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Tindouf : Les gangs de Brahim Ghali et d’El Bouhali s’affrontent pour le contrôle du trafic de drogue

Les camps de Tindouf sont désormais sous l’emprise des groupes de trafic de drogue. Deux clans s’affrontent avec des armes. La population est prise en otage.

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Brahim Ghali, chef du Polisario. / Ph. Ramzi Boudina - Reuters
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Dans les camps de Tindouf, le contrôle du trafic de drogue a pris une tournure inquiétante. Les gangs proches de Brahim Ghali et ceux fidèles à son adversaire, Mohamed Lamine Ould Bouhali se sont affrontés mercredi en plein jour. Pis encore, l’affrontement s’est produit à seulement quelques centaines de mètres d’une tente où se trouvait le chef du Polisario, en visite dans le camp d’Aoussred.

Brahim Ghali a en effet choisi de bouder le sommet de l’Union africaine, les 3 et 4 juillet à Addis-Abeba, à dessein d’asseoir son autorité de plus en plus malmenée par l’opposition ouverte et déclarée de Mohamed Lamine Ould El Bouhali.

«Les milices du Front se sont contentées d’observer la scène et d’écouter les cris des femmes en fuite, le retentissement des balles et le vrombissement des moteurs des véhicules 4x4 flambant neufs. Ils ne sont pas intervenus pour séparer les deux groupes et instaurer l’ordre, laissant la bande criminelle proche de Ghali dicter sa loi», nous confie une source au Sahara.

Intervention de l’armée algérienne

«Pour éviter une escalade meurtrière, l’armée algérienne fortement présente dans les camps a reçu des instructions pour remettre un peu d’ordre. A l’issue de son intervention, les armes se sont tues», ajoute la même source.

«Une fois le calme revenu, des ambulances sont arrivées sur les lieux et ont transporté les blessés par balles. Cependant, aucune enquête n’a été ouverte en vue d’établir les responsabilités et aucune plainte n’a été déposée contre X», précise notre interlocuteur. La nouvelle de cette confrontation armée a été en partie confirmée par un média proche de Mohamed Lamine Ould El Bouhali.

Ces incidents au vu et au su de Brahim Ghali marquent-ils le début d’une dérive et surtout, l’échec de la médiation algérienne ? En février dernier, le pouvoir algérien avait envoyé un général dans les camps de Tindouf avec pour mission de réconcilier les deux adversaires, en conflit ouvert pour le contrôle du trafic de drogue et de la contrebande.

Ces deux activités bénéficiaient traditionnellement au clan de Mohamed Abdelaziz. Sauf qu’en décembre 2016, Brahim Ghali a nommé ses fidèles à la tête de régions militaires dans l’optique de changer la donne et tirer profit, lui aussi, des dividendes de ce commerce illégal.