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Un intellectuel égyptien compare l'Islam à un supermarché
K
28 septembre 2006 18:04
Un intellectuel musulman égyptien, Hassan Hanafi, s'est attiré les foudres des théologiens pour avoir osé qualifier le Coran de "supermarché" où chacun trouve ce qu'il veut.

Des penseurs proches d'al-Azhar, institution gardienne de l'orthodoxie sunnite, ont réclamé une rétraction de ce propos jugé impie. Ils l'accusent de frôler l'apostasie, d'être un marxiste athée ou en proie au délire mental.

Ce professeur de philosophie à l'Université du Caire, sympathisant de l'islam politique, a estimé lors d'un séminaire organisé par la Bibliothèque d'Alexandrie, que le texte musulman sacré était parfois contradictoire.

Après avoir indiqué que des versets prêchaient la tolérance alors que d'autres prônaient la contrainte, M. Hanafi a lancé que le Coran "est un supermarché, où l'on prend ce qu'on veut, et rejette ce qu'on ne veut pas".

Décédé en août, le prix Nobel de Littérature, Naguib Mahfouz n'a jamais pu faire publier au Caire de son vivant un de ses chefs d'oeuvre, "les enfants de la Médina", tandis qu'un islamiste avait tenté de l'assassiner en 1994.

Pour Abdel Sabour Chahine, comme le cheikh Moustafa al-Chaka, du Centre de la recherche islamique lié à al-Azhar, le professeur Hanafi "est un marxiste" qui doit proférer des "non-sens totalement éloignés de l'islam".

"Si l'apostasie est prouvée, celui qui devient un ex-musulman doit être exécuté", a affirmé à la presse Moustafa al-Chaka, mais dans le cas Hanafi, "il mérite un traitement médical, parce qu'il a un problème psychiatrique".

Rares sont ceux qui se sont publiquement solidarisés de lui, à l'instar de Gamal al-Banna, un érudit musulman réformateur, et jeune frère de Hassan al-Banna, fondateur des Frères musulmans.

"Je dois dire que ce n'est pas très intelligent de qualifier le Coran de supermarché, mais sur le fond, il n'a pas tort", a-t-il dit à l'AFP, estimant "qu'on trouve des opinions différentes dans le Coran".

Pour lui, qui rejette l'obligation du port du voile pour les femmes, ou l'interdiction de fumer pendant le Ramadan, certains versets du Coran sont "d'expression très dense et très floue", et donc sujets à interprétation.

Lui même mis au ban de al-Azhar, et très critique à l'égard des Frères musulmans, il estime qu'il "faut revenir au Coran" en repassant au crible de la critique les autres textes du corpus théologique musulman.

Hassan Hanafi a choisi, a-t-il dit à l'AFP, "d'être "silencieux" face à ses détracteurs et aux commentaires de presse. "Cela ne me dérange pas, c'est au sein de l'université qu'on doit débattre de cela".

Source : AFP
L
28 septembre 2006 20:33
Les réalités sont difficiles à admetre, ce ne sont pas les spécialiste de la fatwa de Al-Azhar qui contrediront cela


1925 : le cheik d'Al Azhar Ali Abd ar Raziq est radié de l'université et interdit de publication par ses pairs pour avoir proposé une séparation entre la religion et de l'Etat

1965 : les oulémas de al Azhar édictent une fatwa autorisant l'assassinat du président de la Tunisie Bourguiba, qui avait émis l'idée d'une paix avec Israel

1981 : janvier: une fatwa d'Al Azhar au Caire refuse l'abandon de l'excision des filles; pour lui, il n'est pas possible d'abandonner les enseignements de Mahomet pour d'autres enseignements, même médicaux

bien sur cheikh Mohammed Sayyed Tantawi est contre l'excison comme beaucoup d'autres
mais combien de sujets ofrent une chose et son contraire

pourquoi apostasier M M Taha et le faire assasiner ? lui qui était pour rejeter toute violence dans l'Islam, puis ensuite parler de réforme et revenir encore aux édits scabreux d'Al-azhar


On trouve de tout et son contraire, c'est pire que le supermarché car on n'y trouve pas de l'anti-lessive
l
28 septembre 2006 20:41
c'est propre aux religions. chez les chretiens aussi on a les deux: les fachos integristes qui seraient dangereux s'ils étaient nombreux et ceux pour qui leur foi est synonyme de tolerance et de paix.
a
28 septembre 2006 20:46
Tu sais La Boétie, j'ai un cousin qui est à fond dans la religion, enfin je veux dire qu'il fait des joreug (sortie en arabe) avec ses frères. Quand je discute avec lui, c'est essentiellement de religion.
Et quand je pose un peu trop de questions, à son goût, il me dit que de toute façon les débats étaient "hram" car ils finissent par tout remettre en question, y compris la parole de Dieu.

Si avec de simples musulmans, on arrive pas à débattre, t'imagines la difficulté de le faire avec des oulémas d'Al-Azhar.
L
28 septembre 2006 20:57
Andi espoir, je n'ai pas trop de mal à discuter avec les musulmans qui ne fréquentent pas les discours "orientaux" , je crois bien que le probléme est là, le fossé entre ce que j'apelle l'"Islam des familles" et celui de certains savants
Les amis musulmans pratiquants que je connais sont trés trés loins d' Al-azhaz grinning smiley
 
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