Je vous pose une devinette: qui est le gouvernement du Monde? Si vous louchez du côté américain, c'est raté! C'est vrai qu'avec le bourbier irakien et les idées néo-cons, l'Administration Bush ne sait plus comment s'en sortir à bon compte. Mais, croyez-moi, il y a encore de l'humain dans la société américaine. Là où l'humain perd son âme c'est dans le gouvernement mondial que nous préparent de concert le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale (BM) et l'Organisation mondiale du Commerce (OMC). Le fric n'a pas de d'état d'âme et les banquiers sont des parapluies qui se ferment quand il pleut. Un petit groupe de personnes, compté sur le bout des doigts, prépare des lendemains “déchanteurs” pour toute l'humanité. Il monopolise les décisions économiques, judiciaires, policières et militaires. Ainsi, dès la chute du bloc socialiste, le capitalisme a crié victoire. Il nous a seriné la leçon du “bonheur pour tous” sous le règne d'un marché libre qui n'en fait qu'à sa tête entre les avancées technologiques et les enjambées des affaires. Tout cela doit théoriquement donner de la paille aux petits et du blé aux grands. Plein de décisions qui vous concernent directement sont prises par des groupes diffus où l'on ne sait pas qui est qui. Tenez, par exemple, l'Internet, ça régit votre quotidien mais qui décide des normes? Le plan comptable, c'est tout bête et ça évalue votre patrimoine, mais qui dicte les règles? La question globale est donc moins de savoir qui est guignol, mais qui tire les ficelles de guignol. L'idée de laisser le “marché” marcher comme il veut ne va pas marcher. Elle menace nos aspirations, asphyxie nos inspirations. Les décisions du Forum économique mondial, du G-8, de la BM et du FMI se prennent de façon opaque, parfois cavalière et toujours sans participation des victimes de leurs effets. Le gouvernement mondial, appelé aussi “la diabolique trinité” est ce trio que sont le FMI, la BM et l'OMC. Les deux premiers se servent de la dette pour nous faire marcher au pas. Ils nous demanderont toujours de faire “des aménagements structurels” et d'adopter leurs mécanismes de libéralisation du marché. La “thérapie de choc” commencera toujours par réduire les dépenses de l'enseignement, de la santé et du social. Dévaluer la monnaie. Diminuer les salaires. Pondre un code du travail affaiblissant l'impact syndical. Libérer les importations. Supprimer les restrictions aux investissements étrangers. Autoriser les investisseurs à se barrer avec de gros "bénéfs" et, pour finir, nous priver de nos joyaux publics pour les offrir au privé, ça s'appelle la privatisation. Pourtant on peut être une entreprise publique et être particulièrement performant. Au Maroc, j'en connais une performante qui vole très haut! Ces institutions sont tellement décriées que leurs réunions sont tenues sous la protection d'une armada policière pour ne pas subir la vindicte de la population alter-mondialiste. “Nous avons aboli l'esclavage, les lois racistes, le travail forcé des enfants, le refus du vote féminin; nous avons aboli la semaine de soixante-huit heures et nous pouvons abolir les établissements bancaires internationaux qui agissent davantage pour empêcher la démocratie que pour la promouvoir" sont les paroles de Kevin Denaher, chantre des droits de l'Homme et fondateur de l'association américaine “Global Exchange". Le message est donc le suivant: Va pour les accords commerciaux, mais ils doivent être évalués en termes de droits économiques humains et non seulement selon les critères économiques d'une oligarchie. Le cadre juridique de cette évaluation existe, c'est le corpus international des droits de l'Homme.
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