Le président Jacques Chirac, 72 ans, a été hospitalisé en urgence vendredi 2 septembre dans la soirée à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce, souffrant d'un "léger trouble de la vision" à la suite "d'un accident vasculaire", a annoncé l'AFP citant l'hôpital samedi 3 septembre à 12 h 59.
Selon des collaborateurs du président, le chef de l'Etat avait ressenti des troubles de la vision, dans l'après-midi de vendredi. De tels troubles traduisent l'existence d'un accident vasculaire cérébral. M. Chirac n'a toutefois été hospitalisé au Val de Grâce que tard dans la soirée. Ce n'est que samedi à la mi-journée que le premier ministre Dominique de Villepin, qui était à La Baule pour les universités d'été de l'UMP, puis l'Elysée ont confirmé l'information.
Le premier ministre avait passé la soirée de vendredi et la matinée de samedi à La Baule sans paraître informé de la nouvelle. Toutefois, en fin de matinée, après avoir revêtu un costume sombre, il a déclaré devant la presse : "Je me suis longuement entretenu au téléphone avec le président de la République, ce matin. Comme vous le savez, il a eu hier soir un petit malaise avec des troubles de la vision qui devraient se résorber dans les prochains jours. J'ai étudié avec lui les grands dossiers en cours, en particuliers l'aide que la France pourrait apporter aux Etats-Unis après la catastrophe survenue en Louisiane. Je lui rendrai visite cet après-midi."
M. de Villepin a seulement avancé d'une demi-heure le discours qu'il devait prononcer devant les jeunes de l'UMP à La Baule, avant de repartir vers Paris en fin d'après-midi.
De son côté, l'Elysée a, quelques minutes plus tard, "confirmé" dans un communiqué les informations du Val-de-Grâce. Il explique que "le président s'est entretenu à plusieurs reprises ce matin avec le secrétaire général de l'Elysée, Frédéric Salat-Barroux, et lui a demandé d'étudier le report de ses activités la semaine prochaine".
C'est la première fois que le président est officiellement hospitalisé. Jusque-là, cependant, le président Chirac s'est toujours refusé à publier son bulletin de santé.
Depuis la mort de Georges Pompidou lorsqu'il était encore président, puis le cancer de François Mitterrand, longtemps caché aux Français, la question s'est posée de savoir si le chef de l'Etat était ou non dans l'obligation de fournir des indications sur sa santé.
François Mitterrand, après son élection le 10 mai 1981, avait décidé de publier régulièrement son bulletin de santé. Mais il a vite demandé à son médecin de tronquer les informations qui y figuraient afin de cacher son cancer. Elu en 1995, M. Chirac a toujours fait référence à ce mensonge de son prédécesseur pour justifier de ne pas informer les citoyens de son état de santé.