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Hajar Raissouni : La jeunesse PJD condamne les appels à la dépénalisation de l’avortement

La jeunesse du PJD n’apprécie guère certaines expressions de solidarité avec la journaliste Hajar Raissouni. Ils condamnent ainsi les appels à la légalisation de l’avortement.

 

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Saâdeddine El Othmani avec des membres de la jeunesse du PJD / Archive - DR
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La jeunesse du PJD est vent debout contre les voix plaidant pour une dépénalisation de l’avortement. L’arrestation de Hajar Raissouni, son fiancé pour «débauche et avortement illégal», ainsi que trois membres de léquipe médicale d’une clinique à Rabat pour «avorteent illégal», a en effet ravivé le combat de l’abrogation de l’article 453 du code pénal. En témoigne les slogans entonnés lors du sit-in de solidarité devant le tribunal de première instance à Rabat, le lundi 9 septembre.

Une mobilisation que le bureau national de la jeunesse de la Lampe dénonce fermement au point d’accuser les partisans du droit à l’avortement de pratiquer un «opportunisme odieux» et de «vouloir imposer le fait accompli loin de l’esprit du consensus ayant longtemps marqué les débats entre les composantes de la société» sur certaines questions.

Les «frères» et «sœurs» de Mohamed Amekraz estiment, dans un communiqué publié hier, que les auteurs de ces initiatives «s’éloignent également des conclusions des recommandations de la commission dont Sa Majesté le Roi a chargé d’examiner certains dossiers».

La jeunesse du PJD fait ainsi allusion à la mission confiée, en mars 2015, à Mustapha Ramid, alors ministre de la Justice et des Libertés, Ahmed Taoufiq, toujours à la tête du département des Affaires islamiques et Driss Yazami, ancien président du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), de mener des consultations élargies avec les religieux et la société civile sur l’avortement.

PJD VS CNDH sur la révision du code pénal

La position des jeunes de la Lampe sonne comme une réponse indirecte à l’annonce par le CNDH de son projet de «présenter au cours des jours à venir ses recommandations d’amendement du Code pénal, en cours de discussion au sein de la commission de la législation et des droits de l’Homme de la Chambre des représentants».

«Des recommandations relatives à la protection des libertés individuelles et de la vie privée, et ce, en respect, entre autres, des dispositions constitutionnelles concernant la garantie des droits et libertés fondamentaux, notamment, le paragraphe 1er de l’article 24 et les instruments internationaux ratifiés par le Maroc», a indiqué les services d’Amina Bouayach dans un communiqué publié le lundi 9 septembre.

La sortie des jeunes islamistes tente de couper l’herbe sous le pied d’Amina Maelainin qui a réclamé l’ouverture d’un débat interne au parti sur les libertés individuelles, et combler le mutisme prudent de la direction du PJD sur un sujet aussi sensible que la dépénalisation de l’avortement.

Néanmoins les tensions entre le parti d’El Othmani et le CNDH paraissent difficile à éviter dans ces circonstances, tant les deux parties ont des postions opposées sur de nombreux questions sociétales.

Pour mémoire en octobre 2015, le secrétariat général de la Lampe avait condamné la proposition du CNDH de réviser le Code de la famille à dessein de permettre aux femmes de bénéficier des mêmes droits successoraux que les hommes. «C’est une recommandation irresponsable qui constitue une grave violation de la constitution», avait estimé la formation islamiste.