Le Polisario est très remonté contre le chef du gouvernement espagnol. En cause son discours prononcé par visioconférence, au nom de son pays à l'occasion de la 75e session de l’Assemblée générale des Nations unis, le 25 septembre. Pour rappel, Pedro Sanchez avait à nouveau fait l'impasse sur «le droit à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental» et «l’organisation d’un referendum».
«C’est une position timide et dépourvue de sens du courage (…) Le gouvernement espagnol continue ainsi de se soustraire à ses responsabilités politiques et juridiques concernant le Sahara occidental», a dénoncé le représentant du Front à Madrid.
Abdullah Arabi a attribué «l’échec du processus pacifique» à «l’indifférence» de l’Espagne, pointant la responsabilité du royaume ibérique à appuyer les revendications de son mouvement en sa qualité de «puissance administratrice» de la province.
Un statut que Madrid récuse catégoriquement. «L’Espagne se considère détachée de toute responsabilité internationale en matière d'administration du Sahara Occidental depuis la lettre adressée le 26 février 1976 par le représentant permanent de l'Espagne auprès des Nations unies au secrétaire général de l'ONU», a écrit début août l’exécutif Sanchez en réponse à une question écrite du sénateur Gorka Elajabarrieta de la formation indépendantiste basque EH Bildu.
Cette position est, par ailleurs, conforme aux déclarations de l’ancien ministre des Affaires étrangères, Josep Borrell. Pour mémoire en octobre 2018, il avait soulevé l’ire des sénateurs de Podemos en affirmant que «l’Espagne n’est pas considérée comme la puissance administratrice du Sahara occidental dans les résolutions annuelles de l’Assemblée générale des Nations unies».