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Le Maghreb à l'heure d'ouverture du paysage télévisuel

Les téléspectateurs maghrébins oscillent entre une offre locale, arabe et française et paradoxalement, toutes les études d'analyse de la demande en termes de médias indiquent que les téléspectateurs maghrébins plébiscitent les programmes locaux, et faute de production nationale qui soit au niveau des attentes, ils se dirigent vers les chaînes panarabes et principalement les chaînes TV thématiques, constate l'hebdomadaire tunisien "Réalités".

Dans un article intitulé : "le Maghreb à l'heure de l'ouverture du paysage télévisuel : Demande forte en programmes locaux et intérêts confirmé aux chaînes panarabes", l'hebdomadaire indique qu'au mois de Ramadan, le taux d'audience des chaînes locales frôle souvent les 80 pc, celles-ci diffusent quasi exclusivement des programmes locaux, des sitcoms et des feuilletons soap, particulièrement prisés en cette période spéciale de l'année où la famille maghrébine est réunie le soir après la rupture du jeûne autour de la télévision de son pays, ajoute-t-il.

Selon l'hebdomadaire, la part d'audience des chaînes locales dans le Maghreb est de l'ordre de 40 pc en 2005, 30 pc pour les chaînes arabes (45 PC en Tunisie et 41 PC au Maroc) et 26 PC pour les chaînes françaises.

Après les années 80, où dominaient dans les foyers maghrébins les magnétoscopes, palliant ainsi aux insuffisances des chaînes de télévision locales étatiques, monolithiques et non attractives, les années 90 étaient caractérisées par le déploiement des paraboles sur les toits des maisons des milieux urbains des pays du Maghreb, estime le journal.

Au début des années 2000, la réception digitale tend à se répandre aussi vite que les prix chutent. Aujourd'hui, dans les pays d'Afrique du Nord, pour près de 100 dollars, on peut s'équiper d'une antenne parabolique et d'un récepteur numérique, voire d'une carte permettant le piratage des chaînes cryptées des bouquets satellitaires, poursuit-il.

Selon "Réalités", les taux, particulièrement bas, de lecture de la presse écrite, les loisirs familiaux quasiment indisponibles-et s'ils existent, ils sont relativement chers- il reste la télévision : c'est le moyen de loisir familial numéro 1 des foyers maghrébins, ajoutant que les fictions, les émissions de variétés et le sport ont toujours attiré davantage le public maghrébin.

L'hebdomadaire tunisien constate également que le Maghreb Central est un marché de 75 millions de consommateurs et ils seront 110 millions en 2050.

Le tiers de la population a moins de 15 ans, l'espérance de vie étant de l'ordre de 71 ans. 60 PC des habitants de l'Afrique du Nord sont des citadins contre 40 PC appartenant au milieu rural. Le taux d'analphabètes est de 38 PC.

Il précise que le marché de la publicité dans le Maghreb, tous grands médias confondus, s'élève à près de 354 millions de dollars. Les investissements publicitaires TV représentent 54 pc du total, soit environ 190 millions de dollars, dont 63 pc accaparés par le marché publicitaire TV marocain, qui date de 1979, le plus ancien du Maghreb et le plus mature en termes d'évolution.

Les investissements publicitaires TV ont crû en effet de 5 pc au Maroc entre 2004 et 2005 contre 12 pc en Algérie et près de 45 pc en Tunisie.

Ces indicateurs de performances publicitaires prouvent si besoin le formidable potentiel de croissance de la région, tant au niveau du développement des investissements publicitaires qu'au niveau du marché de la télévision au sens large du terme, estime "Réalités" en conclusion.

Source : MAP

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