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L'abolition de l'esclavage sera commémorée en France le 10 mai
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31 janvier 2006 00:14
AFP 30.01.2006


Jacques Chirac a tranché lundi en faveur de la date du 10 mai pour commémorer en France métropolitaine le souvenir de "l'abomination", de la "blessure" que fut l'esclavage, marquant une nouvelle reconnaissance de "la part d'ombre" de l'histoire de France.

"Je souhaite que, dès cette année, la France métropolitaine honore le souvenir des esclaves et commémore l?abolition de l?esclavage", a dit M. Chirac en recevant le Comité sur la mémoire de l'esclavage, présidé par l'écrivaine guadeloupéenne Maryse Condé.

"Ce sera, comme le propose votre rapport, au terme d?un travail très approfondi, le 10 mai", date de l'adoption en 2001 par le Parlement de la loi reconnaissant la traite et l?esclavage comme un crime contre l?Humanité, a déclaré le chef de l'Etat.

D'autres dates de commémoration étaient défendues par différents partis ou associations.

Le Premier ministre Dominique de Villepin, plusieurs ministres, les parlementaires d'outre-mer, des associations telles que le Collectif des Antillais, Guyanais, Réunionnais à l'origine de la marche du 23 mai 1998 ou le Conseil représentatif des associations noires de France (CRAN), et des élèves de trois lycées et collège, ont assisté à la réception.

Cinq jours après avoir décidé de supprimer la mention du "rôle positif" de la colonisation française dans la loi du 23 février 2005, le chef de l'Etat a voulu honorer la mémoire des millions d'Africains victimes de la traite négrière, à un moment où la "question noire" s'est imposée dans le débat public.

Son discours s'inscrit dans la lignée de celui qu'il avait prononcé le 16 juillet 1995 sur les lieux du Vel'd'Hiv, devenant le premier président de la République à reconnaître "les fautes commises par l'Etat" dans la déportation des juifs de France.

S'il reconnaît que "dans l'histoire de l'humanité, l'esclavage est une blessure" et qu'il a "nourri le racisme", M. Chirac ne fait pourtant pas acte de repentance. Il a au contraire affirmé avec force que la République était la mieux à même de répondre aux tentations du communautarisme.

"Il faut le dire avec fierté: depuis l'origine, la République est incompatible avec l'esclavage", a affirmé le chef de l'Etat.

"La grandeur d?un pays, c?est d?assumer toute son histoire. Avec ses pages glorieuses, mais aussi avec sa part d?ombre. Notre histoire est celle d'une grande nation. Regardons-la avec fierté. Regardons-la telle qu'elle a été", a-t-il déclaré.

Pour M. Chirac, c'est ainsi que seront renforcées "l?unité et la cohésion nationale, l'amour de son pays et la confiance dans ce que l?on est".

Le président a précisé que le 10 mai "ne se substituera pas aux dates qui existent déjà dans chaque département d?outre-mer".

Il a confié à l'écrivain martiniquais Edouard Glissant la présidence d'une mission de préfiguration d'un Centre national consacré à la traite et à l'esclavage.

Jugeant que l'esclavage se poursuivait de nos jours, Jacques Chirac a annoncé "une initiative européenne et internationale" afin que les entreprises qui auraient recours à ce travail forcé puissent être poursuivies en France pour des faits commis à l'étranger, à l'instar des délits sexuels.

Maryse Condé s'est engagée à "veiller à ce que les paroles se traduisent en actes", notamment dans les livres et programmes scolaires.

Pour la députée (PRG) Christiane Taubira, il faut "maintenant travailler pour faire du 10 mai 2006 le départ d'un événement essentiel" qui s'inscrira "dans la mémoire française".



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