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Maroc - Code de la route : Nouvelle sortie de route pour Karim Ghellab ?

La fin d’année 2009 et l’ouverture de la nouvelle décennie n’est et ne sera pas de tout repos pour Karim Ghellab, ministre en charge des Transports et de l’Equipement, mais également artisan du nouveau code de la route.

En effet, cela fait plus de 2 ans que le ministre de tutelle, les organisations syndicales et les associations dites professionnelles dont le nombre ne cesse d’augmenter (une soixantaine ?!) dialoguent, négocient, sans pour autant faire avancer la machine.

Transporteurs, titulaires d’agréments de taxis (petits et grands taxis), loueurs de «licences» de taxis, sous loueurs, … sont résolus à faire entendre leur voix et faire barrage à l’adoption du code par la deuxième Chambre parlementaire.

Après avoir démontré leur pouvoir de nuisance en paralysant l’économie du pays (blocage du port de Casablanca), en posant des barrages filtrants au niveau des grands axes routiers (histoire de ralentir les approvisionnements comme la carburant) – tenant au passage la dragée haute à l’Etat au grand dam du gouvernement et de Karim Ghellab - voilà que la menace d’une nouvelle grève plane. La date du 4 janvier 2010 est avancée.

Une menace qui pourrait avoir de lourdes conséquences économiques à l’heure où les effets de la crise internationale se font de plus en plus sentir sur les pans de l’économie nationale. C’est dire le risque couru par Karim Ghellab, mais également et surtout par l’Etat.

Du côté des politiques, on joue la carte de la prudence par l’inaction. Alors que la première Chambre du Parlement a légiféré sur le sujet avec une discrétion inouïe, c’est au tour des conseillers (sénateurs) de plancher et de gérer politiquement et socialement le dossier. Ils s’en seraient bien passés.

Porté à la présidence de la deuxième Chambre parlementaire, il y a quelques semaines, le Parti Authenticité et modernité (PAM) se voit offrir, sur un plateau en or, la possibilité de démontrer sa capacité à gérer les affaires publiques avec discernement et efficacité. Loin de toute forme de populisme.

Qu’en sera-t-il ? Le mouvement des (nouveaux) réformateurs arrivera-t-il à sortir son épingle du jeu pour son premier test grandeur nature ? Usera-t-il de toute son influence pour réformer de fond en comble l’environnement et le fonctionnement obscur des obtentions d’agréments, source de désordre, de tensions et de conflits ?

Karim Ghellab n’est pas au bout de ses peines. Comme quoi, il ne suffit pas d’être un technocrate pour mener à bien sa mission. D’autres «logiques» s’imposent. Pris en tenaille par les intérêts des lobbys, la paix sociale et les enjeux économiques, il a peu d’espace pour faire son job.

En 2007 déjà, il avait payé très cher sa première tentative de réforme du code de la route. Cela lui avait valu une campagne de dénigrement lors des élections communales de 2007. Il n’avait pu être élu à la tête de la commune de Sbata, anéantissant ainsi l’espoir de devenir Maire de Casablanca. Le voilà à nouveau très exposé.

Rachid hallaouy
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