Manifestation à Strasbourg contre des actes islamophobes LE MONDE | 26.04.04 | 12h30 A 12 h 15 par e-mail, découvrez toute l'actualité économique et financière. Abonnez-vous au Monde.fr, 5€ par mois
Le conseil régional du culte musulman, à l'origine du rassemblement, dénombre 8 agressions Plus d'un millier de personnes (2 000, selon les organisateurs, 1 100, selon la police) se sont rassemblées sur la place Kléber à Strasbourg, samedi 24 avril, pour protester contre une série d'agressions visant des mosquées et des biens appartenant à des musulmans.
Le rassemblement était organisé par le conseil régional du culte musulman (CRCM) d'Alsace. Plusieurs élus locaux y ont participé, dont l'adjoint au maire Hugues Geiger (UMP) et l'ancienne maire Catherine Trautmann (PS), qui ont pris la parole pour faire part de leur solidarité à l'égard des musulmans. Les autres composantes religieuses étaient toutes représentées. Le délégué régional du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), Pierre Lévy, s'était joint à la manifestation.
Depuis deux semaines, la ville de Strasbourg connaît une succession d'actes à caractère raciste et islamophobe. Dans la nuit du 19 au 20 avril, des inconnus ont inscrit des croix gammées et la phrase "Mort aux arabes !" à l'entrée de la mosquée turque Eyub Sultan, dans le quartier de la Meinau. Ils ont mis le feu à une poubelle en plastique dans la cour du lieu de culte, qui est une ancienne usine reconvertie en salle de prière. Par ses dimensions, cette mosquée contrôlée par le Milli Görüs est l'une des plus vastes de France. Quelques jours plus tôt, la mosquée marocaine du quartier de Haguenau a subi un sort semblable : inscriptions racistes et feu de poubelle dans la nuit du 14 au 15 avril.
Dans la nuit du 21 au 22 avril, la cible a été cette fois un commerce d'alimentation tenu par une personne de confession musulmane à Koenigshoffen, dans la banlieue de Strasbourg. Le feu a détruit l'étalage en bois et un store. Une croix gammée et des slogans antiarabes ont été écrits sur les murs. La même nuit, le feu a pris dans une cage d'escalier d'un immeuble du quartier de l'Elsau. Une croix gammée a été tracée, ainsi que "Mort aux arabes !" et "Islam dehors !".
Au début du mois, cinq pierres tombales (quatre musulmanes et une juive) avaient été dégradées dans le cimetière militaire du quartier de Cronenbourg. Le CRCM d'Alsace évoque aussi des dégradations sur un établissement de pompes funèbres musulmanes, des tags à caractère raciste et islamophobe sur les murs de l'université de lettres. "Nous avons dénombré 8 actes en une vingtaine de jours", s'inquiète M. Nabaoui, président du CRCM Alsace et membre de l'Union des organisations islamiques de France (UOIF). Il se félicite cependant d'"une solidarité et une condamnation unanime" : "Nous avons pris la décision d'organiser le rassemblement de samedi pour condamner les actes et rappeler notre attachement aux valeurs communes. Le but était aussi de canaliser le mécontentement des musulmans, qui auraient pu se tourner vers les extrêmes." Tout le monde a pu constater l'absence de Mohamed Ennacer Latrèche, le sulfureux président du Parti des musulmans de France (PMF), au rassemblement de la place Kléber. Abdelhaq Nabaoui a reçu un appel téléphonique de soutien venu d'un membre du cabinet de Jean-Pierre Raffarin.
"Nous sommes en présence d'actes qui sont à la fois racistes et islamophobes, puisque des lieux de culte ont été clairement visés, analyse Franck Frégosi, chercheur au CNRS et bon connaisseur de l'islam strasbourgeois. Pour signifier "les arabes dehors !", on vise une mosquée..."
M. Frégosi pointe du doigt "une culture locale dans laquelle certains ne cachent pas un rejet de l'islam. Je ne crois pas à une exception alsacienne et je ne veux pas établir de relation de cause à effet, nuance-t-il. Mais, pendant la dernière campagne électorale, le thème de "l'islamisation de l'Alsace" a été largement mis en avant."
Le parti d'extrême droite régionaliste de Robert Spieler, Alsace d'abord, avait diffusé un tract montrant une Alsacienne en costume traditionnel, le visage dissimulé par un voile. On pouvait y lire notamment : "Non à la grande mosquée -...-. Je refuse l'islamisation de l'Europe." M. Spieler avait recueilli 9,42 % des voix, au premier tour des régionales, le 21 mars, l'un de ses meilleurs scores depuis sa création, en 1989. "Le paradoxe,souligne M. Frégosi, c'est que, au moment même où se produit cette succession d'actes racistes, paraît un livre intitulé Histoires de mosquées, recueil de témoignages (éditions Kalima, préface de Mohamed Talbi), qui raconte comment l'installation de l'islam en Alsace s'est déroulée sans heurts. Ce simple petit bouquin est un signe de reconnaissance et d'inscription du fait musulman dans la mémoire alsacienne."
Xavier Ternisien
• ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 27.04.04
C marant on dirai ke les médias n ont toujour pas compris kun bon nombre de telexpectateur sont cretins et bouffe l info kon leur donne sans reflechir: atention on a trouvé un méchant Imam extremiste et on va le renvoyer en Algérie...............tien mais pk ya des actes islamophobes, cela se nous semble bizar kan meme....les médias sont t ils si crétins????????? G l impression kil ne se rende pa compte du poids kil peuve avoir sur certains débiles
le fait qu'il y est islamisation(soi disant) de l'alsace ne m'etonne pas: sachant qu'elle beneficie d'une imunité en ce qui concerne les nvlls lois concernant la laicité(de son statu particulie d'apres guerre).Mais je pense que ce phenomene date d'il y a+ lgtps et que les mediats l'on grossi "l'islamisation de l'Alsace" a été largement mis en avant."(psychopates!!!)
chargement...
+ 
