Menu

flash_2

Allemagne : L’extrême droite instrumentalise les faits divers impliquant des étrangers

Publié
Frauke Petry, anciennement porte-parole de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD). / DR
Temps de lecture: 1'

En Allemagne, l’extrême droite est à l’affût du moindre fait divers impliquant des étrangers. «Les réfugiés amènent la criminalité en ville», accuse ainsi un tract électoral, indique l’Agence France-Presse (AFP). Pour l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), un parti politique eurosceptique et nationaliste, c’est «un moyen efficace d’étendre son discours dans un pays chamboulé politiquement par l’arrivée de plus d’un million de migrants», analyse l’AFP.

«L’Allemagne ne peut plus accueillir de migrants», assène Jorg Meuthen, tête de liste AfD pour les élections européennes. «Le nombre d’attaques au couteau, viols, violences contre les femmes sont proportionnellement davantage perpétrés par des personnes issues d’une culture musulmane que par des personnes d’ici», croit-il savoir.

D’après les statistiques de la police, 38,6% des «actes délictueux violents» ont été commis par des étrangers en 2018. Mais dans le même temps la criminalité a atteint son plus bas niveau depuis la réunification de l’Allemagne. «Chaque fait divers impliquant des étrangers, surtout migrants, est monté en épingle et généralisé», dénonce Miro Dittrich, de la fondation contre le racisme Amadeu Antonio.

Et les manipulations vont bon train. Dans les villes de Chemnitz et Cottbus, un photomontage prétendant montrer 16 femmes ayant toutes été «agressées» en Europe par des «migrants» ou des «musulmans» avait été brandi lors des cortèges de l’AfD, alors même qu’il était avéré qu’il s’agissait d’un faux. «Selon moi, ces images étaient celles de femmes victimes d’attaques», persévère toutefois Christoph Berndt, représentant de l’association patriotique «Zukunft Heimat» qui organise mensuellement des manifestations à Cottbus appelant le gouvernement à «fermer les frontières». Pour lui, la crainte d’une bonne partie de la population d’être envahie par des migrants musulmans est, elle, bien réelle.