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Algérie: les familles demandent à l'ONU de rouvrir le dossier des disparus
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29 juillet 2007 20:05
Algérie: les familles demandent à l'ONU de rouvrir le dossier des disparus
(23/7/2007)
Les familles des "disparus" en Algérie qui refusent l'amnistie accordée par le président Bouteflika s'adressent à l'ONU pour que le dossier ne soit pas définitivement clos, lors d'une réunion du Comité des droits de l'Homme qui démarre lundi à Genève.

Ces familles, qui demandent l'ouverture d'enquêtes et la restitution des corps, saisissent l'occasion de la réunion du Comité des droits de l'homme de l'ONU, où 18 experts indépendants sont chargés de vérifier la conformité des actes des Etats avec le Pacte international sur les droits civils et politiques.

En Algérie, le terme de "disparu" désigne les personnes soupçonnées d'affinités avec des groupes armés islamistes et arrêtées par les forces de sécurité essentiellement entre 1992 et 1998, dont les familles demeurent sans nouvelles.

La "Charte pour la paix et la réconciliation nationale", adoptée en 2005 a mis un point final au cas des disparus, affirmant que "le peuple algérien souverain rejette toute allégation visant à faire endosser par l'Etat la responsabilité d'un phénomène délibéré de disparition".

"Ils disent que tout le monde est mort, qu'il faut tourner la page. Ce n'est pas en tournant cette page aussi lourde de sens et de sang que nous pourrons reconstruire ce pays", s'insurge Nassera Dutour, du Collectif des familles de disparus en Algérie (CFDA), lors d'un passage à Genève.

"Au début, nous leur demandions de nous rendre nos enfants vivants. Maintenant, les années ont passé, on leur demande de nous dire la vérité et de nous rendre les corps", ajoute Mme Dutour, sans nouvelles de son fils Amin depuis 1997.

L'Etat algérien a reconnu en 2005 que des "agents de l'Etat" étaient responsables de la disparition de 6.146 personnes entre 1992 et 1998.

Un certificat de décès et une indemnisation ont alors été proposés aux familles.

Pour le CFDA et la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH), cette politique "consacre l'impunité et prône l'oubli".

Par ailleurs, les ONG, qui estiment les disparus entre 8.200 pour le CFDA à 18.000 pour la Ligue algérienne des droits de l'homme, critiquent les pressions exercées pour obliger les gens à accepter les indemnisations.

"A deux reprises, des représentants des autorités sont venus chez ma mère pour la convaincre d'accepter l'indemnisation", affirme Nassera Dutour.

La CFDA et la FIDH estiment dès lors que seul "l'établissement d'une Commission pour la Vérité, la Paix et la Conciliation permettrait aux victimes d'exercer leur droit à la vérité et de consolider la paix".

Les experts du Comité des droits de l'homme rendront leurs conclusions lors d'une prochaine session en octobre.

Dans une décision rendue publique il y a une semaine, cet organe onusien avait jugé illégaux au regard du droit international le procès et la condamnation du fondateur du Front islamique du salut (FIS) algérien Abassi Madani en 1992.


AFP



Modifié 1 fois. Dernière modification le 29/07/07 21:43 par Ouldlablad.
 
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