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Pour concurrencer le Maroc en Afrique, l’Algérie se dote de son agence de coopération internationale

En vue de concurrencer le Maroc sur la scène africaine, l’Algérie s’est dotée d’une Agence de coopération internationale, comme l’a exigé le président Tebboune.

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Mohamed Chafik Mesbah dirige désormais l'AACI / DR.
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Sur les traces du Maroc, l’Algérie a désormais son Agence de coopération internationale (AACI). Le président Abdelmadjid Tebboune a confié sa direction à un colonel de l’armée : Mohamed Chafik Mesbah, qui était conseiller à la sécurité intérieure de l’ancien chef d’Etat Lamine Zeroual (27 novembre 1995 - 27 avril 1999).  

L’Afrique est le champ d’action prioritaire de l’instance, voulue par Tebboune. D’ailleurs, il a choisi le dernier sommet de l’Union africaine, organisé en février à Addis-Abeba, pour annoncer le projet de sa création. «J’ai décidé d’insuffler une dynamique dans la coopération internationale de l’Algérie, particulièrement avec les pays africains et le Sahel», avait-il affirmé.

Une vocation réaffirmée par le ministre conseiller à la communication, porte-parole de la présidence à l’occasion d’une conférence de presse tenue le 22 avril. Mohand Oussaid Belaid a décliné les principales attributions de l’Agence dont «le suivi technique des projets de coopération et d’assistance» financés par son pays au profit «des Etats voisins et du Sahel, ce qui renforce [les] liens de fraternité et d’amitié avec ces pays», a-t-il expliqué.

Concurrencer la présence du Maroc

Comme prévu, l’entrée en action de l’AACI a bénéficié d’une large couverture des médias locaux, particulièrement les chaînes d’information acquises au régime. Par exemple, les participants à une émission de débat, diffusée mardi soir sur Echourouk News, ont salué la mise sur les rails de l’AACI. Ils ont souligné que le voisin de l’Est compte désormais un cadre idoine pour concurrencer le Maroc sur la scène africaine. Et de préciser que le royaume a bénéficié des années de maladie de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika pour asseoir son influence économique et religieuse sur le continent.

Un avantage qui est le fruit d’efforts consentis, durant des années, par plusieurs acteurs à commencer par l’Office chérifien des phosphates (OCP), les renseignements, la sécurité, les zaouïas. Les actions ont consisté notamment en la participation à des missions de maintien de la paix sous l’égide des Nations unies, l’envoi d’aides humanitaires aux pays africains frappés par des catastrophes naturelles, ou encore les bourses accordées aux étudiants africains.

L’Afrique est à nouveau terre de dispute entre les deux pays voisins. Alger avait tenté, mais sans réel succès du moins jusqu’à présent, de bousculer le leadership du Maroc sur le terrain des investissements. Au lendemain du discours du roi Mohammed VI, du 6 novembre 2016 à l’occasion du 41e anniversaire de la Marche verte donné depuis Dakar, l’ancien ministre algérien des Affaires étrangères, Ratmane Lamamra, avait réagi en annonçant la tenue en décembre de la même année de la première édition du Forum africain des investissements et des affaires.

Le démarrage de l’Agence algérienne de la coopération internationale intervient dans un contexte économique morose. Le ministre conseiller à la communication, porte-parole de la présidence, a d’ailleurs balayé d’un revers de la main la question d’un journaliste, qui a porté sur l’impact de la chute des cours du baril du pétrole sur le marché sur les projets de l’Agence.