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Tourisme : "Pas de grosse croissance sans capacité litière"

L’Office national marocain du tourisme (ONMT) bouge sur tous les fronts. Pour atteindre les objectifs du Plan Azur (10 millions de touristes à l’horizon 2010), le DG de l’Office, Abbas Azzouzi, a fait la tournée des principaux salons internationaux de tourisme. Au Top Resa à Deauville, il a lancé l’offensive de charme sur le marché de prédilection, la France. Et pour ce faire, il met en vedette Tanger et Saïdia. Azzouzi dresse aussi un état des lieux du marché français et évoque son évolution en 2007.

· L’Economiste: Comment évaluez-vous le marché français?
- Abbas Azzouzi:
Bien que le marché émetteur soit globalement stagnant cette année, le Maroc a pu tirer son épingle du jeu. Le Royaume a en effet enregistré une croissance de l’ordre de 12% en termes d’arrivées de touristes de l’Hexagone. Cette année, nous allons terminer avec près de 1,45 million de touristes français contre 1,30 million en 2005. Chez les principaux voyagistes, le Maroc représentera près de 25% du chiffre d’affaires. C’est pour cette raison que le marché français est à part. C’est le seul pays où nous ayons des positions aussi fortes avec l’Espagne. Cependant, des chamboulements s’opèrent dans la distribution française, et il va falloir que l’on s’adapte en 2007. Les entreprises se spécialisent de plus en plus dans leur métier. Voyons par exemple l’émergence de Thomas Cook qui était inexistant auparavant. C’est un voyagistes avec lequel nous avons bien travaillé cette année. Nous atteindrons près de 17.000 touristes avec son concours en 2006, au bout d’une année de coopération.

· Qu’en est-il du taux de croissance prévu pour 2007?
- L’année prochaine, nous tablons sur une croissance du marché français de l’ordre de 8%. Ce qui est normal, sur un marché stagnant; on ne peut pas chaque année réaliser une croissance à deux chiffres. Sur un marché qui globalement ne croît pas, cela veut dire que nous prenons des parts de marché à des concurrents. Le marché français n’est pas un marché émetteur important. Nombre de Français préfèrent passer les vacances chez eux. Nous continuerons donc à croître mais moins rapidement que ce que l’on a fait jusqu’à présent.

· Quel est le bilan de votre participation à Top Resa?
- Nous avons tenté de lancer de nouvelles destinations. Nous poussons encore Fès, qui a besoin d’être soutenue. Et nous préparons aussi des nouveautés concernant Ouarzazate avec Nouvelles Frontières.
Il y aura des vols réguliers de la RAM et Atlas Blue vers cette ville (le mardi et le samedi). Nous développerons également les courts séjours dans la région. Nous avons aussi commencé à sensibiliser les professionnels au Nord, notamment Tanger et Saïdia. L’ambiance est plutôt positive pour le Maroc. En comparaison, il y a des destinations en difficulté: la Turquie est à -35%; l’Egypte a souffert également, mais la destination redémarre; tandis que la Tunisie se maintient (+8%)…

· Peut-on avoir des chiffres sur les autres marchés aussi?
- En Espagne, nous avons enregistré une croissance de l’ordre de 25%, l’Angleterre continue de croître également (+35%). L’Allemagne est repartie à +15%. L’Italie a redémarré aussi, mais ces deux derniers marchés demanderont plus de temps pour se développer. Quant à la Russie, c’est un marché en émergence, il va falloir l’accompagner. Nous avons pris des contacts avec les voyagistes, nous tentons d’organiser la distribution. Il faut aussi résoudre le problème de l’aérien, et nous devons organiser la distribution en Russie, qui est largement dominée par des voyagistes turcs.

· Et les marchés prometteurs en 2007?
- Nous avons une démarche pour le Moyen-Orient, en laquelle nous croyons beaucoup. En Belgique, on continue de se développer de manière significative. Il faut aussi commencer à voir un peu du côté la Chine et puis reconquérir la Scandinavie où nous avons perdu une bonne part du marché. Nous aurons bientôt une offre balnéaire qui correspond aux attentes de ces pays et de la Russie aussi. Les fortes croissances, nous les auront quand les capacités en termes de lits seront là, notamment lors l’aboutissement du Plan Azur en 2008/2009.

· Quel est votre plan d’action pour les mois à venir?
- L’ONMT a annoncé récemment le lancement de la promotion du tourisme responsable. Nous allons donc passer aux choses concrètes: la réalisation du guide, la charte, la signature d’accords avec des voyagistes car nous avons besoin d’eux pour distribuer des guides, informer le touriste… Nous sensibiliserons également les professionnels et les hôteliers. Petit à petit, nous déclinerons le programme en France, en Allemagne et en Angleterre. Le renforcement de notre présence sur internet fait également partie de nos priorités. Nous avons beaucoup à faire pour développer la présence du Royaume sur la Toile. Nous allons signer avec des opérateurs comme Last Minute, Expédia… d’ici à la fin de l’année.


Top Resa: Hausse de 3% de la fréquentation

Le salon professionnel annuel du tourisme Top Resa, dont la 28e édition s’est tenue du 21 au 23 septembre à Deauville (Calvados), a attiré 16.455 visiteurs, soit une hausse de 3% par rapport à l’an dernier, ont annoncé mercredi 27 septembre ses organisateurs. Près de 400 exposants du monde entier représentant 1.350 marques ont participé à ce rendez-vous incontournable du monde du tourisme réservé aux seuls professionnels. Les visiteurs étaient pour la plupart des agents de voyage venus faire leur «marché», rencontrer leurs fournisseurs et assister aux conférences et ateliers. Le choix était vaste, grâce à une présence accrue d’exposants parmi lesquels les voyagistes (20%), hôteliers (15%), offices de tourisme (30%), compagnies aériennes (15%), croisiéristes (5%), et prestataires divers (15%). Plus de 99 offices de tourisme étaient présents.

Aziza EL AFFAS
Source : L'Economiste

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