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L’Islam et l’esclavage
s
26 janvier 2006 16:31
[www.islamophile.org]

L’Islam et l’esclavage

Question

Un non-Musulman m’a demandé comment l’Islam pouvait permettre l’esclavage alors que c’est une pratique horrible, et je ne savais pas quoi lui répondre. Veuillez m’éclairer sur cette question.


Réponse du Sheikh Abû Al-A`lâ Al-Mawdûdî

Au nom de Dieu, Clément et Miséricordieux.

Louanges à Dieu, et paix et bénédiction sur Son Messager.

Cher frère, merci pour la confiance que vous nous accordez, et nous espérons que nos efforts pourvoirons à vos attentes.

Cela va sans dire que l’esclavage est un acte dégradant et une grave atteinte à l’humanité car cela mène l’être humain à subir humiliations et méchancetés. De plus cela dépeint l’homme comme une simple marchandise que l’on achète et que l’on vend.

En fait, il est inutile de dire que l’Islam — qui est une religion qui appelle à préserver l’homme et sa dignité — condamne de telles pratiques. Toutes ses règles et ses enseignements établissent clairement que l’Islam est contre la soumission des personnes à des tâches serviles, sans parler de l’esclavage. Ceci sera clarifié par les remarques faites par Sheikh Abû Al-A`lâ Al-Mawdûdî dans son livre "Les Droits de l’Homme en Islam" dont voici un extrait :

"L’Islam a clairement et catégoriquement interdit la pratique primitive de la capture d’un homme libre, pour le réduire à l’esclavage ou pour le vendre en tant qu’esclave. Sur ce point, des propos clairs et péremptoires du Prophète — paix et bénédiction sur lui — disent : "Je serai l’adversaire de trois catégories de personnes le Jour du Jugement. Et parmi ces trois catégories, il cita celui qui asservit un homme libre, puis le vend et récolte cet argent." (rapporté par Al-Bukhârî et Ibn Mâjah). Les termes de cette tradition prophétique sont généraux : ils n’ont pas été édictés ni restreints à une nation, à une ethnie, à un pays en particulier ou aux adeptes d’une religion précise.

Les Européens tirent une grande fierté en prétendant qu’ils ont aboli l’esclavage dans le monde, bien qu’ils aient eu la décence de le faire au milieu du siècle passé seulement. Avant cela, ces puissances occidentales pillèrent l’Afrique sur un très large plan, capturèrent les hommes libres, les réduisirent à la servitude et les transportèrent vers leurs nouvelles colonies. Le traitement infligé à ces malheureuses personnes a été pire que celui réservé aux animaux. Les livres écrits par les auteurs occidentaux eux-mêmes témoignent de ces faits.

Après l’occupation de l’Amérique et des Indes occidentales, et durant trois cent cinquante ans, la traite des esclaves a perduré. Les côtes africaines — où les Africains de peau noire furent capturés et apportés de l’intérieur des terres puis embarqués à bord des bateaux — étaient connues comme les Côtes des Esclaves. Pendant seulement un siècle (de 1680 à 1786), le nombre de gens libres ayant été capturés et asservis seulement pour les colonies britanniques s’élève, selon l’évaluation des auteurs britanniques, à 20 millions d’êtres humains. Sur une durée d’un an seulement (1790), il est dit que 75.000 êtres humains ont été capturés et envoyés pour des travaux forcés dans les colonies. Les bateaux utilisés pour transporter les esclaves étaient exigus et sales. Ces malheureux africains ont été jetés dans les cales des bateaux comme du bétail, empilés les uns sur les autres jusqu’au plafond, et bon nombre d’entre eux ont été enchaînés à des poutres en bois sur lesquelles ils pouvaient à peine se mouvoir tellement ils étaient à l’étroit. Ils ne recevaient pas de nourriture convenable, et s’ils tombaient malades ou étaient blessés, aucun traitement médical ne leur était prodigué. Les auteurs occidentaux eux-mêmes déclarent qu’au moins 20% du nombre total des personnes capturées pour l’esclavage et le travail forcé ont péri durant leur transport de la côte africaine vers l’Amérique. Ils ont également estimé que le nombre de personnes qui ont été capturées pour l’esclavage par les diverses nations européennes pendant l’apogée de l’institution esclavagiste atteint la centaine de millions au bas mot.

Voici l’histoire des personnes qui dénoncent les Musulmans jour et nuit pour leurs considérations sur l’esclavage. C’est comme si un criminel pointait du doigt un homme innocent.

Maintenant examinons rapidement la position et la nature de l’esclavage dans l’Islam ! L’Islam essaya de résoudre le problème des esclaves qui étaient en Arabie en encourageant par différentes manières les propriétaires à libérer leurs esclaves. Les Musulmans furent avisés que pour l’expiation de certains de leurs péchés, ils devaient affranchir leurs esclaves. Libérer un esclave de son propre chef était considéré comme un acte de grand mérite, à tel point que le Prophète déclara que les membres d’un individu qui libérerait un esclave seraient protégés du Feu de l’Enfer, et ce, en contrepartie des membres de l’esclave qu’il avait libéré. Le résultat de cette politique fut tel que lors du Califat orthodoxe [1], tous les anciens esclaves de l’Arabie furent libérés. Le Prophète — paix et bénédiction sur lui — libéra à lui seul quelque soixante-trois esclaves. Le nombre d’esclaves libérés par `Â’ishah était de soixante-sept, `Abbâs en libéra soixante-dix, `Abd Allâh Ibn `Umar en libéra mille, et `Abd Ar-Rahmân en racheta à lui seul trente mille puis les affranchit. De même, d’autres compagnons du Prophète — paix et bénédiction sur lui — libérèrent un grand nombre d’esclaves. Les détails sont donnés dans les traditions et les livres d’histoire sur cette période.

Ainsi, le problème des esclaves en Arabie fut résolu sur une courte période de trente ou quarante ans. Après cela, la seule forme d’esclavage qui fut conservée dans la société islamique était celle des prisonniers de guerre, capturés sur le champ de bataille. Ces prisonniers de guerre étaient maintenus par le gouvernement musulman jusqu’à ce que le gouvernement adverse acceptât de les reprendre en échange des soldats musulmans faits prisonniers, ou par le paiement d’une rançon. Si les soldats capturés n’étaient pas échangés contre les prisonniers de guerre musulmans, ou que personne ne payait leur rançon, le gouvernement musulman les distribuait aux soldats de l’armée qui les avait capturés. C’était une manière plus humaine et plus appropriée de se défaire d’eux au lieu de les détenir comme du bétail dans des camps de concentration, en les contraignant aux travaux forcés et, si leurs femmes étaient également capturées, en les poussant à la prostitution.

Plutôt que se débarrasser des prisonniers de guerre d’une manière si cruelle et indigne, l’Islam préféra les répartir dans la population, les mettant ainsi en contact avec d’autres êtres humains. D’autre part, leurs gardiens étaient enjoints de bien les traiter. Le résultat de cette politique éminemment humaine était que la plupart des hommes qui furent capturés sur les champs de bataille adverses puis amenés en territoire islamique comme esclaves enbrassèrent l’Islam, et leurs descendants furent de grands disciples, Imams, juristes, exégètes, hommes d’état et généraux de l’armée musulmane, à tel point que plus tard ils devinrent même des gouverneurs du monde musulman.

Dans les guerres modernes nous constatons également que si un gouvernement est complètement mis en déroute, sans possibilité de négociation pour les prisonniers de guerre, et que l’ennemi vainqueur obtient facilement des prisonniers, l’expérience a prouvé que les prisonniers de guerre de l’armée vaincue étaient maintenus dans des conditions beaucoup plus mauvaises que celles des esclaves. Quelqu’un peut-il nous renseigner sur le sort des milliers de prisonniers de guerre des armées défaites de l’Allemagne et du Japon capturés par la Russie durant la Seconde Guerre mondiale ? Personne n’a pu les comptabiliser jusqu’à présent. Personne ne sait combien de milliers d’entre eux sont encore vivants et combien de milliers ont péri en raison des conditions de vie inhumaines des camps de travail et de concentration russes. Le travail forcé auquel ils furent contraints était pire que le service exigé d’un esclave. Peut-être même qu’au temps des antiques Pharaons d’Egypte, le travail exigé des esclaves pour construire les pyramides d’Egypte n’était pas comparable à celui exigé des prisonniers de guerre en Russie pour développer la Sibérie et d’autres régions reculées de la Russie, ou pour travailler dans les mines et le charbon, et ce, par des températures glaciales, mal vêtus, mal nourris et traités brutalement par leurs surveillants."

Et Dieu est le Plus Savant.

Traduit de la Banque de Fatâwâ du site Islamonline.net.
[1] On désigne par cette expression les règnes des quatre Califes dits orthodoxes (du grec orthos : droit, doxa : opinion) et qui sont Abû Bakr As-Siddîq, `Umar Ibn Al-Khattâb, `Uthmân Ibn `Affân et `Alî Ibn Abî Tâlib.
S
26 janvier 2006 20:46
Comme le christianisme, l’Islam s’étend dans un monde dont l’esclavage est une composante, et comme lui, s’y adapte sans révolution sociale. En principe, le Coran interdit seulement l'esclavage des musulmans, car il fait la différence entre les pays « des infidèles » et les pays de l'Islam.

Cela explique partiellement le fait que jusqu'au début du XXIe siècle, des pays musulmans comme l'Arabie saoudite, le Soudan ou la Mauritanie acceptent l'esclavage des noirs chrétiens et animistes.

Malgré les interdictions formelles concernant les musulmans, les califes et les sultans n'hésitent pas à réduire en esclavage les rebelles ou les « mauvais musulmans », notamment en Espagne au temps d'al-Andalus, et en Afrique du nord (les Berbères réduits à l'esclavage par les envahisseurs arabes).
D’où vient l’esclave dans le monde musulman ? Du respect de l’interdiction d’asservir un musulman, découle la nécessité de s’approvisionner en esclaves aux marges du monde islamisé : chacun des pôles du monde musulman (Bagdad, Al-Andalus, Maghreb) va mettre en place ses filières d’approvisionnement.
Le califat de Bagdad a les besoins les plus élevés en esclaves, et la richesse nécessaire pour en acquérir massivement.

Les guerres quasi continuelles contre l’Empire byzantin procurent pendant des siècles des captifs réduits en esclavage. L’Empire byzantin pratique de même lorsqu’il a le dessus.
D’autres circuits d’importation se développent, moins aléatoires que les expéditions militaires, donc plus lucratifs pour les intermédiaires. Des circuits de traite se créent avec leurs divers « gisements »:

Les esclaves européens principalement des slaves (Esclavons) : apparus par petits groupes dans les Balkans vers le VIIe siècle, combattus par les Francs et les Byzantins, ils alimentent les marchés d’esclaves. Les commerçants vénitiens assurent l’acheminement vers l’Espagne musulmane et le moyen-Orient. Cette source se tarit vers le IXe siècle avec la christianisation et l’organisation d’États slaves organisés et capables de se défendre.
Les esclaves blancs (en arabe Mamelouks), Circassiens du Caucase ou Turcs d’Asie centrale, avec Samarcande comme grand marché.
Les esclaves noirs (en arabe Zendj, africain) du Sud Soudan ou collectés sur les côtes d’Afrique noire, organisant une première traite des noirs.

Que fait l’esclave dans le monde musulman ?

À la différence de la société gréco-romaine strictement hiérarchisée qui les cantonnaient aux seules tâches d’exécution, les esclaves sous la califat accèdent à des postes qu’ils n’ont encore jamais connu : en plus des classiques travaux domestiques, artisanaux ou agricoles , les esclaves sont favoris, conseillers, chambellans, et même … soldat !

Aucune civilisation précédente n’avait tenté de créer des milices d’esclaves. Les cas d’esclaves que l’on arme ne sont évoqués par les anciens auteurs qu’en cas de crise extrême, et s’accompagnent d’affranchissement. L’avantage d’armer une population déracinée sans autre attache que son maître et donc réputée dévouée l’emporte aux yeux des dirigeants sur le danger d’une telle pratique.

Les mamelouks turcs sont les soldats les plus appréciés : acquis jeunes, ils sont formés et encasernés, autant pour créer un esprit de corps militaire que pour les isoler de la population. Le mot mamelouk qui veut simplement dire esclave blanc deviendra synonyme de soldat turc.La garde personnelle du calife al-Mu’tasim (843-842) comptait de nombreux esclaves soldats (entre 4 000 et 70 000 selon les sources).
Le calife Jafar al-Mutawakkil (846-861) met des esclaves turcs à tous les postes de son gouvernement, mais finit assassiné par sa garde mamelouk. Trois de ses quatre successeurs subissent la même fin.
Ahmad Ibn Touloun, turc envoyé au Caire en 868, se constitue une armée de grecs, de soudanais et de turcs et se rend indépendant en Égypte (dynastie des Toulounides). A l’autre extrémité du monde musulman, les esclavons armés prennent une part active aux luttes qui divisent l’Espagne en taifas, et se créent même un royaume à Valence.

Enfin, le califat de Bagdad connaît entre 869 et 883 sa grande révolte d'esclaves noirs, la révolte des Zanj dans les plantations du sud de l’Irak. À la différence de la révolte de Spartacus contre Rome, cette révolte d'esclaves a un fondement idéologique, car elle est animée par un mouvement qui prône violemment un islam égalitaire, les Kharidjites. Les soldats noirs envoyés contre eux désertent et rallient la révolte ; les mamelouks mettront des années pour en venir à bout.

Dans al-Andalus (Espagne)

Avec les conquêtes musulmanes (al-Andalus), la traite concerne l'Espagne et les côtes du bassin méditerranéen. Répondant aux tentatives de reconquête des chrétiens du nord de la péninsule ibérique, les califes de Cordoue lancent des expéditions de représailles, source de prisonniers : en 985, les musulmans pillent Barcelone et en 997 Saint-Jacques-de-Compostelle. En 1185, une attaque musulmane sur Lisbonne fait de nombreux captifs. La piraterie des barbaresques menace le littoral et occasionne des captures d'esclaves : c'est le cas au sac de Rome en 846, de Gênes en 933 et de Tarragone en 1185. en Europe orientale, les raids musulmans contre l'empire byzantin sont encore une source d'approvisionnement en esclaves.

Les esclaves européens du monde musulman viennent aussi des marchés de Verdun ou de Kiev pendant le Haut Moyen Âge. Les marchands musulmans ou juifs viennent y acheter de la main d'œuvre servile. Un recensement fait état de 10 000 esclaves européens amenés à Cordoue entre 912 et 961. La traite dure longtemps car les maîtres musulmans ont sans cesse besoin de renouveler leurs esclaves : ces derniers n'ont pas d'enfants (mariage interdit et eunuques).

En Égypte

L'Égypte islamique a largement fait usage des esclaves soldats, les Mamelouks, capturés ou achetés parmi les chrétiens et les tribus païennes, puis instruits au métier des armes et affranchis. En 1260, leur chef Baybars prit le pouvoir. Les Mamelouks le conservèrent jusqu'à la conquête par les Turcs en 1516-1520.

Il faut remarquer que même lorsqu'ils furent les maîtres de l'Égypte, les mamelouks conservèrent leur mode de recrutement, à partir d'esclaves.

Dans l'Empire Turc

L'esclavage et la traite continuent avec les attaques des Turcs ottomans : par les pirates musulmans au XIVe siècle, dans les Balkans au XVe siècle et lors des expéditions navales turques en Espagne et en Italie, au siècle suivant.

Les Ottomans ont créé à partir du XVe siècle des unités d'élites avec des esclaves chrétiens, les janissaires, de yeni çeri, « nouvelle armée ». Ces esclaves étaient encasernés très jeunes, entraînés et convertis à l'islam. Ils formaient ainsi une communauté extrêmement soudée, armée redoutée qui comme les mamelouks se mit à intervenir dans la vie politique d'Istanbul.

Enfin, la pratique des eunuques, héritée de Byzance, se poursuit à la cour du sultan.

Inde

L'Inde connaît au XIIIe siècle une dynastie des esclaves fondée par Qûtb ud-Dîn Aibak en 1206 et qui garde le pouvoir sur la vallée du Gange jusqu'en 1290. Les sultans musulmans du Deccan opèrent de nombreuses razzias d'esclaves en Inde.

Afrique noire

L'approvisionnement en esclaves noirs se fait par les deux extrémités du Sahara.

Afrique orientale

Dès le VIIe siècle, plusieurs expéditions musulmanes montent vers la Nubie, en descendant le Nil. Les vainqueurs exigent des esclaves comme tribut : en 642, le roi de Nubie Kalidurat doit livrer 360 esclaves par an aux musulmans. Selon le même processus, une série de raids musulmans menacent l'Abyssinie chrétienne. Les Arabes traversent la Mer Rouge et s'installent sur la côte éthiopienne, en fondant d'abord quelques comptoirs de traite négrière (archipel des Dahlaks, Aydab et Souakim par exemple). Les marchands arabes y échangent les produits asiatiques contre des esclaves noirs. Puis les Arabes pénètrent davantage dans les terres et finissent par installer de petits sultanats autonomes en Éthiopie : celui d'Adal par exemple exportait les esclaves du pays. Ces sultanats disparurent au XVe siècle. Au XVIe siècle, les raids viennent à nouveau d'Égypte où les Turcs s'installent. Le négus d'Éthiopie appelle les chrétiens d'Occident à l'aide. L'Espagne, l'Italie et le Portugal envoient des hommes. Les Portugais voulant contrôler la route des Indes orientales attaquent les comptoirs arabes : en 1517, ils incendient le comptoir arabe de Zeila. Christophe de Gama mène une expédition en Abyssinie vers 1542-1543. Les renforts portugais refluent les Turcs vers le nord de l'Abyssinie.

Afrique de l'Ouest

Avec l'avancée de l'islam, l'esclavage se développe. Dès le VIIe siècle, sans parler de conquêtes, les premiers raids arabes dans le Sahara approvisionnent les marchés aux esclaves. Au XIe siècle, le trafic caravanier augmente et les chefs de tribus africaines se convertissent. En 1077, Abou Bahr Ben Omar lance une expédition sanguinaire au Ghana. Mais les Berbères] Almoravides du Maroc n'arrivent pas à s'installer durablement. En 1222, Sundjata Keïta abolit l'esclavage en créant l'Empire du Mali (Charte du Manden).
Au XVIe siècle, les expéditions menées par les gouverneurs d'Alger se multiplient dans le Sahara central. L'effondrement de l'empire Songhaï entraîne une chasse aux esclaves dans les pays du Niger.
Mais en Guinée l'un de ceux qui résistent à la conquête française est Samory Touré, ancêtre de Sekou Touré, qui est un grand trafiquant d'esclaves.

Au XXe siècle

Malgré son interdiction par les colonisateurs, à la fin du XIXe siècle, l'esclavage continue d'exister dans le monde arabo-musulman jusqu'en 1980, date de l'abolition officielle de celui-ci par la Mauritanie. À noter que l'Arabie saoudite ne l'a aboli officiellement qu'en 1960. Cet esclavage fait partie de la traite dite orientale qui aurait déplacé environ 17 millions de noirs - fragilisant ainsi l'Afrique.

Source: Wikipédia, l'encyclopédie libre
m
26 janvier 2006 21:28
>>>>>>>>>>>>>>>>>En principe, le Coran interdit seulement l'esclavage des musulmans, car il fait la différence entre les pays « des infidèles » et les pays de l'Islam.


C'est incroyable comment certains et certaines sont sans scrupule. Ils mentent comme ils respirent. Pourtant le Coran ne depasse pas 1000 pages [grand format pour les aveugles].


Un intelligent ou une intelligente peut nous prouver avec des versets la veracite du mensonge ci-dessus?
S
26 janvier 2006 22:07
L'interdiction pour un musulman de réduire un autre musulman en esclavage n'est pas explicitement inscrite dans le Coran (mais le Coran la sous-entend en établissant clairement des distinctions entre esclaves croyants (à comprendre comme les gens du Livre, chrétiens et juifs), et les autres (les polythéistes, les animistes,...)).

Cette interdiction est par contre présente en toutes lettres dans la sharia.
a
26 janvier 2006 22:41
il est difficile de parler de l'esclavage en le sortant de son contexte historique.
Il est indeniable que l'islam a introduit une revolution dans les moeurs de l'epoque, et a contribué largemnt dans l'humanisation des rapports de la société vers ses esclaves.
L'esclavagisme fait partie de toute civilisation.les hommes, durant toutes leurs conquetes ,ont souvent reduits les vaincus en esclaves; je peux meme dire que les musulmans, ont été les plus clements vers leur "esclaves", ceci pourrait expliquer le fait que l'islam soit adopté comme religion ,en grande partie sans la force, par les pays conquis .
S
26 janvier 2006 22:55
Salut Abdou-bordeaux,

Le texte que j'ai posté montre bien ce que tu dis. L'esclavage dans le monde musulman n'est pas comparable à par exemple la question de l'esclavage au Etats-Unis. (les arguments raciaux n'étaient pas présents dans le monde musulman, par contre les arguments religieux oui). De plus, effectivement le Coran, tout en tolérant la réalité du fait, encourage à la pratique de l'affranchissement. Cependant, les hommes sont les hommes, et l'Histoire est loin d'être aussi jolie qu'on voudrait le faire croire.

Une autre chose, certainement ce sont les "musulmans" qui sont à la base de ce qu'on appelle la traite d'esclaves, ou la création de filières organisées (où bien sûr tout le monde se sucrait musulmans, juifs, chrétiens et tous les autres opportunistes humains).

Sur le fait que les musulmans ont été plus cléments, permets-moi d'en douter. Je dirais plutôt, ça devait fortement varier d'un musulman à un autre.
m
27 janvier 2006 08:47
Salaam abdou-bordeaux,

>>>>>>>>>>>>>>ceci pourrait expliquer le fait que l'islam soit adopté comme religion


Exactement. Car l'Islam en plus de nous avoir donner la plus belle constitution du monde, il nous a aussi montrer comment aboutir a cette constitution d'une maniere douce, pragmatique, intelligente sans brusquer ni hurter les traditions en place.

L'Islam a fait en 23 ans ce que l'humanite peine encore a faire jusqu'a maintenant. Losque l'on aura l'Islam pour constitution [en respectant le cheminement doux et democratique vers cette constitution] ce jour la les problems de l'humanite vont disparaitre. C'est a cela que fait allusion George Bernard Shaw :


"He must be called the Saviour of Humanity. I believe that if a man like him were to assume the dictatorship of the modern world, he would succeed in solving its problems in a way that would bring it much needed peace and happiness."
(The Genuine Islam, Singapore, Vol. 1, No. 8, 1936)
a
27 janvier 2006 12:18
salam souad et md

==>Sur le fait que les musulmans ont été plus cléments, permets-moi d'en douter. Je dirais plutôt, ça devait fortement varier d'un musulman à un autre.

Je parle pas de tous les musulmans,mais statiquement ou globalement ...
Il est vrai qu'ils etaient plus clements avec ceux qui se convertissaient.Un exemple de la tolérance ou la clemence vers les esclaves noirs, le Maroc, les Gnawa , qui sont respectés et meme craints car "dotés d'un pouvoir contre le diable..." (et le sont encore ds certaine regions au Maroc) .
Depuis que Moulay Ismael a choisi ses soldats parmi les noirs venant d'Afrique (Soldats d'ALBOUKHARI),
ils ont eu leur place dans la société marocaine de façon plus respectable.


===>L'Islam a fait en 23 ans ce que l'humanite peine encore a faire jusqu'a maintenant. Losque l'on aura l'Islam pour constitution [en respectant le cheminement doux et democratique vers cette constitution] ce jour la les problems de l'humanite vont disparaitre.

Encore la ,la comparaison est trop simpliste!
Tu sors de contexte historique .L'islam est apparu au 6eme siecle et on est au 21em siecle.
A l'epoque l'humanité se comptaient en quelque millions maintenant on est 6 milliards.

Les grandes revolutions industruilles , scientifiques,et celles d'infomation ,qui traduisent le progrés humain jamais connu, sont réalisés en grande parti dans un contexte purement laique ;c'est en separant la religion de la politique et donc de l'economique et la recherche que l'Europe- leader dans ce domaine au siecle dernier- a pu realiser ce grand pas humain.

Revenons aux pb d'esclaves, c'est juste pour dire qu'il n'est pas propre à une religion, ou à une civilisation,qu'on continue à le pratiquer dans des pays comme l'inde ou au Maroc: les petites filles
qu'on achete aux parents pauvres ,et qui font EXACTEMENT ce que fait un exclave depuis son jeune age,est
purement une honte dans une société comme la notre.Ce qui est revoltant,c'est que des cadres instruits et même paratiquants ont recours à ce genre d'esclavage!
h
27 janvier 2006 14:14
[revel.unice.fr]

LA REVOLTE DES ZANDJ, ESCLAVES NOIRS IMPORTES EN MESOPOTAMIE
PROBLEME DES SOURCES ET PERSPECTIVES
[Bas de page]

Texte intégral
Les Zandj, ainsi que beaucoup d'autres esclaves noirs originaires des côtes d'Afrique orientale (où on les avait capturés, achetés ou obtenus des États soumis, à titre de tribut) furent importés en grand nombre dans l'Irak abbasside, à partir d'une date indéterminée. Leurs conditions de vie devaient être extrêmement dures, puisque en l'espace de trois siècles ils se révoltèrent à trois reprises.

Un premier soulèvement se produisit en 689-690, au cours du gouvernement de Khâlid ibn ‘Abdallah, successeur de Mus‘ab ibn al-Zubayr. Il fut apparemment de faible importance, car il s'agissait semble-t-il de petites bandes se livrant au pillage, qui furent dispersées sans grand mal par l'armée gouvernementale. Les prisonniers furent décapités et leurs cadavres pendus au gibet1.

La seconde insurrection eut lieu cinq ans plus tard, en 694. Elle semble avoir été plus importante, et surtout mieux préparée. Les Zandj avaient un chef, un certain Rabâh (ou Riyâh ?), surnommé "Shîr Zandjî" ( « le Lion des Zandj »), et les autorités furent obligés de s'y prendre à deux fois pour les écraser. Le caractère de cette révolte paraît avoir été plus complexe, mais les informations dont on dispose sont plutôt maigres :

«les renseignements que nous possédons sur ce mouvement ne nous permettent pas d'en déceler le véritable caractère ; il faut croire qu'il n'éclata pas spontanément et que les Zandj avaient été travaillés par une certaine propagande... » 2.

Mais c'est évidemment avant tout la troisième révolte des Zandj qui est la plus connue, car elle secoua très fortement pendant quinze ans (entre 869 et 883) le bas Irak et le Khûzistân, causant des dégâts matériels sans nombre et des dizaines (certaines sources parlent des centaines) de milliers de morts. Elle fut l'œuvre d'un personnage redoutable et apparemment sans scrupules, ‘Alî ibn Muhammad, surnommé "Sâhib al-Zandj" (« le Maître des Zandj »). "Révolutionnaire-type" : de descendance obscure – mais ayant pu approcher les "hautes sphéres" de son époque –, poète de talent, instruit, versé dans les sciences occultes, ayant embrassé différentes doctrines et essayé plusieurs soulèvements (notamment au Bahrayn et à Basra), il réussit à fomenter la plus grande insurrection d'esclaves de l'histoire du monde musulman.


Quatre raisons expliquent la réussite de son action et la longévité de cette révolte :

- a) l'extrême misère de ces « troupeaux » d'esclaves « les révoltés étaient, selon Tabarî, notre principale source [...], employés comme terrassiers 'kassâhîn', chargés de cultiver la Basse-Mésopotamie, d'enlever le 'sebâkh', de l'entasser en monticules pour rendre ainsi cultivables les terres nitreuses du Shatt al-‘Arab [...], groupés par chantiers de 500 à 5.000 travailleurs, parqués là, sans foyer ni espoir, avec, pour toute nourriture quelques poignées de farine, de semoule et de dattes...» 3

- b) le théâtre des opérations propice à la guérilla4

- c) la situation précaire du pouvoir de Bagdad à cette époque (le pays était secoué par l'anarchie dans sa partie centrale, et par de graves problèmes dans les provinces éloignées)

- d) les qualités personnelles (organisationnelles, guerrières et politiques) de ‘Alî ibn Muhammad.


On distingue nettement deux périodes dans cette insurrection.

- La première (869-879) est la période de l'expansion et de la réussite pour les insurgés, le pouvoir central n'étant pas en mesure, pour des raisons intérieures et extérieures, de les combattre efficacement.

Les révoltés s'organisent, se procurent des armes, et se fortifient dans des camps installés dans des endroits inaccessibles, d'où ils lancent des raids. Après un grand nombre d'embuscades et de batailles qui tournent à leur avantage (car les esclaves libérés augmentent sans cesse "l'armée" des insurgés), ils s'emparent temporairement des principales villes du bas Irak et du Khûzistân (al-Ubulla, Abbâdân, Basra, Wâsit, Djubba, Ahwâz etc.).

Les troupes abbassides réoccupent sans mal ces villes que les Zandj ont prises, pillées et quittées. Mais elles sont incapables d'étouffer la révolte, ou d'infliger une défaite décisive à un ennemi présent partout et nulle part. Et comme le pouvoir de Bagdad eut d'autres problèmes plus urgents à résoudre, la question des Zandj pendant plusieurs années passa au second plan...

Pendant ce temps, le "Maître des Zandj", solidement installé dans la région des canaux où se trouve sa "capitale"5, frappe sa propre monnaie, organise son "État" et essaye, avec plus ou moins de succès, de se lier avec d'autres mouvements contemporains (tels ceux des Karmates de Hamdân Karmat, et des Saffârides de Ya‘kûb ibn al-Layth).

- La seconde période (879-883) n'est qu'une lente agonie avant l'écrasement final. À cette époque, les Zandj devinrent le principal souci du califat de Bagdad qui agit méthodiquement, nettoyant tout sur son passage, laissant les Zandj s'enfermer dans la région des canaux, où ils subirent un siège en règle, dirigé par "le régent de l'Empire", al-Muwaffak, et son fils, Abû l-‘Abbâs (le futur calife, al-Mu‘tadid). Finalement, ‘Alî ibn Muhammad fut tué, ses plus proches compagnons et officiers faits prisonniers et transférés à Bagdad où ils seront décapités deux ans plus tard, alors que certains membres de sa famille finiront leurs jours en prison.

On pourrait conclure en disant que la révolte des Zandj fut une révolte politique (lutte pour le pouvoir) et sociale (amélioration des conditions de vie d'une couche particulière de la population), mais plusieurs points importants concernant cet événement extraordinaire mériteraient de longs développements (la personnalité du chef de la révolte, ses prétendues généalogies, son crédo et son "idéologie", l'organisation politique et sociale du nouvel "État", ses relations avec les différentes couches de la population et avec d'autres mouvements contemporains, etc.).

Il y a lieu cependant d'insister sur un fait essentiel, à savoir que si ce mouvement très particulier tient une place absolument à part, parmi les très nombreuses insurrections dans l'histoire du Moyen Âge musulman, c'est parce qu'il a mis fin à l'unique essai dans le monde musulman, de transformation de l'esclavage familial en esclavage colonial.



Quel est l'état des sources dont on dispose sur ces événements et quelles sont les perspectives concernant les recherches à venir sur ce sujet ?

J'ai déjà longuement abordé ces deux questions dans mon étude parue en 1976. Tout d'abord dans la dernière partie de mon Introduction (p. 18-19)6, ensuite en présentant une Bibliographie chronologique commentée, de l'ensemble des sources médièvales (IXe-XVIIe s.), puis des études modernes, allant de 1697 à 1973 (p. 21-48), et enfin dans un bref passage intitulé Dernières remarques (p. 169-174), dont je reprends très rapidement, ci-dessous, l'essentiel.

Pour ce qui est des découvertes qui pourraient compléter nos connaissances sur la révolte des Zandj, on pense évidemment à quatre domaines possibles : épigraphie, numismatique et archéologie d'une part, les manuscrits d'autre part.

Dans le domaine épigraphique, je n'ai rien trouvé au sujet des Zandj.

En ce qui concerne la numismatique, la découverte d'un nouveau lot de pièces de monnaie – frappées au nom de ‘Alî ibn Muhammad – démontre les possibilités qu'offre ce domaine, mais il faut ajouter toutefois que les inscriptions figurant sur ces pièces sont restées pratiquement toujours les mêmes7. Il y a peu à espérer de l'archéologie, car la topographie du terrain s'est beaucoup transformée depuis, et les cours d'eau n'ont pas cessé de changer de lits. En plus, le matériel de construction ayant été la plupart du temps fragile, et le premier souci des vainqueurs ayant été d'emporter ce qui en valait la peine, puis de brûler, détruire et raser le reste, comblant les canaux et les fossés, il est logiquement difficile de s'attendre à des découvertes dans ce domaine... Et nous lisons : «Les révoltes des années [...] 255-270 [869-883] se laissent malaisément repérer » 8.

En ce qui concerne la "capitale" des insurgés, al-Mukhtâra, Th. Nöldeke pense qu'il ne sera probablement plus jamais possible de retrouver son endroit exact à cause du changement total du lit des cours d'eau9. Néanmoins, M. Streck est formel, au sujet du canal sur lequel la ville était construite : « Son lit existe encore » 10. Mais il faut évidemment se demander du lit de quelle époque il s'agit. Et puis, même si on trouvait l'emplacement exact d'al-Mukhtâra, il est peu probable que les fouilles puissent donner de grands résultats. Surtout lorsqu'on relit les passages de Tabarî concernant la prise et la destruction systématique de la ville, et quand on voit où en sont nos connaissances actuelles sur des cités aussi importantes que l'étaient Wâsit et Basra à la même période.


C'est donc probablement par les manuscrits que nous aurons un jour de nouveaux renseignements, susceptibles de changer, ou de complèter nos connaissances actuelles sur la révolte des Zandj. Tabarî, qui a l'énorme avantage d'avoir été le contemporain des événements, a laissé (malgré toutes les imperfections du système des Annales) environ trois cents pages sur la question. Pour avoir plus de détails qu'il n'en fournit, il y a donc deux solutions : ou trouver une Histoire Universelle encore plus volumineuse que celle de Tabarî pour la période qui nous intéresse, et nous n'en connaissons pas, ou trouver des ouvrages sur la révolte écrits par des contemporains.

De ceux-là nous connaissons les titres et même les noms de leurs auteurs, mais ces ouvrages ont été perdus (voire sciemment détruits ?) depuis très longtemps.

Il est peu probable que l'on découvre quelque chose de vraiment important, à part dans les détails, dans les manuscrits déjà inventoriés, catalogués et plus ou moins connus, mais il y aura très certainement d'autres noms à rajouter dans la bibliographie. Je ne crois pas que l'on puisse s'attendre à grand chose, et surtout pas chez les historiens, étant donné le faible intérêt de ces maigres pages de compilation. Je pense ici aux très nombreux historiens postérieurs à Tabarî (arabes, persans et turcs) qui, avant de commencer le récit concernant leur époque, brossaient un tableau plus ou moins étendu « d'histoire universelle ».

Les manuscrits qui ne nous sont pas parvenus peuvent être divisés, suivant le degré d'intérêt qu'ils présentent, en trois catégories : livres ayant pour sujet la révolte des Zandj, livres ayant des passages consacrés à la révolte des Zandj et enfin ceux qui ont dû au moins mentionner la révolte.

C'est évidemment la première catégorie qui est la plus importante. En effet, nous connaissons deux personnages qui ont écrit des ouvrages sur la révolte :

- a) Tout d'abord, le célèbre Muhammad ibn al-Hasan ibn Sahl, surnommé Shaylama, qui a écrit le Kitâb akhbâr Sâhib al-Zandj. Son ouvrage a été perdu (ou sciemment détruit ?), mais Tabarî s'en est largement servi pour ses Annales11. Entre autre, presque tous les renseignements cités par Tabarî sur ‘Alî ibn Muhammad, sont de lui. Mais, malgré tout l'intérêt que cet ouvrage peut présenter pour une meilleure compréhension de la révolte des Zandj, il faut tout de même signaler le fait suivant : il s'agit d'un ancien partisan du "Maître des Zandj", amnistié, comme tant d'autres, après l'étouffement de l'insurrection.

C'est pour cette raison que dans ce que Tabarî nous reproduit de lui, nous ne trouvons la plupart du temps, que des invectives contre son ancien maître et des anecdotes où celui-ci est chargé de tous les péchés, pendant que l'auteur cherche à se disculper. Nous ne savons évidemment pas si tout le livre était écrit dans le même style ou si c'est Tabarî qui aurait choisi les passages les plus compromettants pour appuyer ses attaques contre ‘Alî ibn Muhammad. Personnellement, je crois plutôt à la première supposition. C'est pourquoi j'estime que cet ouvrage nous éclairerait probablement sur le déroulement des événements, mais qu'il nous laisserait sur notre faim quant au fond du problème.

- b) Ahmad ibn Ibrâhîm ibn al-Mu‘allâ al-‘Ammî (dont le grand-père al-Mu‘allâ ibn Asad avait participé du côté des insurgés à la révolte des Zandj) avait écrit également un Kitâb akhbâr Sâhib al-Zandj, malheureusement perdu. Mais, si sur le premier ouvrage il nous a été possible de tirer quelques impressions, sur celui-ci nous ne pouvons pratiquement rien dire12.


Nous connaissons également quelques ouvrages (perdus depuis longtemps) dont certains passages avaient traité plus ou moins longuement de l'insurrection des Zandj. Al-Mas‘ûdî13 signale à ce sujet :

« On trouve aussi des renseignements sur le chef des Zandj dans l'histoire des Mobaïdites et dans les livres de cette secte ; tout ce qui concerne ce rebelle, ainsi que l'origine des Bellalites et des Saadites à Basrah, se trouve dans notre histoire moyenne, ce qui nous dispense d'y revenir ici... ».

La disparition donc de son Kitâb al-awsat est pour nous, à n'en pas douter, une perte irréparable ; quant aux « livres de la secte des Mobaïdites », je suis incapable de voir de quoi il s'agit.


Il existe enfin, une série de titres d'ouvrages qui ne sont pas parvenus jusqu'à nous et qui, logiquement, sans que cela nous ait été signalé, devaient au moins mentionner la révolte des Zandj14.

Il y a quelques années, en préparant une adaptation américaine de mon étude parue en 197615, afin de mettre à jour ma Bibliographie chronologique commentée, j'ai examiné attentivement toutes les publications touchant à la révolte des Zandj parues depuis 1973 (date de la remise du manuscrit pour la publication). J'ai pu constater à cette occasion, que d'une part aucune source nouvelle n'a été signalée16, et que d'autre part, dans l'ensemble des textes où l'on abordait ce sujet, aucun ne contenait d'éléments factuels nouveaux17.


Quelles sont les perspectives de travail dans ce domaine, et comment pourrait-on envisager la suite des recherches à entreprendre dans les années à venir ?

Mon opinion est qu'il faudrait tout d'abord choisir un sujet bien délimité, puis procéder par étapes successives, c'est-à-dire se poser une question toute simple, à savoir : quel thème approfondir ? Ce qui nous conduit immédiatement à un ensemble précis de sources à consulter.

En voici quelques exemples : les événements historiques (complémentaires de ceux déjà connus) ; les mobiles de ‘Alî ibn Muhammad (à travers sa poésie18, sa biographie et sa personnalité) ; l'« idéologie » du mouvement ; les problèmes linguistiques concernant les langues parlées par les Zandjs ; les problèmes sociaux de cette époque ; les problèmes économiques (le cas des éventuelles plantations de la canne à sucre dans l'Ahwâz par exemple) ; les questions concernant l'irrigation dans le bas Irak au IXe siècle19 ; l'histoire politique, sociale ou religieuse20 ; les relations des insurgés avec les différentes catégories de la population locale21, ou avec d'autres mouvements dissidents de l'époque (tels les Karmates et les Saffârides en premier lieu) etc. Car, comme le constate Maxime Rodinson : «nous manquons tous déplorablement d'imagination devant les trouvailles de demain ».

Mais le perpétuel renouvellement des idées historiques – même quand la documentation ne s'accroît que modestement – défie perpétuellement cette « impuissance de notre esprit ».

Notes de bas de page numériques :
1 - On trouvera les détails et les références dans A. Popovic, La révolte des esclaves en Iraq aux IIIe/IXe siècle, Paris, Geuthner, 1976, p. 62-63.
2 - Charles Pellat, Le milieu basrien et la formation de Gâhiz, Paris, Adrien Maisonneuve, 1953, p. 41-42 ; A. P., La révolte, op. cit. , p. 63.
3 - Louis Massignon, article "Zandj", Encyclopédie de l'Islam (première édition), s. v.
4 - Cf. Maximilian Streck (art. revu par Saleh el-Ali), "al-Batîha", Encyclopédie de l'Islam, nouvelle édition, s. v.
5 - Cf. A. Popovic, "al-Mukhtâra", Encyclopédie de l'Islam, nouvelle édition, s. v.
6 - Dans laquelle j'écrivais notamment : « Bien que de très nombreux auteurs du Moyen Âge mentionnent la révolte des Zandj, rares sont ceux qui apportent des renseignements nouveaux ou des réflexions judicieuses. La plupart d'entre eux ne transmettent que des indications compilées et abrégées tirées des ouvrages de prédécesseurs, et ne présentent de ce fait aucun intérêt. Les sources primaires de loin les plus importantes sont constituées évidemment par les écrivains arabes et, en premier lieu, les historiens. D'abord al-Tabarî, tant par la qualité que par la quantité de ses informations, ensuite al-Mas‘ûdî et Ibn al-Athîr. On peut glaner également quelques renseignements concernant les détails chez les géographes [...] et les poètes [...]. Mais c'est surtout dans les sources secondaires (ouvrages d'adab et divers) que se trouvent les nombreuses indications complémentaires susceptibles d'enrichir la matière transmises par les chroniques historiques [...]. Les auteurs persans mentionnent également la révolte des Zandj et donnent quelques détails [...], ainsi que les historiens syriaques. Quant aux historiens arméniens et byzantins, mes dépouillements n'ont donné aucun résultat positif. Les historiens turcs, d'autre part, sont trop tardifs et ne transmettent que des bribes de compilations, sans aucun intérêt... ».
7 - Cf. George C. Miles, Trésor de dirhems du IXe siècle, Paris, 1960, in : Mémoires de la Mission Archéologique en Iran, t. XXXVII, p. 68, 70-74, 112-113, 119, 122-124, 128, 131-133, 135.
8 - Cf. Louis Massignon, "Explication du plan de Basra", in : Westöstliche Abhandlungen, Mélanges R. Tschudi, Wiesbaden, 1954, p. 154-174 (cf. p. 157 et 164-165) ; Ch. Pellat, Le milieu basrien..., op. cit. ; et Saleh Ahmad el-Ali, "Khitat al-Basra", Summer, VIII, Bagdad, 1952, t. I, p. 76 ; t. II, p. 281, 298 et 302.
9 - Theodor Nöldeke, "Ein Sklavenkrieg im Orient", dans ses Orientalische Skizzen, Berlin, Paetel, 1892, p. 153-184 ; cf. la traduction anglaise de John S. Black, Sketches from Eastern History, London-Edinburgh, A. Black, 1892, p. 146-175 (cf. p. 156).
10 - Maximilian Streck, "Abû l-Khasîb", Encyclopédie de l'Islam, nouvelle édition, s. v.
11 - Tabarî le cite à maints endroits. (Cf. les références dans A. P., La révolte..., op. cit., p. 171, note 1). On trouvera plusieurs autres informations sur ce personnage, chez quelques auteurs médiévaux et modernes, cités aux pages 171-172 et passim (voir à l'Index).
12 - Sur les hypothèses concernant son auteur, cf. A. P., La révolte..., op. cit., p. 172-173.
13 - Al-Mas‘ûdî, Kitâb murûdj al-dhahab..., éd. et trad. par C. B. de Meynard et Pavet de Courteille, Les prairies d'or..., 9 vols., Paris, 1861-1874, cf. vol. VIII, p. 31-33.
14 - On en trouvera une liste non exhaustive dans A. P., La révolte..., op. cit. , p. 174.
15 - Il s'agit d'une traduction revue et mise à jour, destinée plutôt aux historiens non islamisants, aux africanistes, aux spécialistes de l'histoire de l'esclavage en général, etc. (A. P., The revolt of African slaves in Iraq in the 3rd/9th Century, Princeton, Markus Wiener Publishers, 1999).
16 - Ce qui confirme donc les intuitions de Maxime Rodinson et de Claude.Cahen, dans leurs deux comptes rendus de mon ouvrage de 1976. (Cf. Bulletin Critique du Livre Français, Paris, n° 382, octobre 1977, p. 1745, n° 101643 ; et Journal of the Economic and Social History of the Orient, XXII/Part II, May 1979, p. 232).
17 - Parmi la trentaine de publications en question, celles qui m'ont paru les plus intéressantes sont les suivantes : l'ouvrage de Muhammad A. Shaban, Islamic History : A New Interpretation. 2 : A.D. 750-1055 (A.H. 132-448), Cambridge, Cambridge University Press, 1976, cf. à l'Index, s. v ; Zandj (qui contient des remarques stimulantes sur la nature de la révolte et sur les différents groupes de populations qui ont pris part à celle-ci, du côté des insurgés) ; l'article d'Emanuel Sivan, "Arab Revisionist Historians", Asian and African Studies, 12/n° 3, Jerusalem-Haifa, 1978, p. 283-311, cf. p. 303 (où l'on analyse les positions de certains auteurs arabes modernes sur la révolte des Zandj) ; l'article de Minoo Southgate, "The Negative Images of Blacks in Some Medieval Iranian Writings", Iranian Studies, 17, New York, 1984, p. 3-36 (sur l'image des Zandj dans les textes médiévaux iraniens) ; et l'ouvrage de Bernard Lewis, Race and Slavery in the Middle East, New York, Oxford University Press, 1990 ; trad. fr., Race et esclavage au Proche Orient, Paris, Gallimard, 1993, cf. à l'Index (sur les races et l'esclavage en général, dans le monde musulman).
18 - On trouvera la liste complète, ainsi que les références, des fragments poétiques (connus à ce jour) du Maître des Zandjs, dans La révolte, op. cit., p.194 ; et dans The revolt, op. cit., p. 199. (Cf. également sur le même sujet : ‘Abd al-Djabbâr Nâdjî, "Sâhib al-Zandj al-thâ’ir al-sha‘ir", al-Mawrid, I, n° 3-4, Bagdad, 1972, p. 11-23 ; Ahmad Djâsim al-Nadjdî, "Ash‘ar Sâhib al-Zandj", al-Mawrid, III, n° 3, Bagdad, 1974, p. 167-174 ; ‘Alî Hasan, "Ta‘qîb, «Ash‘ar Sâhib al-Zandj », al-Mawrid, IV, n° 2, Bagdad, 1975, p. 289ss. ; Ahmad Djâsim al-Nadjdî, "Hawla ash‘ar Sâhib al-Zandj", al-Mawrid, V, n° 2, Bagdad, 1976, p. 302-304 ).
19 - Cf. par exemple Howard S. Nelson, "An Abandonned Irrigation System in Southern Iraq", Summer, XVIII/1-2, Bagdad, 1962, p. 42-37.
20 - Cf. surtout deux thèses soutenues à l'université de Bonn : Gernot Rotter, Die Stellung des Negers in der islamisch-arabischen Gesellschaft bis zum XVI. Jahrhundert, Bonn, 1967 ; et Heinz Halm, Die Traditionen über den Aufstand ‘Ali ibn Muhammads, des « Herrn der Zandj», eine quellenkritische Untersuchung, Bonn, 1967.
21 - Cf. Eliyahu Ashtor, A Social and Economic History of the Near East in the Middle Ages, London, Collins, 1976 (et plus particulièrement les p. 115-121 et 345).
a
27 janvier 2006 14:44
Merci hux02 , j'apprends des choses...
h
27 janvier 2006 14:53
de rien abdou!
une remarque sur l'esclavage au Maroc. J'avais lu que la culture de la canne à sucre et l'industrie du sucre s'était développé grâce aux esclaves. Nous n'avons pour l'instant beaucoup d'informations sur les conditions de vie ces personnes à cette époque.
Pour les soldats esclaves, ne penses-tu pas que le Maroc avait appliqué la même politique que la France au 20 eme siècle, à savoir engager des étrangers pour faire la guerre à leur place?
a
27 janvier 2006 15:50
==>Pour les soldats esclaves, ne penses-tu pas que le Maroc avait appliqué la même politique que la France au 20 eme siècle, à savoir engager des étrangers pour faire la guerre à leur place?"

C'est exact hux02, les memes methodes se transferent de "civilisation" à "civilisation".l'Histoire demontre que le postulat "l'Humain est animal qui pense, et tue" est vrai quelque soit la variable " religion" ou "ideologie".
r
ruz
27 janvier 2006 18:59
sCe n'est pas toujours évident de s'y retrouver ! A chaque que quelqu'un pose un problème des questions ou des critiques, on retrouve les mêmes arguments, des arguments bizarres car ils ne sont valables que quand il est impossible de donner des réponses précises. Là il s'agît de l'esclavage.Certains disent que ce problème doit être situé dans son contexte dans l'histoire. Comme si la parole de dieu ne concernait que l'époque de la révélation. Et puis il y ce fameux et génial argument : attention les musulmans ne sont pas l'islam ! Alors on a envie de savoir où se trouvent ces musulmans qui sont vraiment à l'image de l'islam.Je vous prie de ne pas citer Ben Laden et Cie, car il vaut mieux séparer l'islam des voyous et des fous alliés. Mais chers amis l'esclavage continue de nos jours dans notre propre pays ! Il y a quelques jours il y avait un article la_dessus. Oui des enfants esclaves sont afreusement exploités et mal menés chez-nous. J'ai des amis ( oui j'ai honte de les appeler des amis ) qui ont trois petites bonnes qui telles des fourmis bossent et triment sans relache. J'ai une question, pourquoi dans pas mal de pays où il n'y a ni l'islam on défend les droits de l'enfant.Chez-nous et dans prtiquement tous les apays musulmans, Est-ce un réflexe hatavique ou traditionnel cette ignorance du respect des droits de l'être. Quand à l'idée que l'islam acépte que l'on prenne comme esclave un non musulman mais jmais un musulman. Je ne sais pas si c'est vraiment vrai, mais je trouve cela encore plus vicieux.
L'autre argument est un peu trop comique: On n'arrête pas de répéter que dieu ne voulait pas brusquer et trancher brutalement la population de l'époque, alors il s'y prnait doucement d'une manière progressive. Mais il y un blème les gars. Si l'on suit ce raisonnement, veut dire qu'à moment il fallait passer à l'action définitive c-à-d fermer les débats, on n'en parle plus. Alors j'ai envie de dire c'est quand ? Car, même de nos jours, il y a beaucoup de sujets où il faut demander aux imams etc et de nos jours beaucoup de choses restent à résoudre. Oui je sais vous me direz il faut " al Ijtihad " Mais rappelz-vous quand tarik a dit qu'il faut un mouratoire concernant la lapidation ( ce qui est immonde et criminel, je veux dire la lapidation et cette proposition de mouratoire ).
Une dernière chose, cessez à chaque fois de demander aux gens qui cherchent ou qui critiquent est ce qu'ils sont musulman ou pas. Vous savez je discute de pas mal de problèmes de la vie sans être un spécialiste de tous mes sujets. Tous les sujets qui m'intéressent ou m'interpèllent sont ouverts aux débats.
j
31 janvier 2006 21:29
salam

Question : Comment expliquer qu'à l'époque de la Révélation, les musulmans possédaient des esclaves ? Qui de plus est, ces esclaves étaient souvent des femmes et les musulmans avaient des relations intimes avec elles...

Réponse: Il faut savoir que les esclaves existaient dans le monde bien avant la venue de l'Islam. L'esclavage était, à ce titre, une pratique habituelle en Arabie également. Il est important de noter qu'avant l'Islam, les esclaves n'avaient aucun statut spécifique et ils n'avaient droit à aucune dignité. Le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam), lorsqu'il a présenté l'Islam, a été le premier à apporter une véritable révolution à ce sujet: La nouvelle législation mettait ainsi en place le système de rachat des captifs et encourageait l'affranchissement des esclaves.
De même, le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) insistait beaucoup sur le fait que les croyants devaient traiter les esclaves avec respect, au même titre que leurs frères. Il s'était une fois mis extrêmement en colère lorsqu'il vit un de ses Compagnons (radhia allâhou anhou) frapper son esclave. Le Compagnon (radhia allâhou anhou) , comprenant son erreur, le libéra immédiatement. Sur quoi le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) lui annonça que s'il n'avait pas affranchit cet esclave, il aurait été durement châtié par Allah pour son geste. L'une des dernières recommandations que fit le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) sur son lit de mort, avant de quitter ce monde, portait justement sur le bon traitement envers les esclaves. Il (sallallâhou alayhi wa sallam) avait lui-même donné l'exemple à ce sujet durant sa vie en libérant son esclave, Zeid Bin Hâritha (radhia allâhou anhou) et en le prenant ensuite comme fils adoptif. Par ailleurs, il (sallallâhou alayhi wa sallam) demandait aussi aux croyants d'éduquer leurs esclaves. C'est ainsi que la civilisation musulmane présente une particularité remarquable: quand on étudie l'histoire de l'Islam, on trouve en effet un grand nombre de savants (comme Nâfi', l'un des narrateurs de Hadiths les plus connus et considéré comme l'un des plus fiables) et même des gouverneurs musulmans qui étaient des esclaves affranchis. Ce qui montre le degré d'érudition qu'ils avaient atteint. Bref, tout ceci prouve bien que l'Islam a apporté un changement positif et radical au statut des esclaves.

Pour ce qui est maintenant des femmes esclaves, il est en effet exact que les Sahâbas (radhia allâhou anhoum) en possédaient. Il est aussi exact qu'il est permis d'avoir des relations sexuelles avec une esclave qui est en sa propriété. Mais encore une fois, il ne s'agit pas là d'un innovation apportée par l'Islam. Cette pratique existait depuis bien longtemps dans le monde. (La Bible ne dit-elle pas que le Prophète Souleïman (alayhis salâm) avait plusieurs centaines de femmes esclaves ?… Je ne dis pas que cette affirmation est exacte, mais je tiens juste à montrer que la pratique sexuelle avec les esclaves n'était pas nouvelle...)

Encore une fois, par contre, l'Islam s'est distingué avec les changements positifs qu'il a apporté dans ce domaine:

Le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) disait ainsi en ce sens: "que celui qui possédait une esclave, l'a éduquée et lui a donnée une bonne éducation, puis l'a affranchie et l'a épousée, aura une double récompense."

(Rapporté par Boukhâri et Mouslim)

Wa Allâhou A'lam !

Et Dieu est Plus Savant !

[www.musulmane.com]
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h
1 février 2006 09:12
Bonjour Jolie donia,
ce que tu rapportes est vrai. Mis ceci n'a pas empêché les musulmans de pratiquer l'esclavage pendant 14 siècles. Pour le rappel, la Mauritanie a aboli l'esclavage dans les années 1980(et encore il y a toujours des rapports qui disent qu'on pratique encore l'esclavage dans ce pays), l'Arabie Saoudite dans les années 1960. Je n'ai pas la date officielle pour le Maroc mais je peux te dire avec certitude que jusqu'aux années 1920-1930 on volait toujours des petites filles et on les vendait comme esclaves!!!
Les premiers musulmans avaient effectivement libéré leurs esclaves mais ils étaient vite remplacés par les prisonniers de guerre des conqêtes! les femmes bérbères, perses entre autres étaient très appréciées par les arabes!
Ceci n'est nullement un réquisitoire contre les musulmans et encore moins contre l'islam. C'est juste un rappel de l'histoire. On ne va pas juger des faits datant de plusieurs siècles avec nos critères actuelles car ce sont deux périodes différentes. Mais en même temps il ne faut pas non plus occulter cette pratique de nos sociétés. Les musulmans du Maghreb et du Mashreq ont pratiqué le commerce des esclaves pendant 14 siècles, on ne va pas le nier ou essayer de l'attenuer. On peut regretter qu'ils n'aient pas pris exemple sur le prophète et bannir l'esclavage. mais bon, les musulmans sont des humains comme les autres! ils étaient imprégnés par les pratiques de leur époque.
j
2 février 2006 18:38
salam

Louange à ALLAH et paix et Salut sur Son Prophète

L'homme doit toujours se rappeler qu'il est un serviteur et qu'il a un Maître ! Il n'est pas maître de lui-même : Son ouïe, sa vue, son cerveau, sa compréhension, sa main, son pied ainsi que tous ses membres ou organes sont entres les Mains d'ALLAH. Tous ces organes et membres fonctionnent selon les Ordres d'ALLAH et non pas selon ses ordres lui. Par exemple, son cœur bat pendant son sommeil, pendant son travail ainsi que pendant son repos et son réveil. S'il s'arrête de battre l'homme va certainement mourir. C’est seulement un exemple pour méditer sur soi-même. Mais s'il observe l'uniformité des mouvements des planètes dans leurs trajectoires et des galaxies dans leurs orbites célestes - comment elles se conforment à leurs trajectoires avec une sagesse totale et une précision inouïe - alors il admettrait la vérité incontestable: ALLAH a la Sagesse Suprême dans tous Ses Actes. Si après cela, le diable vient tenter l'homme pour le faire douter de sa foi, alors le musulman doit rechercher le refuge auprès d'ALLAH Son Seigneur et doit se référer aux Oulémas pour les questionner.
Quant à votre question sur l'esclavage, nous disons ceci :
Quand l'islam est venu, l'esclavage était déjà très répandu de par le monde et cela depuis des siècles. Les nations d'alors ne souciaient guère que les esclaves aient été capturés pendant des guerres légales ou pendant des guerres injustes ! D’autant plus qu’ils usaient parfois de ruse pour enlever un homme libre qu’ils vendaient après comme esclave - par traîtrise et perfidie - pour gagner quelques sous.
L'Islam a dès le début restreint l'ampleur de l'esclavage. Il a fermement interdit la vente d'un homme libre ainsi que son esclavage. Il a limité l'esclavage dans le domaine du Djihad légal. Enfin il a organisé la relation entre le maître et l'esclave !
ALLAH a recommandé - d'une recommandation ferme - aux maîtres d'agir avec bonté envers leurs esclaves.
Ils doivent les considérer comme leurs proches : les (père et mère) et tous les parents. Ils doivent les nourrir de ce qu'ils se nourrissent. Ils doivent les habiller de ce qu'ils s'habillent eux-mêmes. Et ils ne doivent pas les charger de ce qu'ils ne peuvent accomplir.
ALLAH dit : « Adorez ALLAH et ne lui donnez aucun associé. Agissez avec bonté envers (vos) père et mère, les proches, les orphelins, les pauvres, le proche voisin, le voisin lointain, le collègue et le voyageur, et les esclaves en votre possession, car ALLAH n'aime pas en vérité, le présomptueux, l'arrogant. » (4/36)
Le Prophète Salla Allahou Alaïhi wa Sallam a dit : « Ce sont vos frères, ALLAH les a mis sous votre autorité, nourrissez-les de ce que vous mangez, habillez-les de ce que vous vous habillez et ne les chargez pas de ce qu'ils ne peuvent faire. Si vous les chargez alors aidez-les ! » (Muslim)
Le Prophète Salla Allahou Alaïhi wa Sallam a aussi dit : « N'entrera pas au Paradis celui qui est mauvais dans sa possession (des esclaves). »
Un homme a dit : « Ô Messager d'ALLAH ! N'avez-vous pas informé que cette nation serait la nation la plus grande dans la possession des esclaves ainsi qu’en orphelins »?
Il a dit: « Oui, certes ! Alors honorez-les comme vous honorez vos enfants et nourrissez-les de ce que vous mangez. » (Ahmed)
L'imam Muslim a rapporté que le Compagnon Abou Messaoud Al Badri a dit : « Je frappais mon esclave avec un fouet quand j'ai entendu une voix derrière-moi me disant : « Sache Aba Messaoud », mais je n'ai pu discerner la voix à cause de la colère. Quand il s'est approché de moi, j'ai vu que c'est le Messager d'ALLAH Salla Allahou Alaïhi wa Sallam.
Il disait: « Sache Aba Messaoud ! Sache Aba Messaoud ! »
Le Compagnon a dit : «J'ai jeté le fouet de ma main. »
Le Prophète Salla Allahou Alaïhi wa Sallam a dit : « Sache Aba Messaoud qu’ALLAH est Plus Puissant que toi avec cet esclave! »
Alors j’ai dit : « Je ne frapperais jamais plus un esclave. »
Dans une autre version de ce hadith : Abou Messaoud a dit : « Il est libre pour l’amour d’ALLAH ! »
Alors le Prophète Salla Allahou Alaïhi wa Sallam a dit : « Si tu ne l’avais pas fait, tu aurais été châtié par le Feu. »
L'imam Muslim a aussi rapporté que notre mère Aicha a dit : « Le Messager d'ALLAH Salla Allahou Alaïhi wa Sallam n'a jamais frappé quelque chose avec sa main : ni une femme, ni un serviteur, excepté quand il est dans le Djihad. Et il ne s'est jamais vengé de celui qui l'a insulté, excepté quand on transgresse quoi que ce soit des prescriptions d'ALLAH, alors il se venge (châtie) pour ALLAH. »
Le Compagnon Jaber a rapporté que le Messager d'ALLAH Salla Allahou Alaïhi wa Sallam a dit : « Celui qui se qualifie de trois attributs alors ALLAH le protégera et l'entrera au Paradis : l'indulgence envers les faibles, la tendresse envers (ses) père et mère et la bienfaisance envers les esclaves »(Tirmidhi).
Bien mieux, c'est la dernière recommandation du Messager d'ALLAH Salla Allahou Alaïhi wa Sallam.
Le Compagnon Anas a dit: « La recommandation du Messager d'ALLAH Salla Allahou Alaïhi wa Sallam quand il agonisait : la prière et les esclaves ! Jusqu'à ce que le Prophète Salla Allahou Alaïhi wa Sallam râlait avec cette phrase avec sa poitrine, alors que sa langue à peine la prononçait. »(Ahmed et Ibn Maja)
En retour, ALLAH a recommandé à l'esclave d'obéir à son maître et d'accomplir son devoir envers lui.
ALLAH lui a assuré une grande récompense.
Boukhari et Muslim ont rapporté que le Prophète Salla Allahou Alaïhi wa Sallam a dit : « Trois personnes auront leur récompense doublée: Un homme possédant une esclave : il l'instruit d'une bonne instruction et l'éduque d'une bonne éducation. Puis il l'affranchit et l'épouse, alors il a une double récompense. Un croyant des gens du Livre sacré qui était croyant puis a cru au Prophète Salla Allahou Alaïhi wa Sallam, il a alors une double récompense. Enfin l'esclave qui accomplit le droit d'ALLAH et est sincère avec son maître, il a une double récompense. »
Et puis l'Islam a ouvert les portes immenses pour l'affranchissement des esclaves. Boukhari et Muslim ont rapporté que le Prophète Salla Allahou Alaïhi wa Sallam a dit: «Celui qui affranchit un esclave musulman, ALLAH l'affranchira du Feu pour chaque membre de cet esclave : membre pour membre.»
ALLAH dit: « Ceux de vos esclaves qui cherchent un contrat d'affranchissement, concluez ce contrat avec eux si vous reconnaissez du bien envers eux; et donnez-leur des biens d'ALLAH qu'Il vous a accordés. »(25/33)

L'imam Ahmed a rapporté que le Prophète Salla Allahou Alaïhi wa Sallam a dit: « Celui qui aide le Moudjahid dans la voie d'ALLAH ou un endetté dans sa difficulté financière ou un esclave qui cherche un contrat d'affranchissement, alors ALLAH le couvrira de Son Ombre le jour où il n'y aura que l'Ombre d'ALLAH. »
ALLAH Le Très Haut a imposé une part de la Zakate - qui est le troisième pilier de l'Islam - pour cet objectif.
De même qu'ALLAH a imposé l'affranchissement de l'esclave comme réparation des fautes qui surviennent beaucoup !
La réparation de l'homicide involontaire est l'affranchissement d'un esclave. Il en de même pour la réparation de la répudiation «Ad-Dhihare» (répudiation qui déclare que la femme est pour lui comme le dos de sa mère), la réparation du serment, et enfin la réparation de celui qui rompt volontairement le jeûne du Ramadan.
Ainsi vous aurez remarqué que l'Islam manifeste un désir ardent pour la liberté et qu’il y aspire vivement. D'ailleurs sa législation contient implicitement cela. Et c’est comme cela que l'Islam veut en finir avec l'esclavagisme sans contrainte, ni astreinte, ni guerre ou conséquences fâcheuses.
Nous sommes convaincus que si le pouvoir islamique véridique et authentique avait continué à régner sur la terre, ce phénomène aurait certainement disparu (ou presque) ; et que les derniers esclaves ne différencieraient plus entre rester esclaves ou être affranchis. Tout cela à cause de l'importance attribuée par l'Islam à l’intention de l'esclave et son exhortation à la bonne conduite avec lui.

ALLAH le Très Haut Sait mieux

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