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Organisés par l'Association française «Neômaroc» : Voyages au pays natal

«Vous êtes juif, né au Maroc et vous sentez que vos racines y sont toujours ancrées. Cette initiative vous parle. Nous, qui militons pour que croyants et non-croyants, musulmans, juifs et catholiques, puissent partager des valeurs humanistes, nous organisons un pèlerinage sur la terre qu'ont habitée nos parents», souligne l'Association «Neômaroc» créée à Ris-Orangis en banlieue parisienne, et qui, sur sa lancée, a bien atterri jeudi 11 mai à Casablanca, avec un groupe de quelque 70 personnes.

Ces adeptes du tourisme culturel appartiennent en majorité à la Fédération mondiale du judaïsme marocain (section France), la Fédération des associations des sépharades de France et l'Association Oujda-Beth Chalom.

Ce «Voyage à la rencontre de nos racines», comme aiment bien le répéter les organisateurs, permettra à ces visiteurs étrangers de passer une semaine «au pays de leurs ancêtres» tout en visitant notamment la Mosquée Hassan II à Casablanca, le Mausolée Mohammed V à Rabat, et assisteront à Marrakech à un office du shabbat à la synagogue avant de se rendre, aujourd'hui à Ouezzane.

Là, ils rencontreront citoyens, acteurs locaux et autorités locales dans le cadre d'un forum pour débattre du concept « Respect, tolérance, dialogue et solidarité».

Autre objectif de ce rendez-vous, dégager des projets de codéveloppement pour assurer la pérennité de ce forum. «Le but de notre voyage, c'est de réhabiliter chaque année un lieu de culte. Pour cette première édition et durant la Hailoula de Ouezzane, qui réunira quelque 7.000 Juifs d'origine marocaine venus du monde entier à ce pèlerinage, nous allons lancer une souscription pour réhabiliter une ancienne école juive au mellah, créer un musée et un service social pour la population locale. Ces structures proposeront des cours d'alphabétisation, d'informatique, d'écoute pour les personnes en situation précaire et d'orientation pour les jeunes», explique Mohamed Aziz, secrétaire général de Neômaroc.

Cette association qui a pour objectif de rassembler chaque année, pendant quelques jours, des personnes partageant cet idéal humaniste, organisera la fête du Moussem en Ile-de-France.

En France toujours, Neômaroc, tend par ailleurs à favoriser la réinsertion de jeunes en grandes difficultés en créant «un chantier école» autour de l'artisanat et de métiers artistiques avec la culture marocaine.

«Pour la prochaine édition, nous envisageons amener une délégation de sénateurs et de personnalités politiques parmi lesquelles Serge Dassault qui n'a jamais mis les pieds au Maroc. Ce dernier, qui est sénateur-maire de Corbeilles-Essonnes sensible à la culture musulmane, a offert 3 millions d'euros pour la construction de la première mosquée dans sa ville», ajoute M. Aziz.

A travers ce voyage, conçu comme une initiation à un retour aux racines, les visiteurs vont découverir quelques lieux des 800 existant au Maroc que des musulmans, après les grands départs des Juifs, entretiennent parfaitement tout au long de l'année.

Ce qui fait dire à Simon Lévy, directeur du Musée du Judaïsme marocain à Casablanca et secrétaire général de la Fondation du patrimoine culturel judéo-marocain «que le dévouement de ces gardiens musulmans ne manque pas d'émouvoir ceux qui reviennent visiter leur village natal».

Rachid Tarik
Source : Le Matin

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