Menu
Connexion Yabiladies Ramadan Radio Forum News
« utilisation d`armes chimiques contre le Rif entre 1921/1927
a
26 juin 2007 00:18
« l’utilisation des armes chimiques au Rif »,

d`apres l`Article du journaliste catalan Paco SOTO, publié dans notre journal « Le Monde Amazigh » n° 43

GAZ TOXIQUES CONTRE LE RIF :

De nombreuses études historiques établissent que l’armée coloniale espagnole a utilisé des armes chimiques durant la guerre du Rif ; un fait qui n’a pas été reconnu officiellement.

Nador (Nord-Est du Maroc, 18 février.
(COLPISA. Paco SOTO).

Entre 1921 et 1927, selon divers historiens espagnols, tels Maria Rosa De Madariaga, Angel Vinas et Juan Pando, et européens comme Sébastien Balfour et Jean Marc Delaunay, l’armée coloniale espagnole a bombardé systématiquement, avec des armes de destruction massive comme le phosgène, la chloropicrine et l’ypérite ou gaz moutarde, la population du Rif pour en finir avec la rébellion indépendantiste dirigée par Abdelkrim El Khatabi.

Le Rif est une région du Nord du Maroc de culture et de langue amazigh, rebelle et historiquement hostile à la présence espagnole de l’époque coloniale.

Les autorités espagnoles d’alors ouvrirent deux fabriques d’armes chimiques en 1924, l’une près de Madrid et l’autre non loin de Melilla (enclave espagnole au Maroc), avec l’assistance d’experts allemands et français.

Selon les historiens, l’Espagne parvint à produire 470 tonnes de gaz toxique et utilisa 530 avions de construction française, allemande et danoise, pilotés dans divers cas par des mercenaires européens et nord américains, pour bombarder le Rif.

En vertu du traité de Versailles de 1919, les alliés vainqueurs interdisaient à l’Allemagne vaincue la fabrication d’armes chimiques et le protocole de Genève de 1925 élargit cette interdiction à tous pays. Néanmoins et en dépit de ces normes, les historiens Maria Rosa De Madariaga et Carlos Lazaro Avila, dans une étude conjointe, établissent que l’Espagne a utilisé massivement des gaz toxiques durant la guerre du Rif et la France le fit en 1925 aux alentour de Fès, une cité située dans la zone sous son contrôle colonial.

DES BOMBARDEMENTS PASSES SOUS SILENCE:

Les bombardements espagnols furent passés sous silence, mais certains observateurs de l’aviation militaire comme Pedro Tonda Bueno, dans son autobiographie « La vida y yo », [La vie et moi], publiée en 1974, se réfère au lancement de gaz toxiques depuis des avions et le consécutif empoisonnement des champs rifains. En ce qui le concerne, Ignacio Hidalgo De Cisneros, dans son œuvre autobiographique « Cambio de rumbo » [Changement de cap], révèle comment il fut protagoniste de nombreux bombardements avec des gaz toxiques. Plusieurs années après , en 1990, deux journalistes et investigateurs étrangers, les allemands Rudibert Kunz et Rolf Dieter Müller, dans leur œuvre « Gaz toxique contre Abdelkrim : L’Allemagne, l’Espagne et la guerre du gaz dans le Maroc espagnol. (1921-1927) » apportent les preuves de ce qui était arrivé dans la région rebelle.

L’historien britannique Sebastien Balfour, de la London School of Economics, dans son livre « Abrazo Mortal » [Embrassade mortelle], (Editorial peninsula), confirme l’emploi massif d’armes chimiques dans les terres rifaines. Balfour, qui a étudié de nombreuses archives espagnoles, françaises et britanniques, soutient que la stratégie des militaires coloniaux espagnols se basait en prendre des zones très peuplées du Rif pour lancer des bombes toxiques.
Ainsi le confirme, par exemple, un officiel britannique, H. Pughe Lloyd, dans un courrier envoyé au Ministre de la guerre de son pays en 1926. L’Espagne, qui compta avec la collaboration active de la France durant la guerre contre les rebels – un conflit qui provoqua la mort de 20.000 soldats espagnols – n’a jamais reconnu officiellement les faits.
Les historiens franquistes turent l’affaire et les autorités marocaines n’ont pas démontré le moindre intérêt pour clarifier les faits. meme apres l`independance ce territoire a ete maintenu dans un état de marginalisation économique et sociale.

CONSEQUENCES CATASTROPHIQUES:L’utilisation d’armes chimiques a provoqué des conséquences catastrophiques pour la santé de la population rifaine, qui souffre d’infections et mutations génétiques qui provoquent des cancers...
a
26 juin 2007 00:38
CONSEQUENCES CATASTROPHIQUES.

L’utilisation d’armes chimiques a provoqué des conséquences catastrophiques pour la santé de la population rifaine, qui souffre d’infections et mutations génétiques qui provoquent des cancers.

Ainsi l’ont établi, dans leurs investigations des scientifiques étrangers et marocains comme le psychologue et criminologue Ahmed El Hamdaoui. Le propre Institut Oncologique de Rabat étudie les raisons pour lesquelles le cancer est une cause de mortalité plus fréquente dans le Rif que dans le reste du Maroc.
Certains experts considèrent que ce fait est une conséquence directe de l’utilisation des armes chimiques. C’est ainsi que l’affirme l’historien Sébastien Balfour. Le chercheur et médecin de Tanger Abdelouahed Tedmouri explique à Colpisa qu’à partir d’une série d’études comparatives et « constatations cliniques » qu’il a mené, il est en condition d’affirmer que « la moitié des cancers qui se détectent au Maroc, 50% sont dans le Rif, et cela doit déjà être sujet de préoccupation ».

Tedmouri compare les indices de cette maladie dans le Rif avec d’autres régions méditerranéennes d’Europe comme l’Andalousie et le Sud de la France, qui ont un climat, une alimentation et un mode de vie fort semblables. Il arrive à la conclusion que « tandis que dans le cas espagnol ou français la différence avec les autres régions est minime, dans le cas du Rif elles est abyssale si elle se compare avec le reste du Maroc ». Selon son jugement, « il y a des causes externes qui provoquent un plus grand indice de cancers dans le Rif et il s’agit des conséquences de la guerre chimique des années 20 ». Les témoignages de rifains qui ont perdu des parents pour cause de cancer sont nombreux. Ilyas El Omari, président de l’Association de défense des victimes des gaz toxiques dans le Rif, affirme que son père mourut du cancer à 45 ans, mais aussi son grand père et plusieurs de ses oncles.

« L’ESPAGNE DOIT RECONNAITRE PUBLIQUEMENT QU’ELLE A COMMIS UN CRIME CONTRE L’HUMANITE DANS LE RIF ».
Des mouvements sociaux amazighs du Rif et défenseurs des droits humains, ainsi que des chercheurs marocains et étrangers se sont mobilisés pour dénoncer « l’usage systématique » d’armes chimiques par l’armée coloniale espagnole durant la guerre coloniale. Ils demandent à l’Espagne qu’elle envisage des moyens de réparation morale et matérielle pour les préjudices causés à la population et envisagent même de saisir le propre roi Juan Carlos I pour atteindre leur objectif.

Des secteurs importants de la population rifaine croient que « l’Espagne doit faire un pas et reconnaître publiquement qu’elle a commis des crimes contre l’humanité dans le Rif », exprime à Colpisa le journaliste, anthropologue et activiste culturel rifain Rachid Raha. « Nous ne demandons pas vengeance, mais face à la réconciliation et à la vérité historique, nous pensons que l’Espagne doit assumer ce qui s’est passé dans le Rif », précise le psychologue Ahmed El hamdaoui.

Des centaines de personnes se sont réunis pour débattre sur la guerre du Rif. Le colloque, que la police tenta d’interdire sans succès, fut organisé par le journal « Le monde Amazigh » et réunit à plusieurs personnalités marocaines et espagnoles. selon les explications du juriste et professeur universitaire de Melilla, Mimoun Charqi, est d’utiliser diverses voies légales pour obtenir réparation morale et matérielle : saisir les tribunaux espagnols et/ou français contre Madrid et Paris ainsi que les entreprises françaises (Schneider) et allemande (Stolzenberg) qui fabriquaient et vendaient les gaz toxiques, voire recourir à la Cour européenne des droits de l’homme qui est compétente « lorsque les voies de recours internes ont été épuisés et que le demandeur n’obtient pas réparation. L’Espagne a commis un crime historique et a causé un préjudice à la population du Rif, et doit en répondre en assumant sa responsabilité politique et juridique.
La meilleure façon de faire est à travers un partenariat véritable, en investissant économiquement dans le Rif et en menant une active collaboration en matière sanitaire, éducative et culturelle. C’est la meilleure façon de compenser le mal du colonialisme, signale Charqi.
Pour sa part, l’historienne Maria Rosa De Madariaga affirme : « L’Espagne a provoqué beaucoup de Guernica dans le Rif avec ses armes chimiques. Je ne m’identifie pas avec ces militaires qui bombardèrent le Rif.



Modifié 3 fois. Dernière modification le 27/06/07 14:06 par aberosabil.
N
26 juin 2007 01:24
Bonjour à tous,


C'est exact et sans hésiter on condamne cette attaque chimique Hispano-française sur une population civile démunie. Cette guerre du Rif s'est passée sur 3 provinces qui forment actuellement la 15 ème région du MAroc à savoir: Alm Hoceima-Taza-Taounate. Ces 2 dernières étaient sous prectectorat (colonisation) français.

Après la bataille d'Anoual et la défaite des Espagnols, suivie d'une bataille contre les troupes françaises sous le commandement de Liautey et leur défaite à Bibane à Taounate, les français se retirent d'abord à Fès. Après des discussions avec les représentants des Riafas et ceux de Taounate-Taza à Oujda, les français refusent les conditions de la résistance. Alors, l'armée française en coalistion avec l'armée espagnole commandée par un militaire De Riviera, qui vient de faire un coup d'Etat en Espagne, sont rentrés en guerre contre ces 3 provinces. L'armée envoyée par les 2 puissances compte 450 000 hommes avec les armes les plus meurtrrières jamais utilisées: les armes chimiques qui seront utilsées par voie aérienne et par voie d'obus lancés sur la population civile.

L'axe de guerre le plus défendu au départ côté français est celui qui vient de Beni-Zeroual, Taounate, Senhaja Chems, Hawwara, Dsoul, Branès, Taza. D'ailleurs tous les rifains sont venus défendre sur ce front en plus des résistants locaux. cet front était renforcé par un deuxème front qui va de Mthiwa, beni oulid, Beni Ounjel Mernissa Fennasa, Senhaja Ghaddou, Kahf lghar, beni Ouriaghel (Ait warayel). La résistance du Rif vient d'installer un centre d'interrogatoire à Oulad Azam (Senhaja Dhal) et un tribunal à Beni zeroual (Senhaja L3Azz) la plus grande tribu du nord du Maroc.

Ainsi en 1925 Lyautey est rempalacé par le Général Pétain pour mener la guerre du Rif car la France a peur que la révolte se genéralise au Maroc et après à toutes les colonies mondiales à partir des montagnes du Rif et de Tounate-Taza.
Mais entre 1921 et 1926, la résistance est farouche dans la province d'Al Hoceima, Taounate et Taza. C’est pourquoi l’armée coloniale vient d’installer à Ain Aicha les bureaux de l’état-major de la 2e division - 8 juillet 1926. En 1925, était établi à Taounate le P.C. de la 2e division et l’artillerie 155, à Ain Matouf son Groupe mobile, Gara-Mziat et son artillerie, Montagne de Menwala avec des guetteurs, car ils savaient qu’ils ne peuvent prendre les montagnes de la résistance. Tout le monde connait les batailles de la montagne Astar à Taounate en 1925, la bataille du figiuer noir à la montagne drinkel de Senhaja Chems le 15 mai 1925, la bataille des montagne de Bni-Zeroual à Doukkène, Bni Ounjel, Mernissa, …
Pour les détails de cette guerre par localité, voir le site: [mapage.noos.fr]

La guere était tellement importante pour l’Espagne et la France que plusieurs Officiers sont dépéchés pour faire cette guerre apellée la guerre du Rif. Parmi ceux qui sont venu faire la guerre du Rif et ils sont nombreux, on peut citer à titre d’exemples: Le général Goubeau, Le général Boichut, Capitaine de Ronseray, Capitaine Leuffleu, Lieutenant-Colonel de Reals, Colonel Laly, Le Général Feydenberg,le caiptaine Henry de Bournazel (22ème Spahis). Il faut savoir que cette guerre était tellement importante que Taounate a été visisté par le Résident Général du Maroc Théodore Steeg et le Ministre de la Guerre (Paul Painlevé) qui est venu même à Garat-Demeziat et sur le Front de Oued Ouergha.
Quand l’Espagne/France a vu que les combats sont durs, elle a utilisé les armes chimiques en tuant 150 000 personnes civiles à Al Hociama-Taounate-Taza et actuellment la mort par cancer y est très répandue preuves à l'appui avec plusuiers cas de cécité inéxplicables. D’ailleurs Abdelkrim s’est rendu pour arrêter le massacre des populations et non à cause d’une défaite de la résistance qui a continué jusqu'à l'indépendance.

Je dois signaler une chose exceptionelle: la montagne de Drinkel (mot venant du mazighe Adrar n Kayl) de Senhaja chems à Ain Médiouna n'est jamais tombé dans les mains de l'armée française.
Pour encourager la résistance, Taounate a été visité aussi par Feu Mohamed V et Feu Hassan II en 1927 et 1938 (Bni Oulid à Senhaja Dhal) en hommage à cette montagne de Drinkel qui n'a jamais été lachée par la résistance. Pour plus de détails et avec des photos de cette guerre passée sur les 3 provinces, voir ce site: [www.abcdelacpa.com]

En févier 2007, le parlement espagnol n’a pas reconnu le crime de guerre au Maroc en utilisant les Armes Chimiques dans les montagnes du Pré-Rif et Du Rif. Il n’a même pas voulu débattre du sujet. Pour plus d’infos, voir articles dans:
1) [www.yabiladi.com]
2) [www.souss.com]
L’Espagne rate l’occasion de se reconcilier avec le peuple marocain et avec l’Histoire. On attend la reconnaissance de ce génocide de la population civile rifaine.
 
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com
Facebook