Une émission de télévision arabo-américaine acquiert de la popularité
(L'émission « Downstairs Café » porte sur des questions intéressant les Arabes et les Arabo-Américains.) (850) Par Nidal M. Ibrahim Correspondant spécial du « Washington File »
Washington - Leila Ahmouda, jeune Arabo-Américaine, déclare adorer l'émission. Ryma Lakehal, de l'Algérie, dit qu'elle n'en manque jamais un épisode. Quant à Ahmad Hussam, de l'Irak, il écrit de Bagdad qu'il pense que c'est une excellente émission.
Telles sont quelques-unes des réactions à l'émission télévisée « Downstairs Café » qui est diffusée par le réseau par satellite « Arab Radio & Television » (ART) à l'intention de téléspectateurs arabes d'Amérique du Nord et du Sud, du Moyen-Orient et d'Europe. Réalisée dans la capitale des Etats-Unis, l'émission « Downstairs Café » porte sur des questions intéressant les Arabes et les Arabo-Américains dans un cadre tout à fait nouveau.
« Je dirais que le grand but de cette émission est de donner aux Arabes des Etats-Unis une idée de ce que d'autres Arabes font dans tout le pays », a indiqué M. Sarab Al-Jijakli, qui fait partie de l'association de professionnels arabo-américains ( » Network of Arab American Professionals » ou NAAP) dont les membres participent à cette émission. « Elle réunit des personnes venant de lieux divers, et ses spectateurs arabes sont issus de tous les milieux. Elle fournit un cadre pour un mouvement de plus vaste ampleur, en unissant différentes générations d'Arabes et d'Arabo-Américains. »
L'émission qui est destinée à des jeunes a éveillé leur intérêt, a déclaré ses deux producteurs, Mme Diana Calenti et M. Milad Bessada, des vétérans d'ART qui se sont rendu compte de la nécessité d'atteindre la population arabo-américaine qui ne cesse de s'accroître. Des courriels et des lettres en faveur de l'émission en provenance des Etats-Unis et de l'étranger arrivent si nombreux que les producteurs envisagent de sous-titrer en arabe l'émission qui est diffusée en anglais.
« C'est extraordinaire, a dit Mme Calenti. Nous recevons des courriels de téléspectateurs du monde entier (...) et ils disent tous la même chose : Dieu merci, il existe une émission qui montre ce que pensent les jeunes Arabo-Américains. »
En fait, plusieurs courriels du Moyen-Orient indiquent que l'émission contribue à améliorer l'image des Arabo-Américains dans cette partie du monde. Par exemple, Ahmad Hussam, de Bagdad, a écrit que jusqu'il y a peu de temps il pensait que les Arabo-Américains ne se souciaient guère des habitants des pays arabes, mais qu'en regardant « Downstairs Café » il avait découvert qu'ils s'intéressaient à leurs problèmes.
M. Al-Jijakli a indiqué qu'il était conscient de cette impression et qu'il faisait des efforts en tant qu'animateur de l'émission pour la faire disparaître. « Cette émission, a-t-il dit, nous donne la possibilité de faire avancer l'idée d'un message arabe de plus grande portée. Elle montre que les Arabo-Américains n'ont pas oublié leur pays d'origine. Nous sommes encore un seul peuple, bien que la géographie nous sépare. »
« Downstairs Café » porte sur des questions de caractère politique, culturel et économique. Parmi les sujets qu'elle a traités figurent les sources d'emploi pour les Arabo-Américains aux Etats-Unis, les œuvres des artistes arabo-américains et la culture arabe. Une des émissions qui a suscité le plus de controverse a compris des responsables du ministère de la sécurité intérieure des Etats-Unis qui ont participé à une discussion animée sur les droits civiques avec un membre du Comité contre la discrimination des Arabo-Américains et avec les animateurs de l'émission.
Présentée dans le décor d'un café, l'émission fait converser des invités que l'on voit boire du café tout en abordant des questions d'actualité. Les deux principaux animateurs sont M. Al-Jijakli, de la section de la NAAP de New York, et Mme Lana Ghandour, de la section de la NAAP de Washington.
Selon le producteur exécutif, M. Bessada, le succès de cette émission prouve la justesse de la nouvelle stratégie du réseau ART qui consiste à laisser des Arabo-Américains préparer des émissions à l'intention de leurs semblables. Diffusé dans près de 120.000 foyers répartis à travers les Etats-Unis, ce réseau fait partie d'un nombre croissant de canaux de télévision destinés à la population arabo-américaine. La plupart des chaînes diffusent des émissions du Moyen-Orient, mais quelques-unes ont commencé à diversifier leur programmation en vue de mieux atteindre les quelque 3,5 millions d'Arabo-Américains.
Mme Calenti a fait remarquer que les affinités politiques et culturelles des membres de l'association NAAP, qui sont originaires d'un grand nombre de pays arabes, ainsi que leur attachement à la communauté arabo-américaine en faisaient des candidats tout à fait adaptés au forum qu'elle tentait de créer.
Toutefois, un certain élément manquait, surtout tout au début : « Aucun de nous n'est une personnalité de la télévision, a dit M. Al-Jijakli. Nous sommes des organisateurs, des militants et des personnes désireuses de donner des moyens d'action aux Arabo-Américains (...) Notre plus grande difficulté a été de changer de rôle et de penser comme une personnalité de la télévision. »
Après la diffusion à titre d'essai de 13 épisodes, il a été décidé, vu leur succès, d'en diffuser 23 de plus. Articleretransmis par :acharif moulay abdellah bouskraoui.