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Le bras de fer se poursuit entre la Wilaya de police d’Agadir et l’activiste Reda Taoujni

Alors que la Wilaya de police d’Agadir menace Réda Taoujni de recourir à la justice pour avoir publié une vidéo relative aux conditions de sa garde à vue, l'activiste assure qu’il compte déposer plainte pour «mise en danger» de sa santé.

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L'activiste Reda Taoujni. / DR
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Le torchon brûle entre les autorités locales d’Agadir et l’activiste Reda Touagni. Après une vidéo publiée la semaine dernière par ce dernier, où il raconte les conditions de sa garde à vue en mai dernier, la Wilaya de police d’Agadir a publié un long communiqué pour «démentir ses allégations». 

Dans sa mise au point, relayée par des sources médiatiques, la Wilaya a qualifié de «fausses allégations» les propos tenus par Taoujni, rappelant qu’ils «impliquent une diffamation explicite à l’encontre d'une institution», soulignant que la sureté nationale «se réserve le droit de saisir le pouvoir judiciaire». Le communiqué affirme que l’activiste a «donné de fausses informations», rappelant que «les salles de sécurité destinées à la rétention des personnes placées sous garde à vue répondent aux «exigences légales et réglementaires».

La Wilaya de police d’Agadir a également assuré que les lieux de détention «font régulièrement l'objet d'opérations de nettoyage». Elle dément «tout harcèlement des femmes à l'intérieur des salles de garde à vue» et rappelle l’existence de cellules de détention réservées aux mineurs.

Reda Taoujni compte ester en justice

Contacté par Yabiladi ce lundi, Reda Taoujni persiste et signe quant à ses propos publiés la semaine dernière. «La Wilaya de police d’Agadir n'a pas discuté du fond de la question et s'est contenté de futilités. Il y a un entassement des personnes en garde à vue, avec 20 personnes pour un espace ne dépassant pas 17 mètres carrés», assure-t-il.

«La wilaya devait plutôt répondre à mesquestions : Y a-t-il des mesures de précaution contre la Covid-19 ? Laissent-ils les détenus pendant 48 heures sans manger ? Y a-t-il des moyens d'hygiène disponibles dans les toilettes qui n'ont pas de porte ?»

Reda Taoujni

Et d’ajouter, sur la question du harcèlement des femmes en garde à vue, que ces dernières devaient «passer devant le lieu où les hommes arrêtés sont détenus pour se rendre aux toilettes et étaient victimes de harcèlement fréquent».

«Les mineurs étaient mis en garde à vue avec les femmes et ils peuvent revenir aux caméras de surveillance. La wilaya a évoqué des choses secondaires pour détourner le sujet et je n’ai diffamé personne», précise Reda Taoujni.

L’activiste, connu à Agadir et sa région, a indiqué qu’il compte lui-aussi saisir la justice car il estime que sa «santé a été mis en danger» lors de sa garde à vue. Et de considérer que le communiqué de la Wilaya serait juste un «moyen» pour l’en dissuader.

Alors qu’il se dirigeait, en mai dernier, vers l'une des circonscriptions de la région d'Agadir, afin de mettre la lumière les souffrances de la population locale face à la pénurie d'eau potable, il a été arrêté par les autorités. Le tribunal de première instance d’Agadir l’a ensuite condamné à deux mois de prison pour falsification, utilisation de plaques falsifiées, détention de marchandises étrangères soumises à la justification d’origine, conduite sans permis et absence d’assurance.