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Les allotypes Gm des immunoglobulines chez les Berbères du Maroc.
18 novembre 2013 12:11
Les allotypes Gm des immunoglobulines chez les Berbères du Maroc.


Au Maroc, on constate qu’il existe une relation génétique étroite entre les Berbères et les Arabes proches géographiquement mais de culture et langages différents. Les Arabes s’intégrant au sein du « polymorphisme berbère », on peut émettre l’hypothèse qu’ils sont issus d’ancêtres communs « paléo-berbères ». Les différences observées entre les Berbères et les Arabes actuels seraient donc principalement culturelles et linguistiques et pourraient alors s’expliquer par le fait que leurs ancêtres auraient subi différemment les conséquences des invasions arabes. La conquête arabe amorcée au VIIème siècle semble n’avoir été pour certains groupes qu’un phénomène principalement culturel (adoption d’une nouvelle religion et d’un nouveau langage) avec un faible impact génétique. A l’opposé, les prédécesseurs des Berbères actuels auraient su résister à l’islamisation et à l’arabisation, leurs descendants auraient ainsi pu préserver une certaine « identité berbère originelle ».
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Gm immunoglobulin allotypic system in Berbers from Morocco.


C. Coudray1*, E. Guitard1, O. Lemaire1, M. Cherkaoui2, A. Baali2,
K. Hilali2, A. Sevin1, M. Kandil3, N. Harich3, M. Melhaoui4,
G. Larrouy1, P. Moral5, J.M. Dugoujon1

1 Centre d’Anthropologie UMR 8555 CNRS, 37, allées Jules Guesde, 31073 Toulouse Cedex 4, France. E-mail : [email protected]
2 Laboratoire d’Ecologie Humaine, Université Cadi Ayyad, Faculté des Sciences Semlalia, Marrakech, Maroc
3 Département de Bilogie, Université Chouaïb Doukkali, Faculté des Sciences, El Jadida, Maroc
4 Université Mohamed 1er, Faculté des Sciences d’Oujda, Oujda, Maroc
5 Departament de Biologia Animal, Antropologia, Facultat de Biologia, Universitat de Barcelona, Espagne

Mots clefs: allotypes Gm, Berbères, Maroc, polymorphisme génétique humain.

Key words: Immunoglobulin allotypes, Berbers, Morocco, Human Populations Genetics.
Résumé

Les allotypes Gm des Immunoglobulines ont été étudiés dans quatre populations berbères du Maroc (Khenifra, Amizmiz, Asni et Bourhia) et dans une population arabe de Doukkala dans le but de rechercher des corrélations génétiques entre ces populations du nord-ouest de l’Afrique. L’analyse du polymorphisme confirme que les Berbères sont géographiquement et génétiquement intermédiaires entre les populations européennes (composante majeure) et les populations sub-sahariennes (environ 20 % de contribution). Les résultats révèlent aussi une similarité génétique étroite entre les Berbères et les Arabes marocains ayant une culture et un langage différents. La distribution des haplotypes Gm laisse supposer que les Arabes et les Berbères actuels du nord-ouest du Maghreb ont des ancêtres communs – probablement les premiers habitants du nord de l’Afrique – qui auraient subi différemment au cours de l’Histoire les conséquences des diverses invasions (notamment les invasions arabes). Nos résultats ont été comparés à ceux obtenus pour d’autres populations berbères d’Afrique du Nord (Algérie, Tunisie) et pour des populations d’Afrique de l’Est et d’Afrique sub-saharienne.

Abstrac

The Gm immunoglobulin allotypes were studied in four Berber populations from Morocco (from Khenifra, Amizmiz, Asni and Bourhia) and in one Moroccan Arab population from Doukkala so as to characterize the genetic relationships between North African groups. The analyses of polymorphism confirm that Berbers are geographically and genetically intermediates between European (principal component) and sub-Saharan (contribution of about 20 %) populations. The results reveal also a close genetic similarity between Moroccans Berbers and Arabic-speakers who have different culture and language. The distribution of Gm haplotypes lets suppose that actual Arabs and Berbers from the Western areas of Maghreb share common ancestors – probably the first inhabitants of North Africa – who would have differently undergone the consequences of the various historic invasions, in particular Arab invasions. Our results were compared with those obtained from other Berber populations (from Algeria and Tunisia) and from East-African and sub-Saharan groups.

Introduction

On compte actuellement sur le continent africain plus de 20 millions de Berbères. Ils sont répartis en petits groupes de la Mauritanie à l’Egypte et du désert du Sahara aux régions montagneuses de l’Atlas. Leurs ancêtres, considérés comme les premiers habitants du nord de l’Afrique, auraient subi au cours de l’Histoire de nombreuses migrations et invasions (notamment, la conquête arabe amorcée au VIIème siècle). Elles auraient entraîné divers changements culturels, linguistiques, religieux ou géographiques.
Cette histoire particulière des Berbères peut être retracée par une autre discipline : la Génétique des Populations humaines. Aujourd’hui, la caractérisation anthropogénétique des populations marocaines berbères actuelles a été établie grâce à l’étude de différents marqueurs : dermatoglyphes (Kandil et al., 1998 ; Harich et al., 2002a), marqueurs moléculaires classiques (Harich et al., 2002b), allotypes Gm et Km (Lefranc et al., 1979 ; Chaabani et al., 1984 et 1988 ; Loveslati et al., 2001), ADNmt (Rando et al., 1998 ; Brakez et al., 2001), STR (Bosch et al., 2000a ; Pérez-Lezaun et al., 2000), chromosome Y (Bosch et al., 2000b ; Khodjet el Khil et al., 2001), allèles O (Roubinet et al., 2001), HLA (Sanchez-Mazas, 2000 ; Gomez-Casado et al., 2000), séquences Alu (Flores et al., 2000 ; Gonzalez-Pérez et al., 2001).
Pour cette étude, nous avons choisi d’utiliser les marqueurs allotypiques (système Gm) des immunoglobulines, marqueurs qui se sont révélés très informatifs dans la description de la structure génétique et l’histoire d’une population. Les allotypes Gm (Lefranc et Lefranc, 1990) sont des déterminants antigéniques localisés sur les chaînes lourdes de 3 des 4 sous-classes d’IgG (IgG1, IgG2 et IgG3). Présents chez certains individus d’une même espèce, ils correspondent au niveau moléculaire à la substitution d’un ou de plusieurs acides aminés dans la séquence polypeptidique des immunoglobulines. Le système Gm se compose de 18 allotypes formant des combinaisons particulières appelées haplotypes. Les 15 haplotypes Gm reconnus et leurs fréquences varient fortement d’une population à l’autre définissant ainsi trois grands groupes : « européen », « africain » et « asiatique ».
Dans cet article, nous rapportons les résultats de la distribution des haplotypes Gm dans 5 populations marocaines dans le but de décrire la diversité génétique des Berbères actuels et de mesurer les contacts et les impacts créés par les populations migrantes successives.

Matériels et méthodes

Au total, 618 individus marocains ont été analysés. Ils se répartissent en 5 populations : Berbères de Khenifra, Amizmiz, Asni et Bourhia et Arabes de la région de Doukkala-Abda. A noter que la dénomination de ces populations est exclusivement linguistique : le terme « Berbère » représente un « individu parlant un dialecte apparenté à la langue berbère ». Le terme « Arabe » désigne un individu « arabophone ».
Les échantillons de sérum ont été obtenus à partir d’adultes sains des deux sexes, non apparentés et dont les parents et les 4 grands-parents sont nés dans la même région.
Tous les sérums ont été testés pour les allotypes G1m(1,2,3,17), G2m(23) et G3m(5,6,10,11,13,14,15,16,21,24,28) selon la méthode classique de l’inhibition de l’hémagglutination (Field et Dugoujon, 1989).
Les fréquences des haplotypes Gm - écrits selon la nomenclature internationale dans l’ordre G3m ; G1m ; G2m (Lefranc et al., 2001) et en abrégés (Tableau 1) - ont été calculées selon la méthode du maximum de vraisemblance. Les structures génétiques obtenues ont ensuite été comparées à celles d’autres populations africaines : Berbères d’Afrique du Nord, populations d’Afrique de l’Est (Ethiopie et Djibouti) et populations sahariennes (Mali, Sénégal, Côte d’Ivoire, Nigeria et République Centrafrique). La liste de l’ensemble des populations considérées est présentée dans le Tableau 2. Les résultats sont visualisés dans une Analyse Factorielle des Correspondances (AFC).
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Cette première AFC révèle une certaine homogénéité parmi les populations berbères du nord-ouest africain. Les Berbères marocains (Amizmiz, Asni, Khenifra et Bourhia) se placent au centre de la variabilité au même titre que les Berbères Mzab, les Berbères de Haute Kabylie et ceux de Tunisie (Douiret-Chenini et Djerba). Du point de vue de la composition haplotypique, ce groupe se caractérise principalement par des haplotypes Gm que l’on rencontre à des fréquences élevées dans les populations européennes. En revanche, les populations de Basse Kabylie et de Takrouna-Jeradou (Tunisie) se séparent légèrement des autres Berbères en raison d’une fréquence plus élevée d’haplotypes africains.
Un autre élément est révélé dans la Figure 1. On constate que la population Arabe marocaine (de la région de Doukkala-Abda), proche géographiquement mais de culture et de langue différentes, s’intègre au sein du « polymorphisme berbère » nord-ouest africain. Ceci permet de supposer que les Berbères et les Arabes nord-africains ont une origine ancestrale commune.
Nous avons ensuite réalisé une deuxième AFC afin de situer les populations berbères au sein de la variabilité génétique africaine (Figure 2). Les axes 1 et 2 prennent en compte 75 % de la variance totale.
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opulations représentées : 1 : Arabes de Doukkala (Maroc) ; 2 : Berbères de Amizmiz (Maroc) ; 3 : Berbères de Asni (Maroc) ; 4 : Berbères de Khenifra (Maroc) ; 5 : Berbères de Bourhia (Maroc) ; 6 : Berbères de Basse Kabylie ; 7 : Berbères de Haute Kabylie ; 8 : Berbères Mzab (Algérie) ; 9 : Berbères de Takrouna:Jeradou (Tunisie) ; 10 : Berbères de Douiret:Chenini (Tunisie) ; 11 : Berbères de Djerba (Tunisie) ; 12 : Touaregs Issequamarenes (Algérie) ; 13 : Amhara Tigrai (Ethiopie) ; 14 : Issas (Djibouti) ; 15 : Bwa (Mali) ; 16 : Mendenka (Sénégal) ; 17 : Fulani (Sénégal) ; 18 : Baoule (Côte d’Ivoire) ; 19 : Yorubas (Nigeria) ; 20 : Pygmées Aka (République Centrafrique).
La transcription complète des haplotypes Gm se trouve dans le Tableau 1.
Figure 2. Factorial Correspondence Analysis: Berbers and other African populations
Populations studied: 1: Arabs from Doukkala (Morocco); 2: Berbers from Amizmiz (Morocco); 3: Berbers from Asni (Morocco); 4: Berbers from Khenifra (Morocco); 5: Berbers from Bourhia (Morocco); 6: Berbers from Basse Kabylie (Algeria); 7: Berbers from Haute Kabylie (Algeria); 8: Berbers Mzab (Algeria); 9: Berbers from Takrouna-Jeradou (Tunisia); 10: Berbers from Douiret-Chenini (Tunisia); 11: Berbers from Jerba (Tunisia); 12: Tuaregs Issequamarenes (Algeria); 13: Amhara Tigrai (Ethiopia); 14: Issas (Djibouti); 15: Bwa (Mali); 16: Mendenka (Senegal); 17: Fulani (Senegal); 18: Baoule (Ivory Coast); 19: Yorubas (Nigeria); 20: Pygmies Aka (Central Africa Republic).
A complete description of Gm haplotypes is present in Table 1.
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L’axe 1 de cette deuxième AFC permet de mettre en évidence 2 grands groupes de populations. Un groupe comprenant les populations nord et est africaines : Berbères du Maroc, d’Algérie, de Tunisie ; Touaregs d’Algérie et populations est africaines d’Ethiopie et de Djibouti. Cet ensemble se divise en trois sous-groupes selon l’axe 2 : Touaregs d’Algérie, Berbères et Amhara Tigrai et Issas d’Afrique de l’Est. L’autre grand groupe rassemble les populations sub-sahariennes (Mali, Sénégal, Côte d’Ivoire, Nigeria et République Centrafrique). La position de ces groupes aux extrémités de l’axe 1 révèle l’importante distance génétique les séparant. Cette distance se traduit par une différenciation entre les haplotypes Gm « européens » (Gm21,28;1,17;.., Gm21,28;1,2,17;.., Gm5*;3;23 et Gm5*;3;..) pour le groupe nord et est africain et les haplotypes Gm « africains » (Gm5*,28;1,17;.., Gm5*;1,17, Gm5,6,11,24;1,17;.., Gm15;1,17;.., Gm5,6,10,11,14,28;1,17;.. et Gm5,6,10,11,14;1,17;..) pour les populations sub-sahariennes. Nous pouvons aussi remarquer que cette distinction de 2 ensembles de populations africaines se superpose à une distinction géographique de part et d’autre du Sahara. Le désert ne représente pas pour autant une barrière aux gènes car on trouve chez les Berbères nord-africains environ 20 % d’haplotypes « sub-sahariens ».

Conclusion
La comparaison des fréquences des haplotypes Gm en Afrique du Nord confirme que les Berbères sont géographiquement et génétiquement intermédiaires entre les populations européennes (composante majeure) et les populations sub-sahariennes (environ 20 % de contribution). Ces résultats corroborent les données précédemment publiées sur d’autres populations nord-africaines (Lefranc et al., 1979 ; Chaabani et al., 1984 et 1988, Loveslati et al., 2001, Giraldo et al., 2001).
Au Maroc, on constate qu’il existe une relation génétique étroite entre les Berbères et les Arabes proches géographiquement mais de culture et langages différents. Les Arabes s’intégrant au sein du « polymorphisme berbère », on peut émettre l’hypothèse qu’ils sont issus d’ancêtres communs « paléo-berbères ». Les différences observées entre les Berbères et les Arabes actuels seraient donc principalement culturelles et linguistiques et pourraient alors s’expliquer par le fait que leurs ancêtres auraient subi différemment les conséquences des invasions arabes. La conquête arabe amorcée au VIIème siècle semble n’avoir été pour certains groupes qu’un phénomène principalement culturel (adoption d’une nouvelle religion et d’un nouveau langage) avec un faible impact génétique. A l’opposé, les prédécesseurs des Berbères actuels auraient su résister à l’islamisation et à l’arabisation, leurs descendants auraient ainsi pu préserver une certaine « identité berbère originelle


Remerciements:

Nos remerciements s’adressent tout particulièrement à Sabir Btissam, Mohamed Loukid et Mohamed Hamdaoui pour leur participation à la collecte des prélèvements sanguins. Ce travail s’inscrit dans le cadre d’une action CNRS « Origine de l’Homme, du Langage et des Langues » (OHLL) et EUROCORES (ESF Humanities) « The origin of Man, Language and Languages (OMLL), projet « Le berbère et les Berbères : diversité génétique et linguistique ».

Source pour plus de détails
[www.didac.ehu.es]



Modifié 3 fois. Dernière modification le 18/11/13 12:27 par Amsnay.
[color=#3300FF] Je donne une datte au pauvre, pour en goûter la vraie saveur. Si Dieu ne nous pardonnait pas , son paradis resterait vide. P.arabes[/color]
w
22 novembre 2013 16:29
Salam

Pour ce qui est de l'origine de l'homme, il faut se concentre sur le gêne originel, celui que l'on retrouve dans tout être vivant.

Si l'on fait référence au big bang, on comprendra que nous venons toute et tous d'un amas énergétique.

Que tout l’univers était concentré dans cet amas.

Louange à Allah. Paix et salut sur Son Prophète.

Chère sœur,



Tout d’abord, nous attirons votre attention que le Coran est avant tout un livre de guidance et non de théories scientifiques, malgré qu'on y trouve des vérités cosmotiques et qui sont en parfaite conformité avec certaines théories scientifiques récemment découvertes.

Par exemple en parlant du début de la création de l'univers, Allah le Très-Haut dit : « Ceux qui ont mécru, n'ont-ils pas vu que les cieux et la terre formaient une masse compacte ? Ensuite Nous les avons séparés et fait de l'eau toute chose vivante. Ne croiront-ils donc pas? » (Sourate 21/ Verset 30)

L'imam Ibn Kathir en interprétant ce verset a dit : « Au début de la création les cieux et les terres étaient collées les uns aux autres et formaient une seule masse compacte puis Allah détacha ceux-là de ceux-ci. Ainsi, Il sépara les cieux les uns des autres et sépara le ciel le plus bas de la terre par l’atmosphère. Il versa l’eau du ciel et fit pousser les plantes de la terre, car c’est Lui qui a fait de l’eau toute chose vivante. »



Bon nombre de chercheurs musulmans dans le domaine du phénomène scientifique dans le Coran et la Sunna comme le Dr. Zaghloul An-Najar ont confirmé que les théories scientifiques concernant le big-bang sont en parfaite conformité avec le contenu de ce verset.



Mais nous pensons qu’il ne convient pas d’être catégorique dans l’explication du Coran par les théories scientifiques et le mieux serait de ne l’expliquer qu’avec les vérités scientifiques incontestables en précisant l’éventualité d’une telle explication.



Et Allah sait mieux.

[www.youtube.com]
j
27 avril 2015 10:24
20 millons de berbères? vous êtes sérieux? rien qu'au maroc il a 60% à 70% de berbères donc plus de 20 millions....peut etre vous mélanger berbères et berberophones
 
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