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Les comédiens marocains au-devant de la scène en France

Les talents comiques marocains sont au-devant de la scène dans l'Hexagone où le premier à émerger fut le nouveau «Coluche d'une France black-blanc-beur» :Jamal Debbouze, l'un des comédiens les mieux payés de France.

Depuis, on ne les compte plus. Gad El Maleh, Rachida Khalil, Booder, Mustapha El Atrassi ont eux aussi décidé de gagner leur vie en faisant rire sur scène. Vocation mise à part, leur point commun à tous est d'être fils et, puisque la profession tend à se féminiser petit à petit, fille d'immigrés.

Si nombre de spectacles sont justement inspirés par ces fameuses origines, tous ne parviennent pas à les évoquer sans renforcer certains clichés auxquels on aurait plutôt souhaité qu'ils tordent le cou avec humour. C'est notamment le cas de «La Vie rêvée de Fatna», interprétée par Rachida Khalil et écrit en tandem avec Guy Bedos.

Cette one woman show, qui a fait le tour des planches françaises cette année, relate, avec une joie féroce, les destins croisés de Fatna, Karima et Sophie, par petites touches, parfois corrosives ou poignantes, mais toujours drôles.
Dans cette pièce, Rachida Khalil, forte de sa double culture marocaine et française, soulève avec humour et dérision un sujet plus critique qu'est l'intolérance.

Si la jeune humoriste marocaine, qui a atterri en France à l'âge de 16 ans, donne une vision stéréotypée de la condition de la femme musulmane sous les latitudes occidentales, Booder (Mohamed Benyamna) fait de la discrimination, sous ses diverses formes, une thématique et un sujet de prédilection.

A travers ses aventures et ses galères, le public découvre l'itinéraire d'un jeune pas comme les autres en évoquant largement dans son one man show 100 PC autobiographique les difficultés et l'exclusion que l'on rencontre lorsque l'on n'a pas «la bonne adresse, la bonne taille et les bons cheveux».

Dans ses sketches, ce gavroche haut comme trois pommes et «petit protégé» du comédien d'origine sénégalaise Mouss Diouf décrit les difficultés rencontrées pour décrocher un emploi ou séduire une jeune fille et dénonce au passage la société de «beaux gosses» dans laquelle on vit.

Un autre jeune comique marocain plein d'entrain se trouve désormais sur les traces de ses prédécesseurs : Mustapha El Atrassi. A peine 19, il a la «tchatche» des grands humoristes qui ont fait leurs classes dans les cours d'improvisations.

Les coups de griffe d'El Atrassi, connu au Maroc pour être l'un des personnages principaux du Sitcom "R'bib" après avoir été la révélation de l'émission «15 ans - 15 talents» de la chaîne de télévision «2M», sont ceux d'un grand «charmeur» doté d'une dérision à toute épreuve.

Le football, Charles Martel, les perquisitions et la médecine traditionnelle au Maroc sont souvent les sujets abordés par ce jeune comédien qui "bluffe" le public, notamment par son excellente prestation, outre des répliques plus que drôle et un spectacle très haut débit.

Constamment en tournée et très à l'aise sur scène, Mustapha a écrit son premier one man show à l'âge de 16 ans et est lauréat du Prix du Public du Festival de Villeurbanne.

S'affirmant comme l'un des comiques majeurs de sa génération, Gad El Maleh continue, quant à lui, de ravir les spectacles et de s'illustrer en tant qu'acteur aux côtés de stars du 7-ème art.

Le champion toutes catégories des présentateurs aux Césars comme on le surnomme, a été propulsé au summum grâce notamment à «Chouchou», film aux quatre millions d'entrées, et à son one man show «L'autre, c'est moi», spectacle très physique de près de deux heures qui mêle performance sportive et séance de domptage.

Le talentueux comédien, qui a écrit en 1996 son premier spectacle «Décalages» et tourné dans son premier long métrage «Salut cousin» de Merzak Allouache, s'était produit en mars dernier, avec «L'autre, c'est moi», pendant un mois à l'Olympia (Paris) à guichets fermés.

Actuellement à l'affiche avec le film «Olé» aux côtés du célèbre acteur français Gérard Depardieu, comédie sortie le 7 décembre dernier, Gad El Maleh est annoncé dans un nouveau film «La doublure» qui sera projeté sur les écrans parisiens à partir du 29 mars 2006.

Consacré cette année Grand Prix de l'humour par la Société française des auteurs, compositeurs et éditeurs de Musique (SACEM), Jamal Debbouze n'est pas seulement un comique né mais également un véritable acteur.
Nouveau poulbot du cinéma français au potentiel prometteur, le bouffon de Trappes (Debbouze) colle bien à cette idée de la France réconciliée avec elle-même.

Facétieux personnage à allure bédéesque de 1,60 m, Jamal Debbouze a commencé à faire le clown depuis qu'il était gosse et a été propulsé au rang de star en très peu de temps. Dans le nouveau film de Luc Besson, «Angel-A», qui sort ce mercredi dans 300 salles, l'enfant de Trappes montre l'étendue de son talent dramatique en incarnant avec une étonnante justesse son personnage de menteur et d'escroc décidé d'en finir avec la vie.

Source : MAP

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