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Le Polisario opère un redéploiement de ses représentants à l’étranger

Dans une tentative de relancer la machine de sa diplomatie, qui montre des signes d’essoufflement, la direction du Polisario a annoncé via une liste la nomination de ses représentants à l’étranger. Rien d'exceptionnel : il s’agit en fait d’une opération de redéploiement d’anciennes figures du Front.

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Brahim Ghali, chef du Front Polisario. / Ph. Farouk Batiche - AFP
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La série de revers essuyés par le Polisario en Afrique, à Cuba et au Conseil de sécurité de l’ONU a contraint Brahim Ghali à introduire un «changement» dans sa diplomatie, qui reste toutefois bien limité. Les représentations du Front dans les principales capitales africaines, notamment à Alger, Nairobi, Addis-Abeba et Pretoria, n’ont pas été affectées par cette opération. Il en est de même pour l’Europe occidentale : la Sahraouie Khira Bulahi Bad est toujours la représentante du mouvement séparatiste à Madrid.

En revanche, le Polisario prévoit de renforcer sa présence sur d’autres pays du Vieux continent : la Suède, la Norvège, le Danemark, les Pays-Bas, l’Allemagne et l’Autriche connaissent l’arrivée d’anciennes figures de la diplomatie du Front. Il s’agit plus d’un redéploiement de l’effectif que d’une refonte en comble de tout l’appareil.

Pas de place pour les jeunes

En témoigne le cas de Habib El Kantaoui, qui a travaillé pendant des années à Stockholm et vient d’être nommé en Allemagne, et celui de Sdafa Mohamed Ali, désigné en 2012 «ambassadeur au ministère des Affaires étrangères», qui doit quitter les camps en direction d’Oslo.

Copenhague connaîtra également l’arrivée d’un nouveau représentant du Polisario en la personne de Mohamed Limam Ali. L’homme n’en est pas à sa première mission à l’étranger : il figurait sur la liste de 2012 des délégués du Polisario à l’étranger au même titre que Brahim Ghali.

En revanche, point de changement pour l’Amérique du Sud. Pourtant, l’influence du Front sur le continent a perdu de son lustre. L’éviction en 2015 d’Ahmed Hach du poste de «ministre chargé de l’Amérique latine» s’est traduite par des revers enregistrés par le Polisario sur le continent.

Dans une tentative de renverser la vapeur en sa faveur, Brahim Ghali a nommé une femme au Pérou. Sauf que l’actuel président du Pérou, Pedro Pablo Kuczynski, est plus proche du Maroc. Cet ancien expert de la Banque mondiale, maintes fois ministre de l’Economie, partage avec Rabat, au moins, son appui à l’opposition vénézuélienne.

Enfin, la liste dévoilée par la direction du Front n’a accordé aucune place aux jeunes, constate un média proche de Lamine Ould El Bouhali, l’opposant de Brahim Ghali. D’après la même source, la liste obéit à des considérations tribales.