Menu
Connexion Yabiladies Ramadan Radio Forum News
Washington ne recherche plus d'ADM en Irak
m
13 janvier 2005 09:20
La chef de file du groupe démocrate à la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, veut que le président Bush s'exprime. "Maintenant que cette recherche (d'ADM) est finie, le président Bush doit expliquer au peuple américain pourquoi il s'est autant trompé, et aussi longtemps, sur les raisons de cette guerre", a-t-elle déclaré mercredi.

Le porte-parole de la Maison Blanche, Scott McClellan, a annoncé, mercredi 12 janvier, que le groupe des inspecteurs américains en Irak, l'ISG (Iraq Survey Group), avait pratiquement cessé ses recherches en Irak et que le rapport publié en octobre concluant à l'absence d'ADM en Irak ne sera pas substantiellement modifié.

Le président américain, George W. Bush, a toutefois indiqué, mercredi dans un entretien accordé à la chaîne de télévision ABC, qu'il ne regrettait "absolument" pas d'avoir envahi l'Irak en mars 2003, même s'il n'y a pas trouvé d'ADM.

"Je pensais que nous trouverions des armes de destruction massive. Beaucoup ici aux Etats-Unis, beaucoup dans le monde, les Nations unies, pensaient qu'il [Saddam Hussein] avait des armes de destruction massive et nous devons trouver ce qui a cloché dans la collecte de renseignements", a-t-il expliqué. Selon lui, "Saddam était dangereux et le monde est un endroit plus sûr maintenant qu'il n'est plus au pouvoir".

"REGARDER CE QUI ÉTAIT FAUX"

Le porte-parole de la Maison Blanche a réaffirmé que "le régime de Saddam Hussein avait l'intention et les capacités nécessaires en ce qui concerne les armes de destruction massive" et qu'il cherchait à contourner les sanctions des Nations unies pour en fabriquer ou en obtenir. M. McClellan a toutefois indiqué qu'il n'excluait pas la possibilité que des ADM soient encore découvertes en Irak.

Et de poursuivre : "Sur la base de ce que l'on sait aujourd'hui, le président [Bush] aurait pris les mêmes décisions" pour "faire face à la menace représentée par Saddam Hussein". "Ce qui est important à présent, c'est de regarder ce qui était faux dans les renseignements que nous avons accumulés pendant douze ans et que nos alliés ont accumulés durant la même période et d'en corriger les erreurs."

L'ISG, dont le rapport final est attendu le mois prochain, n'a pas pour autant été dissous. Ce groupe "est encore en Irak et les forces multinationales continuent de l'assister. S'il y a des informations sur des ADM, elles seront ajoutées au rapport", a indiqué le porte-parole.

Un responsable américain interrogé par l'AFP a indiqué, pour sa part, que des milliers de documents étaient toujours en cours d'analyse, par des inspecteurs de l'ISG se trouvant "quelque part au Moyen-Orient". "S'il y a des pistes, elles seront explorées", a assuré ce responsable, laissant comprendre que les Etats-Unis se refusent à conclure définitivement à l'absence d'ADM en Irak sous le régime de Saddam Hussein.

BUSH DOIT S'EXPLIQUER

Le chef de l'ISG, Charles Duelfer, avait présenté, le 6 octobre ,un rapport préliminaire indiquant que l'Irak avait renoncé à ses armes de destruction massive en 1991 et n'avait pas de programme d'armes chimiques, biologiques ou nucléaires au moment de l'invasion américaine en mars 2003, contrairement à ce qu'avait affirmé l'administration Bush sur la base d'informations fournies par les services de renseignement.

M. Duelfer avait assorti ces conclusions d'accusations contre le régime de Saddam Hussein qui, selon lui, n'attendait que la levée des sanctions internationales pour remettre en route ses programmes d'ADM, ce qui avait permis à l'administration de faire valoir que la guerre restait justifiée.

Un sénateur démocrate favorable à la guerre, Joseph Lieberman, a réitéré cette position mercredi. "Le fait que nous n'ayons pas découvert de grand stocks d'ADM ne signifie pas que Saddam Hussein n'en ait pas eu", a notamment dit M. Lieberman à la télévision Fox.

En revanche, la chef de file des démocrates à la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a exigé des explications de M. Bush. "Parce que les recherches de l'ISG se poursuivaient, le président Bush a refusé d'admettre ce qui est évident depuis des mois : la principale justification de la guerre en Irak ne s'appuyait pas sur des faits. Maintenant que les recherches sont finies, il faut que le président Bush explique au peuple américain pourquoi il s'est tellement trompé, pendant si longtemps, sur les raisons de la guerre", a demandé Mme Pelosi dans un communiqué mercredi.

Avec AFP et Reuters

LEMONDE.FR | 13.01.05 | 08h54
 
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com
Facebook