, les autorités marocaines envoyaient à Amman une délégation diplomatique emmenée par Mohammed Azerouale, ancien directeur des Affaires arabes et islamiques auprès du ministère marocain des Affaires étrangères, pour tenter d'entrer en contact avec les ravisseurs.

Une semaine plus tard, la rédaction du quotidien marocain de langue française "Aujourd'hui le Maroc" recevait un courrier électronique accompagné de plusieurs photos et des documents officiels appartenant aux deux Marocains enlevés.

Ce message, non authentifié, laissait entendre que les deux employés de l'ambassade du Maroc à Bagdad étaient détenus par la branche irakienne d'Al-Qaïda dirigée par Abou Moussab Zarqaoui, et qu'ils avaient été déférés auprès d'un "tribunal islamique" (Hay'a Char'iyah) pour y être jugés.

Le 3 novembre 2005, dans une déclaration diffusée par le biais d'un forum islamiste sur Internet, l'organisation terroriste Al-Qaïda annonçait qu'elle avait condamné à mort les deux ressortissants marocains.

Dans cette déclaration, l'organisation soulignait qu'un "tribunal islamique" avait jugé les deux hommes en tant qu"'apostats" qui ont déclaré une "guerre à l'Islam". Depuis cette date, plus aucune nouvelle ne sera donnée sur le sort des deux otages.
"Boualam et El Mouhafidi exécutés", titrait en première page de son édition du 7 avril l'hebdomadaire marocain "Maroc Hebdo International".

Le journal reprenait alors des propos tenus quelques jours plus tôt par le ministre égyptien des Affaires étrangères lors d'une émission sur une chaîne de la télévision égyptienne.

Répondant à une question sur le sort de la dépouille du chef de la mission diplomatique égyptienne à Bagdad, exécuté par ses ravisseurs, Ahmed Abou El-Gheït avait affirmé que "nous n'épargnons aucun effort pour retrouver le corps (...) Nos confrères Marocains et Algériens (...) sont eux aussi confrontés au même problème. Ils ne parviennent toujours pas à localiser les dépouilles de leurs ressortissants enlevés et exécutés par les terroristes".

Les autorités marocaines avaient alors immédiatement démenti les informations publiées dans "Maroc Hebdo International", rappelant leur volonté de voir libérer "sans condition" leurs deux ressortissants, "afin qu'ils puissent rejoindre dans les meilleurs délais leur famille et leur travail".

Michel Zerr
Source : Associated Press