Parlement aménage les ordonnances du Hudood, en vigueur depuis 1979.
MALGRÉ la vive opposition des partis islamistes, le Parlement pakistanais a décidé de moderniser la législation sur le viol des femmes. Ce crime relèvera dorénavant du pénal et non plus des lois islamiques.
Pour prouver un viol, les femmes pakistanaises devaient, depuis 1979, apporter à l'appui de leurs dires le témoignage de quatre hommes « bons musulmans ». Si cette condition n'était pas respectée, les plaignantes se trouvaient alors condamnées pour « adultère », un crime susceptible d'entraîner la mort par lapidation.
Les lois du Hudood, dont fait partie l'ancienne législation sur le viol, avaient été adoptées en 1979 dans le cadre de l'islamisation du pays entreprise par le général Zia Ul-Haq. En parallèle de la justice pénale, ces lois créaient de fait une « justice islamique ».
Trois ans après son arrivée au pouvoir à la suite d'un coup d'État, le général Pervez Musharraf avait développé dans un discours le principe de la « modération éclairée ». En gage de bonne foi, il s'était engagé à étudier une révision des lois Hudood, contestées par de nombreuses organisations des droits de l'homme, aussi bien pakistanaises qu'étrangères.
Trois fois, les autorités d'Islamabad tentèrent de réformer la législation sur le viol. Mais, empêtrées par une alliance informelle avec des partis islamistes bien représentés au Parlement, elles n'y parvinrent pas. En septembre dernier, sous les pressions des partis islamistes conservateurs, Islamabad dut reporter l'examen au Parlement des révisions législatives.
Pour les partis islamistes, rassemblés en une alliance qui domine le Parlement du « pays des Purs », les ordonnances du Hudood ne peuvent être réformées, ni même aménagées. D'abord, parce qu'elles sont inspirées du Coran. Ensuite, comme le faisait remarquer durant les débats au Parlement le Maulana Fazal Ur-Rehman, leader d'un parti religieux, parce que cela pourrait encourager la liberté sexuelle : « C'est une tentative, a-t-il lancé, de créer une zone de libre- échange sexuel au Pakistan. » Enfin, parce que la réforme aurait été, a accusé un responsable religieux, « téléguidée par les États-Unis et mise en oeuvre par son représentant au Pakistan, le général Musharraf ».
En réalité, le corpus juridique du Hudood a permis aux responsables islamistes pakistanais de développer une influence de plus en plus forte sur la société pakistanaise. Conformément aux volontés qui avaient présidé à l'adoption du Hudood, ces ordonnances ont longtemps été utilisées en instrument politique. Par leur biais et avec l'assentiment tacite d'Islamabad, les partis religieux ont acquis une influence considérable.
L'adultère défini comme un «acte lubrique»
Celle-ci est toujours réelle. En témoigne d'ailleurs la refonte effectuée. La nouvelle législation définit l'adultère comme un « acte lubrique », susceptible de valoir une peine allant jusqu'à cinq ans d'emprisonnement. L'aménagement a, toutefois, été salué par les organisations des droits de l'homme pakistanaises. « Comme mesure intérimaire, c'est un pas bienvenu », a déclaré Tahira Abdullah, une femme responsable d'une organisation féministe.
Le président Pervez Musharraf est intervenu à la télévision, mercredi dans la soirée, pour saluer l'adoption de la réforme et affirmer qu'il allait poursuivre les efforts visant à adapter le pays à la « modération éclairée ». Les responsables religieux ont appelé à protester. L'un des dirigeants de l'alliance religieuse Muttahida Majlis-e-Amal (MMA) a averti : « Nous allons manifester dans tout le pays contre la loi et contre la politique du dictateur militaire. » Le conseil suprême du MMA devait décider hier d'une éventuelle démission en bloc du Parlement.
Modifié 1 fois. Dernière modification le 17/11/06 20:09 par andi espoir.
Pour prouver un viol, les femmes pakistanaises devaient, depuis 1979, apporter à l'appui de leurs dires le témoignage de quatre hommes « bons musulmans ». Si cette condition n'était pas respectée, les plaignantes se trouvaient alors condamnées pour « adultère », un crime susceptible d'entraîner la mort par lapidation.
Effectivement, c'est d'un autre âge.
Mais que dire des parlementaires islamistes au pouvoir, quelques citations tirés de l'article :
_« C'est une tentative, a-t-il lancé, de créer une zone de libre- échange sexuel au Pakistan.
_« téléguidée par les États-Unis et mise en oeuvre par son représentant au Pakistan, le général Musharraf ».
Modifié 1 fois. Dernière modification le 18/11/06 18:13 par andi espoir.
Citation Obs2006 a écrit: Donc on ne jugera plus une femme violee a recevoir des coups de fouets ou emprisonement , ca avance bien .
Il y a encore du chemin a faire , surtout ne pas frapper nos soeurs qui sortent avec leur ami lol
Tu avais disparu Obs2006, je ne pique pas tes sujets préférés, t'inquiètes pas. Tu vois on peut critiquer intelligemment certaines dérives des islamistes, sans en faire une spécialité
il y a dans le monde une guerre avec plusieurs milliers de victimes chaque jours, cette guerre personne n'en parle, les femmes et les fille en sont les perpétuelles victime, cette guerre est la moins médiatisée de toutes les querelles les plus anodines qui soient
Cette guerre est celle des que les machistes (avec ou non des allibis culturels ou religieux), Inde , Paquistan, Maroc France .... Cette guerre est ignoble et inutile, les pulsions de violence seront encore là dans bien longtemps, mais que des pays soient dotés d'instruments permettant de surcrois que les victimes soient punies les bras m'en tombent ...
je salut de dépit cette avancées dans le droit humain
Modifié 2 fois. Dernière modification le 19/11/06 03:35 par La Boetie.