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La croissance marocaine moins forte que celles de ses voisins

Le Maroc fait pâle figure comparé à ses voisins. La note de conjoncture internationale rendue publique par la Direction des études et des prévisions financières pointe en effet du doigt la petite santé du pays par rapport à ses concurrents.

Face à la croissance soutenue dans certains pays sud-méditerranéens tels que l’Egypte et la Tunisie qui verront leur PIB augmenter de 6% cette année, le Royaume afficherait un petit 2,5% (1,6% selon le HCP). «Cette baisse s’explique surtout par le fléchissement de la production agricole», rappelle le document. Ce qui confirme l’éternelle dépendance de la pluviométrie.

Le commerce extérieur affiche, quant à lui, des performances contrastées. «Durant les 5 premiers mois de cette année, les exportations n’ont augmenté que de 1,2%. Elles sont essentiellement tirées par l’amélioration des ventes de phosphates et dérivés», indique le document de la DEPF. N’eut été le phosphate, les autres exportations ont stagné. A contrario, les importations ont progressé de 15%, entraînant une aggravation du déficit commercial qui atteint les 33%. Les analystes des Finances expliquent cette contre-performance par le renchérissement de la facture céréalière ainsi que celle de l’achat de voitures. En revanche, «la facture pétrolière s’est repliée de 9,8% par rapport à la même période de l’année dernière», indiquent les rédacteurs du rapport.
Dans ce contexte, les recettes voyages et les transferts MRE constituent les deux bons élèves de l’économie nationale. Elles progressent respectivement de 8 et 15,6% par rapport à la même période de l’année dernière. «Les flux d’investissements et prêts privés reçus par notre pays continuent de faire preuve de dynamisme pour arriver à 14,2 milliards de DH. Soit une progression de 41,9% par rapport à 2006». La note attribue cette dernière évolution au renforcement de l’attrait du Maroc pour l’investissement international.

Néanmoins, les experts des Finances mettent un bémol à cet attrait. «Ces évolutions ne sont pas exemptes des aléas conjoncturels qui risquent de perturber les performances extérieures de l’économie nationale». C’est le cas par exemple du caractère volatile et imprévisible des cours pétroliers en raison de la persistance des tensions géopolitique et sociale dans certains pays producteurs de l’or noir. Le rapport pousse l’analyse plus loin et évoque la capacité de la reprise économique dans la zone euro à résister au ralentissement économique attendu en Amérique. Ou encore, l’appréciation concomitante de l’euro face au dollar et ses répercussions sur le taux de change du dirham. Par ailleurs, le Royaume a développé ses relations bilatérales avec son voisin espagnol. En témoignent les transactions commerciales avec ce pays qui ont atteint 46,5 milliards de DH en 2006. Depuis 1999, les exportations vers ce pays ont progressé de 16,8% pour atteindre 22,9 milliards de DH en 2006, soit 20,8% des exportations globales. Le rapport cite l’exemple de la Logan «qui a participé au renforcement du profil des exportations. Rappelons que l’Espagne a également devancé la France pour devenir le premier client du secteur marocain du textile-habillement avec 10,4 milliards de DH d’exportation.

Durant la dernière décennie, l’Espagne s’est hissée en haut du tableau des plus grands investisseurs du Maroc. Sa part s’élève à 22% du montant total des IDE reçus par le Royaume sur la période 1997-2004, soit près de 23,5 milliards de DH. Elle occupe ainsi la deuxième place après la France dont la part atteint 42,3%. Enfin, l’entrée en vigueur de l’Open sky et l’arrivée des compagnies low-cost a amplifié l’avantage de la proximité entre les deux royaumes. Les touristes espagnols (11,2% du marché) se sont donc retrouvés au 2e rang après les indétrônables français.

Naoufal Belghazi
Source: L'Economiste

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