48 heures après la colère royale, Saâdeddine El Othmani a présidé hier soir au siège de la présidence du gouvernement une réunion interministérielle pour examiner l’état d’avancement du programme «Al Hoceima phare de la Méditerranée». Fidèle à une ligne de communication qu’il adopte depuis sa désignation par le roi Mohammed VI pour former un gouvernement, le PJDiste a fait une déclaration à la presse avant de se réunir avec ses ministres.
Devant un parterre de journalistes, El Othmani a réitéré la «mobilisation totale» de son cabinet en vue d’ «une opérationnalisation des décisions» prises lors du conseil des ministres du dimanche 25 juin et le «suivi de leur exécution dans les meilleures conditions».
Reddition des comptes
Le chef du gouvernement a promis d’ «honorer les engagements» pris par son prédécesseur lors de la signature, en octobre 2015 devant le roi Mohammed VI, de projets assurant le développement d’Al Hoceima.
Sur un ton ferme, El Othmani a brandi la menace de la reddition de comptes pour toute personne que l’enquête menée conjointement par l’Inspection générale des finances et l’Inspection générale de l’administration territoriale déterminera la responsabilité dans le retard de la réalisation du programme.
Visiblement la colère royale a porté ses fruits, le cabinet El Othmani compte réaliser tous les projets entrant dans le cadre «Al Hoceima phare de la Méditerranée» avant le 31 décembre 2019. Le dossier est au cœur des préoccupations de l’exécutif. En témoigne son inscription sur l’agenda du conseil du gouvernement de ce jeudi 29 juin.
El Othmani prend sa distance avec la version des autorités
La déclaration d’El Othmani n’a pas fait l’impasse sur les incidents qu’a connue la capitale du Rif le lundi 26 juin, jour de l’Aïd Al Fitr. Le chef du gouvernement a déploré le nombre de blessés enregistrés dans les rangs des «forces de l’ordre» et des «protestataires».
El Othmani a, par ailleurs, pris ses distances avec la version des autorités sur la marche du lundi relayée par les médias officiels, préférant lancer un appel au «calme», à la «retenue» et à la «stabilité» en vue de répondre aux revendications des habitants et surtout dans la perspective de «convaincre les investisseurs» pour lancer des projets à Al Hoceima, a-t-il expliqué.
Reste à savoir si cet appel du chef du gouvernement sera entendu par les meneurs du «Hirak» au Rif ?