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Amira211 a écrit:
Salam,
Je viens solliciter des avis pour ma situation.
Je suis étudiante, pas du tout épanouie dans mes études actuelles. La situation avec le covid me rend actuellement folle, je suis dans des études déjà très difficiles et très autonomes de base (0 encadrement, 0 cours, juste des bouquins pour l'année et après on se débrouille) mais là avec le covid ce n'est même plus viable. On peut littéralement me qualifier de déscolarisée, je révise quelques semaines avant les partiels pour limiter la case et le reste du semestre je ne fais littéralement rien. Je ne suis même plus capable de différencier le mardi du samedi, chaque journée est absolument identique à la précédente. Je ne supporte pas la routine, autant vous dire que cette situation me détruit à petit feu : des études que je n'aime pas dans un cadre que je n'aime pas.
J'en ai parlé avec ma famille, mais c'est difficile à comprendre pour eux vu qu'ils exercent tous des métiers qui n'ont pas été affectés par le covid (Al Hamdullilah). Pour eux, absolument rien ne change à part porter un masque. Ils ne se rendent sincèrement pas compte de ma souffrance intérieure, je subis ma vie, tous les matins je me lève sans le vouloir réellement (je pleure environ trois fois par semaine minimum).
Je leur en veux parce que ce sont eux qui m'ont un peu poussée à entreprendre ces études (même si je sais qu'ils voulaient mon bien) et le fait qu'ils n'arrivent pas à se mettre à ma place fait qu'on se dispute énormément (assez violemment). Vraiment, les tensions sont énormes chez moi et je ne le supporte plus. A chaque fois, je culpabilise et je regrette énormément nos conflits, je me dis qu'au lieu de profiter de leur présence, je suis super ingrate et je demande pardon à Allah pendant des jours après à chaque fois. Mais j'ai beau faire des duaas, j'ai l'impression que ça ne va jamais s'arrêter.
J'étais plutôt heureuse de mes progrès niveau islam, j'arrivais à intégrer la prière dans ma vie, à m'obliger à prier le + à l'heure possible, j'ai supprimé tout gros mot de mon vocabulaire, bref plein de trucs. Et là depuis quelques jours je ne me sens même plus digne donc j'ai tout arrêté (niveau prières je parle). En fait, je pense sincèrement que je commence à être en état dépressif parce que je n'ai plus d'appétit (alors que j'adore manger), je n'ai plus d'énergie (j'ai passé trois jours de suite dans mon lit à pleurer et juste me lever de mon lit me demandait un effort), je n'ai plus du tout envie de vivre. Me lever tous les matins pour rester chez moi toute la journée à ne rien faire, regarder netflix ou réviser des cours qui me donnent la nausée ? Pourquoi faire sérieusement ? En plus je culpabilise, je me dis que je suis horrible avec mes parents, qu'ils souffrent énormément par ma faute. Même si à chaque fois qu'on se réconcilie je leur demande pardon et qu'ils m'assurent qu'ils m'aiment et qu'ils feront tout pour moi, j'ai l'impression que c'est trop facile, qu'Allah va me détruire et ne jamais me pardonner pour mes actes. J'ai encore + envie de mourir, d'idées noires parce que je me dis de toute façon à quoi bon j'irai sûrement en enfer autant abréger le chemin
J'ai essayé de sortir avec des copines, mais au final c'est pire parce que je vois tout le monde avancer, être épanoui, trouver sa voie. Tandis que moi je suis là, à stagner depuis des années dans une situation qui me rend malheureuse. Je n'aime pas mes études mais elles m'assurent une stabilité d'emploi et un salaire très confortable contrairement à n'importe quelles autres études, et je me dis que si je les quitte pour un chemin peut-être pire je le regretterai aussi. J'ai parlé de ma situation avec des copines, elles m'ont toutes dit que j'étais une battante, qu'à ma place elles seraient en grosse dépression, qu'elles ne savaient pas comment j'endurais ça...
Bref, je pense à aller voir mon médecin pour antidépresseurs mais je ne sais pas si ça servira réellement.
Sincèrement je ne me vois pas tenir encore plusieurs mois comme ça (que ce soit jusqu'aux vacances ou jusqu'à la prochaine rentrée si jamais je me réoriente). Chaque jour me paraît interminable.
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moh-amed a écrit:
Salam
Nous ne sommes que de passage sur terre donc si tu te sens à l’aise d’augmenter ton niveau de foi et d’apprendre ton din alors soit
Je crois que le stress de tout ça ces études de la dunya qui t’ont fait baisser la foi et préoccuper par autre que sa place au paradis
Si tu n’aimes pas tes études et veut les arrêter ça n’est pas la fin du monde par contre anticipe avant ( se tourner vers une autre branche , commencer dans le monde du travail ou bien même te marier et ton mari fera ce qu’il faut pour que vous soyez heureux )
Oui anticipe pour ne pas te retrouver sans rien pendant x temps
Et le fait d’être bien dans sa tête ça peut te faire revenir vers le din rapidement inchallah
Par contre surtout pas d’anti dépresseur je parle en connaissance de cause quelqu’un de proche a une époque en prenait et ça n’a fait qu’empirer au point de finir en psychiatrie
Le meilleur étant le lâché prise
Qu’Allah te facilite
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tounsi__ a écrit:
T'es dans une situation difficile et je compatis avec toi, ne pas savoir quoi faire plus tard d'un point de vue professionnel et faire des études qui ne te plaisent pas est délicat à gérer d'autant plus que la société actuelle met en avant la catégorie socio professionnelle comme identité principale des individus.
Mais n'oublie pas que la vie ici bas est secondaire, je suis absolument pas en train de te dire que les études et le boulot c'est nul mais que ça ne doit jamais primer sur la religion, donc reprends la prière, c'est la base que de faire en sorte d'être le meilleur musulman.
Maintenant pour ton problème estudiantin, je ne sais pas si tu es en L2 ou L3 etc... mais sache que les réorientations sont possibles: est-ce qu'il y a un métier ou des études qui te donnent envie?
Si tu ne peux pas changer, accroche-toi et cherche les débouchés sur internet (dans ton domaine, il faudra que tu choisisses un master qui t'offre le plus de débouchés ou qui te donne un métier intéressant pour toi).
Le diplome est important pour éviter la précarité et avec de la bonne volonté, des expériences professionnelles en stage ou alternance, des activités extra universitaires etc... tu peux toujours viser un métier qui s'éloigne du domaine dans lequel tu as fait tes études (c'est dur mais pas impossible).
As-tu une profession-vocation?
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Citronnus a écrit:
Salam
Si je peux me permettre, tu choisis une branche que tu n'aimes pas pour le confort éventuel que ça t'apportera plus tard, mais si tu n'aimes pas les études en rapport avec ce métier, comment peux-tu imaginer t'épanouir ensuite dans ce même métier jusqu'à tes 70 ans ????
Je sais que tu vas me répondre que ce n'est pas le contenu des études le problème, mais les circonstances de covid que j'entends bien. Mais perso, je me rappelle de mes études, j'adorais ouvrir mes bouquins pour en apprendre davantage justement ...
Pour moi, j'ai l'impression que tu as fait le mauvais choix d'études et de carrière derrière.
Qu'aimerais-tu faire en vrai ?
Peut-être qu'il est encore temps de se réorienter ...
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Amira211 a écrit:
Oui j'ai conscience que la religion avant tout, mais j'ai l'impression que la société essaie de nous faire dissocier épanouissement du travail/études et religion alors que je ne vois pas vraiment en quoi les deux sont incompatibles...
Pour les études je suis en deuxième année de médecine, donc clairement s'accrocher encore huit ans minimum avant de toucher un salaire c'est juste impossible sans motivation...
Justement je ne sais pas quoi faire, si j'avais justement une idée la réorientation serait facile, j'aurais une difficulté en moins... J'ai pensé à l'enseignement, j'adore enseigner, l'école de manière générale (j'ai un job d'enseignement et j'ai déjà effectué des interventions en collège rep et j'avais bcp aimé) mais déjà j'ai peur de trop idéaliser et de me prendre un mur, et en + franchement le salaire est trop bas... 5 ans d'études + concours + responsabilités et bcp d'investissement pr 1600€ net ça donne pas envie...
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Amira211 a écrit:
Ah oui tu as tout à fait raison, je crois que tu as mal lu mon message parce que j'insiste bien sur le fait que je n'aime pas mes études (et le covid ne fait qu'accentuer cette détresse qui dure depuis trois ans) mais que je ne sais pas quoi faire d'autre, donc je ne sais même pas vers quoi me réorienter... Et quitter stabilité + argent pr l'inconnu voilà...
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PellYm785 a écrit:
Tu peux arrêter même si tu n'as pas rien derrière. Tu es jeune et tu es chez tes parents.
Un an de césure, voir 2, voir 3, c'est rien du tout.
Et ce ne sont pas des années de perdus car tu vas en profiter pour te construire intérieurement.
Construire ta personnalité, construire ton dine.
Mon frère pendant plusieurs années n'avait rien, il a arrêté les études pendant plusieurs années
Aujourd'hui il a un travail, une femme et un enfant.
Et surtout il est bien dans son dine, de ce que je vois.
Donc vas y prend le temps de te reposer, de te reconstruire.
Je pense vraiment pas que c'est une bonne que tu te relances dans quelque chose maintenant sans être stable à l'intérieur.
Même si la chose te convient, tu n'es peut-être pas en état de l'apprecier et d'être apaiser.
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Zaz84 a écrit:
Salam,
C'est bête parce-que tu as fait le plus gros du travail niveau études donner prière et tu t'essoufles maintenant...
C'est dommage la prière ça peut t'aider justement à avoir un rythme dans ta journée et comme tu l'AS déjà faite tu sais que c'est un moment de communion avec Dieu de recul sur soi et de méditation un peu...
Tes études bah finis l'annee et réoriente toi... Tu peux t'accorder des plages d'une demi heure une heure chaque jour pour faire le point sur les filières vers lesquelles peut être tu aimerais te rediriger ☺
Aller courage t'as fait le plus gros du chemin la !
Remet du rythme et va marcher ou courir si tu aimes bien au moins une demi heure chaque jour où sport à la maison mais bouge ton corps ? ça vide la tête
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Amira211 a écrit:
Haha non, c'est souvent la phrase que j'entends mais non, je n'ai clairement pas fait le + gros du travail niveau études, bien au contraire ^^
La première année est certes difficile, mais l'externat qui suit (4ème 5ème et 6ème années) est 100x plus éprouvant, et je parle même pas de l'internat (4 suicides depuis janvier 2021).
Sinon, oui tu as raison je vais essayer de me remettre au sport ! ça va me permettre de diminuer ma sécrétion de cortisol haha
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Citronnus a écrit:
Ben écoute ... mets de côté tout ce que tu peux entendre de tes proches, ami(e)s ou je ne sais qui et imagine-toi dans l'avenir. Comment te vois-tu épanouie au juste ?
Tu sais, je fais partie des gens qui ont toujours eu de très bonnes notes à l'école. On m'a poussé à faire des études aussi, à "réussir", surtout l'école. Et plutôt que de choisir un métier (chose qui ne me parlait pas autrefois), j'ai plutôt choisi une branche qui me plaisait.
La bio, c'était mon truc. J'aimais bien cette matière, je me suis choisi des études dans ce domaine qui me semblaient intéressantes.
Après intégrer le monde du travail ... ça a toujours été quelque chose d'abstrait pour moi. Je ne me voyais pas mariée avec des enfants, je ne me voyais pas travailler non plus, et puis dans quoi ... Je me voyais être utile aux autres, mais pas faire de l'argent, ni avoir des biens, ni ... bref, m'insérer dans la société ne m'intéressait pas du tout.
On m'a reproché plusieurs fois mon manque d'ambition et c'est clair, je n'en ai jamais eu. Je ne voyais pas l'intérêt de se tuer au boulot pour un salaire à la fin du mois pendant 50 ans, tout ça pour quoi ? Pour enrichir la société et m'user jusqu'à la moelle. ça ne m'intéressait pas du tout.
J'ai fait les études que j'avais envie de faire, et puis entre temps j'ai rencontré quelqu'un, l'amour, pour moi, ça avait du sens, on s'est mis ensemble, je suis devenue assistante maternelle, m'occuper d'enfants, c'était me sentir utile à quelqu'un, j'ai fait ça pendant 20 ans et puis le crédit immo était payé et j'ai décidé d'arrêter de bosser. Là, je profite de la vie. Mon mari, lui, son boulot, la société, avoir des contacts humains, ça a toujours été important pour lui, donc ça lui va cette vie de labeur. Moi, je profite des miens, de la nature (on retourne à la bio), j'habite pas loin de la Seine, ça me permet de faire des longues balades à regarder les oiseaux, les bateaux, les poissons, l'eau qui coule, bref, je vois la nature vivre et je me sens pleinement moi.
Je ne me suis jamais forcée à faire des choses qui n'avaient aucun sens pour moi ou qui ne me plaisaient tout simplement pas. Et j'estime avoir réussi ma vie. J'ai mené ma vie comme je le voulais.
On pourra me taxer de fainéante, de pauvre (parce que c'est vrai que l'argent, je n'en ai rien à faire, tu me verrais, j'ai l'air de rien, habillée n'importe comment ... ), de profiteuse ou je ne sais quoi d'autre, je m'en fiche, je suis bien comme je suis.
Alors c'est facile de parler comme je le fais, j'ai 50 ans, je regarde ma vie derrière, pas devant.
Toi, tu te demandes comment tu vas tourner. Va là où ça te fait du bien. C'est tout ce que j'ai à te dire. Si pour toi être caissière de supermarché, c'est super, tu fais tes 35h, t'es peut-être payée rien du tout, mais tu rentres à la maison, aucune responsabilité, basta ... et ben soit ! Fais ça. Si tu veux faire autre chose, fais autre chose. Va là où ça te fait du sens et du bien.
Je suis sure que tu as des idées au fond de toi qui peuvent être réalisables. Laisse-les "mais tu vas pas faire ça, tu ne te rends pas compte" ou "mais tu vas finir pauvre ou nulle toute ta vie, personne voudra de toi". Si tu t'engouffres là dedans, t'as pas fini. Va là où ça te fait du sens et merde aux autres. Ils ne sont pas contents, ce sera pareil !
Après faut assumer tes choix. Si une vie simple te convient, ne viens pas jalouser tes proches parce qu'ils/elles ont mieux. Faudra être en phase avec tes idées.
Tes parents ne te laisseront pas choisir ? Bien sûr que si ! Ils n'ont rien à t'imposer en réalité. Et si vraiment ça ne va pas, ben prends toi un boulot, quitte le domicile familial et fais ta vie. Sois en phase avec TOI-MÊME.
Mes études n'ont servi à rien, mais j'ai aimé les études que j'ai faites. Aime ce que tu fais, y'a que comme ça que tu te sentiras bien dans ta vie.
D'ailleurs, j'ai aussi arrêté mon boulot avec les enfants parce qu'il était temps que j'arrête aussi. C'était bien pendant un moment et puis il fallait que je passe à autre chose.
N'aie pas peur de la vie. La vie sera belle si tu choisis ce que tu aimes. Peu importe pour le reste.
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Amira211 a écrit:
Ton témoignage est intéressant... Tu as réussi à vivre au jour le jour !
Moi, le souci, c'est que j'appréhende trop le futur et que je me projette trop (et négativement).
Par exemple, je sais que des études de psychologie m'auraient bien intéressée en théorie, parce que y a des sciences, y a du mental...etc ça m'attire, mais le taux de chômage chez les psychologues est juste énorme. Faire 5 ans d'études pour finir ensuite à la rue, j'en vois pas vrm l'intérêt...
Franchement, pour l'instant tout ce que je sais c'est que je veux rester loin de la médecine. J'ai envie l'an prochain d'aller dans une toute autre filière, voir de nouvelles matières, de nouvelles personnes... Parce que je me sens oppressée par ce système
Pour mes parents, non Al Hamdullilah ils sont super compréhensifs et acceptent mes choix de réorientation avec plaisir, ils voient bien à quel point je suis malheureuse en même temps... de base je suis très solaire et je me suis complètement "éteinte"
Globalement, je sais que je préfère 100x être épanouie à mon travail quitte à ne pas gagner beaucoup (je suis pas matérialiste, je m'en fous du dernier iPhone, de la dernière paire de Nike etc ou même de voyager)... L'idée maintenant c'est de trouver cet épanouissement
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Amira211 a écrit:
Olala par contre non, prendre une année de césure serait la pire idée possible, vraiment...
Je déteste rester passive, ne rien faire de mes journées, et la simple idée de sortir du système scolaire me rendrait folle. Regarde actuellement, je suis en deuxième année de médecine, donc scolarisée, mais j'ai tous les critères d'une année sabbatique : je suis en "vacances" toute l'année, j'ai 0 obligation (rien n'est obligatoire, pas de CM, pas de TD, vraiment rien) et je ne suis pas du tout impliquée. J'essaie de faire de mon mieux pour faire d'autres choses à côté, mais l'idée de ne pas avoir d'études auxquelles me raccrocher (parce que de base, j'adore l'école, vraiment, réviser me procure bcp de bonheur à l'origine)... non vraiment je me connais, ce serait la meilleure idée pour tomber en dépression une deuxième fois
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