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Diaspo #156 : Mohammed El Idrissi El Bouzaidi, du ministère de l’Intérieur aux milieux d’affaires à New York

Lauréat de l'École nationale d'administration publique de Rabat, pour devenir cadre du ministère de l'Intérieur, ce Marocain originaire de Taounate a préféré poursuivre ses études doctorales en France, avant de mettre le cap sur les États-Unis d'Amérique et devenir homme d'affaires.

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L'homme d'affaires marocain Mohammed El Idrissi El Bouzaidi. / DR
Temps de lecture: 3'

Le sacrifice finit toujours par porter ses fruits. Cette philosophie, Mohammed El Idrissi El Bouzaidi la connaît très bien, lui qui était passé d’un poste de cadre au ministère de l’Intérieur à chauffeur de limousine aux Etats-Unis, avant que la vie ne lui offre une autre destinée.

Homme d'affaires newyorkais, il a vu le jour à Taounate en 1961. C’est dans cette ville à 80 kilomètres de Fès qu’il suit ses études primaires et secondaires avant de décrocher son baccalauréat. Ses études le mènent à Rabat pour intégrer l'École nationale d'administration publique. Diplomé, Mohammed El Idrissi El Bouzaidi devient cadre au ministère de l'Intérieur.

Mais son goût pour les études l'a poussé à démissionner après quelques années, pour mettre le cap sur la France pour un doctorat en finances publiques, avec comme sujet de thèse l’union fiscale dans les pays de l'Union du Maghreb arabe. Un séjour qui ne dure pas longtemps, puisqu’avant même de soutenir sa thèse, il décide de se rendre aux Etats-Unis en 1988. Changement de cap radical, puisque quelques mois seulement après son arrivée à New York, il obtient un prêt et achète une limousine pour devenir chauffeur à Wall Street.

«Je me suis aussi inscrit à l'université pour préparer également une maîtrise en finance. Je travaillais alors jour et nuit. Mais après la naissance de mon premier fils, j'ai abandonné mon travail de chauffeur pour intégrer une banque en 1996, First Suffolk Mortgage, dont je suis devenu associé à 50%», confie-t-il à Yabiladi.

Des banques aux énergies renouvelables en passant par les télécoms

Mohammed El Idrissi El Bouzaidi est alors banquier jusqu'en 2008, lorsque la crise financière mondiale a frappé les États-Unis et l'économie mondiale. Il la décrit même telle un «tsunami ayant balayé tout ce qui se trouvait sur son chemin», puisque la banque n'a pas pu se remettre des effets de la crise.

Le Marocain change à nouveau de secteur en s’orientant vers l'Internet par satellite. Il crée sa première entreprise spécialisée dans ce domaine en 2008, Patriot IT & security Corp. Deux ans plus tard, l'ouragan Sandy frappe New York et endommageant les infrastructures de la ville, y compris celles liées aux réseaux terrestres. La police de la ville décide ainsi de s'appuyer sur Internet par satellite, en faisant appel à la société créée par Mohammed El Idrissi El Bouzaidi pour superviser ce projet.

Voulant diversifier ses domaines d’expertise, le Marocain s’intéresse aussi aux énergies renouvelables. Ainsi, en 2014, il fonde la société «Patriot Energy solutions», entreprise opérant dans la production, la vente et l'installation de matériels d'énergies renouvelables. Une activité qui captera surtout toute son attention.

Lié au gouvernement de New York par un contrat pour mettre en œuvre un programme d'efficacité énergétique, cette société réalise des études énergétiques pour les maisons et soumet ses propositions. Les autorités de l'État aspirant à accroître la dépendance aux énergies renouvelables dans les logements individuels, offrent un contexte favorable pour l'activité de l'entreprise du Taounati.

Reconnaissance du Maroc et une attention particulière pour Taounate

Après le succès de Patriot Energy solutions aux États-Unis, Mohammed El Idrissi El Bouzaidi crée alors une succursale de son entreprise à Casablanca et commence à embaucher des compétences marocaines pour travailler avec la maison mère à New York. «La succursale de Casablanca s’intéresse à tout ce qui touche à l'ingénierie et j'ai choisi mon pays, le Maroc, au lieu de l'Inde ou du Bangladesh», souligne-t-il.

«Je suis reconnaissant au Maroc, où j'ai étudié gratuitement, ayant même eu la chance d'obtenir une bourse.»

Mohammed El Idrissi El Bouzaidi

L'homme d'affaires tente également de transférer son expertise au royaume et déclare être «optimiste quant à l'avenir des énergies renouvelables au Maroc». «Mon objectif est que mon pays natale devienne une plateforme d'accès au marché africain. C’est conformément à cette vision que des ingénieurs d'autres pays africains ont été recrutés par Patriot Energy Maroc à Casablanca pour ensuite les déployer dans leurs pays d'origine et développer l'activité», complète-t-il.

Avant la pandémie du coronavirus, Mohammed El Idrissi El Bouzaidi se rendait au Maroc tous les mois. Mais il ne pense pas encore à se réinstaller définitivement au Maroc puisqu’il est accaparé par le développement de ses affaires aux États-Unis.

Et bien qu’il ait quitté sa ville natale depuis quatre décennies, le Marocain n’a pas oublié Taounate. Ainsi, En 2000, il y a ouvert un hôtel et un restaurant. Mohammed El Idrissi El Bouzaidi a comme projet un autre hôtel 3 étoiles d'une capacité de 50 lits : Taounate Palace & Spa. Pour lui, «cette région a des atouts mais manque de structures touristiques de bon niveau».

article_updated 22/08/2020 a las 16h13