Menu

angle_2

Benkirane : La Tunisie vit dans «l’anarchie» mais sa démocratie reste «meilleure»

Pour Abdelilah Benkirane, la situation politique au Maroc est meilleure qu’en Tunisie. Selon ses dires, le pays maghrébin vit «dans l’anarchie». 

Publié
L'ancien chef du gouvernement Abdelilah Benkirane. / Ph. DR
Temps de lecture: 2'

Après des mois de silence, Abdelilah Benkirane reprend son sport favori : la communication. Dimanche 13 janvier à l’occasion d’une visite d'une délégation de membres du PJD résidents à l’étranger, l’ancien chef du gouvernement a abordé en direct plusieurs sujets : le roi Mohammed VI, le RNI et la situation en Tunisie.

Benkirane s’est montré particulièrement sévère avec le pays de la révolution du jasmin. «Quand je vais en Tunisie, je trouve des grèves générales, de la saleté et de l’anarchie», a-t-il lancé, avant d’ajouter qu’il a l’impression que «certains souhaitent le retour du dictateur». Une allusion plus que transparente au président déchu Zine El Abidine Ben Ali.

Tout en reconnaissant que la démocratie tunisienne est «meilleure que celle du Maroc», Benkirane a considéré que «le pays est non contrôlé» avant de couvrir d’éloges le modèle marocain.

Benkirane admet l’authenticité des propos qui lui sont attribués

Comme il fallait s’y attendre, les critiques formulées par l’ex-chef du gouvernement ont soulevé des réactions de la part des Tunisiens sur les réseaux sociaux.

Face à cette levée de bouclier, le PJD s’est plié volontiers au jeu des explications dans des déclarations à au média tunisien Akher Khabar Online. Une autre opportunité offerte à lui de continuer d'occuper la scène médiatique. Sans crier à la falsification de ses propos, il a reconnu qu’il en est bel et bien l’auteur.

«Ce qui s'est passé en Tunisie avec cette expérience démocratique est une chose merveilleuse et sans précédent, car la liberté est le plus précieux objectif qu’un peuple puisse réaliser», a-t-il confié au média tunisien.

Durant sa présidence du gouvernement, Abdelilah Benkirane s’est rendu en Tunisie à trois reprises. La première en 2012 pour rencontrer son homologue Hammadi Jebali (également islamiste) alors que la deuxième en septembre 2014 à l’occasion de sa participation à la conférence internationale «Investir en Tunisie-Start-up Démocracy» durant laquelle il a eu des entretiens avec le Premier ministre Mehdi Jomaâ. Son dernier déplacement en Tunisie remonte à juin 2015 lors de la tenue de la 18e session de la haute commission mixte qu’il a présidée avec le chef de l’exécutif Habib Essid.

Cette nouvelle sortie coïncide avec la commémoration des Tunisiens du 8e anniversaire de la chute du régime de Ben Ali, le 14 janvier 2011.