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Chakib Benmoussa aurait-il fait les frais des tensions avec Fouad Ali El Himma ?

A la lecture du remaniement ministériel qui s’est traduit par la redistribution de cinq portefeuilles ministériels, on peut s’interroger sur la nature et le timing choisis par les artisans et les partisans du changement à la tête de départements ministériels aussi sensibles que stratégiques. Comme celui de l’Intérieur par exemple.

En effet, le départ de Chakib Benmoussa, ministre de l’intérieur, a surpris. Comme du reste la nomination de son successeur, Mohamed Taïeb Cherkaoui. Qu’est-ce qui a bien pu motiver l’éviction de celui qui a redoré le visuel du corps sécuritaire ? Le changement pour le…changement ?

Tout d’abord, il y a la «gestion» des élections communales du 12 juin 2009 qui a été marqué par un premier bras de fer entre Chakib Benmoussa et Fouad Ali El Himma au sujet de l’application de l’article 5, interdisant toute transhumance politique. Un face à face qui a tourné à l’avantage du leader du Parti Authenticité et Modernité (PAM). Que dire du feuilleton tourné à Marrakech avec à la clé le limogeage du Wali, Mounir Chraïbi, la destitution de Fatima Zahra Mansouri (PAM), la Mairesse puis la restitution de son mandat sur décision de justice ?

Et ce n’est pas tout. Casablanca a été le théâtre d’un duel à distance entre le PAM et le PJD avec la réélection du maire sortant, Mohamed Sajid, et la constitution du conseil communal sous très haute tension. Au point où des débordements étaient à craindre et que Abdelillah Benkirane, chef du PJD, s’en prenait ouvertement au PAM, les accusant d’être les promoteurs du désordre politique et d’exercer des pressions sur la personne du maire de Casablanca afin qu’aucune alliance politique ne soit scellée avec le PJD.

Il en est de même pour Oujda, la capitale de l’Oriental. Une élection sous tensions du maire, Omar Hejira alors que le PJD affirmait avoir remporté les élections. Un (après) scrutin marqué par des agressions verbales et physiques entre élus locaux et services sécuritaires. Pis. Le wali de la région se serait retrouvé en ballottage défavorable au point où des rumeurs persistantes faisaient état de son limogeage de la wilaya.

Il apparaît ainsi que la gestion des dernières élections et la confrontation avec le PAM notamment à signer la fin de Chakib Benmoussa en tant que ministre de l’Intérieur. Certains observateurs avertis de la scène politique nationale justifient le débarquement de Chakib Benmoussa à sa «gestion» de l’affaire Haminatou Haidar. Hypothèse…probable, mais était-il «le» responsable de ce dossier ?

Ainsi, une lecture rationnelle laisserait à penser que le départ de Chakib Benmoussa a des allures de sanctions. Mais en politique, la rationalité obéit, (trop) souvent, à des logiques purement irrationnelles. Ce qui complexifie les…lectures.

Rachid Hallaouy
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