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Le nouveau système de comptabilité nationale entre en vigueur

Entre 1998 et 2004, l’activité économique a été plus tonique que l’ancien système de calcul ne le laissait apparaître.

Le premier ministre Driss Jettou, qui se fâche parfois avec les chiffres tant ceux-ci ne lui paraissent pas toujours refléter la réalité, devrait désormais se réconcilier avec ces instruments de mesure de l’activité économique. Ces instruments (indicateurs, agrégats, ratios) sont aujourd’hui à même de livrer à l’opinion et aux décideurs une image plus proche de la réalité que cela n’a été le cas, grâce à la mise en conformité des comptes nationaux aux normes internationales. Plus précisément, il s’agit de la mise à jour du système de comptabilité nationale (SCN) conformément aux recommandations de la comptabilité nationale des Nations Unies de 1993, avec pour année de référence (pour le Maroc) 1998. Cela signifie tout simplement la prise en compte de paramètres nouveaux et de mutations nouvelles intervenues sur les scènes nationale et internationale.

Il y a une semaine, Ie Haut commissariat au plan (HCP) publiait son enquête de conjoncture pour le premier trimestre de 2006, dans laquelle nous apprenions que la croissance du PIB, selon le SCN 1968 à base 1980, a été de 5,7 %. En appliquant le nouveau SCN de 1993 à base 1998, le taux de croissance grimpe à 6,2 %, soit 0,5 point de plus.

Le champ de formation de la FBCF élargi
Du reste, les ajustements déjà opérés pour les années 1998 à 2003 (la série 2004 à 2006 le sera en janvier prochain) montrent bien que l’activité économique a évolué plus significativement que l’ancien système ne le laissait apparaître. Par exemple, le déficit budgétaire s’est atténué en moyenne annuelle de 0,4 point du PIB entre 1998 et 2003 pour se situer à 2,9 % du PIB en 2003, selon le nouveau système, contre 3,3 % selon l’ancien. On peut citer aussi la valeur ajoutée agricole qui s’est appréciée de 16,4 % entre les deux bases. Et ceci du fait que le SCN 1993 à base 1998 introduit des méthodes nouvelles d’évaluation de la production de certaines activités spécifiques comme les cultures destinées à l’élevage, les plantations des arbres et l’élevage du cheptel.

Il y a aussi, dans cette hausse de la valeur ajoutée, la prise en compte des données de l’enquête sur le niveau des ménages. Plus globalement, si le PIB et autres agrégats se sont nettement améliorés sur l’ensemble des années concernées par la mise à niveau (1998-2003), c’est parce que le SCN 1993 à base 1998 a introduit des modifications sur les concepts, les modes de classification, le système de valorisation des opérations, la structure comptable, etc. Un exemple de ces modifications: le champ de la formation brute du capital fixe (FBCF), qui mesure l’investissement, est désormais élargi aux investissements immatériels (logiciels, études, ingénierie, œuvres littéraires et artistiques, recherche et exploitation, publicité). Dans le SCN 1968 à base 1980, tous les investissements dans ces domaines étaient considérés comme des consommations intermédiaires. Tout s’explique, tout se tient : il suffit de changer de définition, de mode de calcul... pour que les résultats soient différents.

Source : La Vie Eco

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