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De Bruxelles à Agadir, non à la violence faite aux femmes

De Bruxelles à Agadir, les députées bruxelloises Fatiha SAIDI (PS), Céline FREMAULT (CDh), Dominique BRAECKMAN (ECOLO), Nathalie GILSON (MR), disent non à la violence faite aux femmes.

Ce 11 novembre, comme chaque année, nous avons célébré la journée nationale de la femme. Elle sera suivie le 25 novembre par la «Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes». Les gouvernements, les organisations internationales et les ONG sont conviés à organiser ce jour-là des activités afin de sensibiliser l’opinion publique à ce problème. A l’occasion de ces commémorations, nous voulons rappeler les violences qui frappent spécifiquement les femmes de par le monde où elles sont encore trop souvent soumises aux mariages forcés, mutilations génitales, lapidations, défigurations à l'acide, viols utilisés comme armes de guerre, esclavage sexuel et prostitution forcée… Légitimement, en tant que parlementaires, en tant que femmes, nous nous indignons et dénonçons régulièrement ces nombreuses formes de persécutions et discriminations qui touchent les femmes.

Au-delà de l’émotion, au-delà des parchemins parlementaires sur lesquels nous apposons nos signatures, notre devoir est aussi de rappeler, par les différentes formes qui s’offrent à nous, toutes les injustices et discriminations que subissent tant nos concitoyennes et concitoyens que d’autres personnes à travers le monde.
Mais il est aussi de notre devoir, de ne pas jeter un regard accusateur et moralisateur sur les pays du monde en oubliant le nôtre qui peut aussi, parfois, produire son lot de souffrances. Ainsi, nous souhaitons, à nouveau, dénoncer le tourisme sexuel avec sa dimension la plus intolérable, celle de l'exploitation de la misère humaine. Dans notre pays, il s’est illustré, en juin dernier, par «l’affaire d’Agadir» où des jeunes femmes ont été abusées par un touriste belge opérant toujours selon la même technique, en faisant miroiter aux femmes des promesses de mariage assorties de la possibilité d'émigrer, via le regroupement familial, vers la Belgique. Là-bas, au Maroc, 13 de ces femmes croupissent toujours en prison et leur vie, à, leur libération, sera lourdement hypothéquée sur les plans social, familial, professionnel, affectif… Ici, en Belgique, l’auteur présumé des faits n’a toujours pas été inquiété par la justice alors que ses victimes sont en prison.

Notre pays s’est toujours distingué par ses positions courageuses à l’égard de la lutte contre toutes les formes de violence à l’égard des femmes. Il est donc, pour nous, tout à fait évident, pour être en harmonie avec nos législations et notre philosophie en la matière de ne rester ni indifférentes ni inactives devant les faits commis à Agadir. C’est pourquoi nous demandons aux autorités belges d’utiliser les voies diplomatiques pour que le Maroc considère ces femmes comme victimes et non plus comme coupables. D’autre part, nous demandons que le traitement des plaintes déposées en Belgique soit pris en compte avec la diligence qui convient et attendons dès lors que la justice belge produise rapidement ses effets réparateurs pour réhabiliter les femmes victimes et leurs familles.

Par ailleurs le trafic sexuel est abominable et sa pratique est une forme d'esclavage, opérée surtout sur des femmes. Nos aînées se sont battues durant des décennies dans notre pays pour atteindre (presque) l'égalité des droits et nous ne pouvons aujourd'hui tolérer de voir des femmes des pays du sud servir de proies faciles et encore moins de laisser les crimes impunis.

Source : Le Soir (Belgique)

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