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En nommant El Othmani nouveau chef de gouvernement, le roi contribue au maintien de l’unité du PJD

Le roi a désigné Saâdeddine El Othmani en tant que nouveau chef de gouvernement. Par cette nomination, Mohammed VI contribue au maintien de l’unité du parti de la Lampe et répond à l’aile dure du PJD et aux spéculations des islamistes maghrébins.

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Le roi Mohamed VI et Saâdeddine El Othmani ce vendredi à Casablanca. / Ph. MAP
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Le nom du successeur d’Abdelilah Benkirane est désormais connu. Vingt-quatre heures après la réunion du secrétariat général du PJD, le roi Mohammed VI a nommé cet après-midi Saâdeddine El Othmani pour former un nouveau gouvernement, indique le ministère de la Maison royale, du protocole et de la chancellerie dans un communiqué relayé par la MAP.

Une désignation conforme à l’article 47 de la Constitution. Elle offre aux «frères» et «sœurs» de Benkirane une sortie honorable, d’autant que beaucoup craignaient que la cohésion du parti soit ébranlée en cas de nomination d’Aziz Rabbah pour succéder à Benkirane.

En effet, les relations entre le maire de Kenitra et le chef de gouvernement d’expédition des affaires courantes sont tendues. Les disciples de Benkirane voient en l’ancien ministre de l’Equipement et des transports une menace pour l’unité de la Lampe. Ils lui reprochent d’être proche des positions du PAM d’Ilyas El Omari et du RNI d’Aziz Akhannouch.

Le roi contribue au maintien de l’unité du PJD

En optant pour Saâdeddine El Othmani, le roi Mohammed VI répond à sa manière aux voix qui ont pris de l’ampleur ces dernières semaines sur les réseaux sociaux et dans les médias proche du PJD.

Certes, l’ancien ministre des Affaires étrangères (janvier 2012-octobre 2013) ne jouit pas d’un appui massif auprès du Mouvement unicité et réforme (MUR), la matrice du PJD, mais il a suffisamment les qualités nécessaires pour éviter l’implosion du parti.

Indirectement, le monarque contribue ainsi au maintien de l’unité du parti de la Lampe. C’est là un autre message qu’il envoie à l’aile dure du PJD et aux spéculations de certaines formations islamistes maghrébines, en l’occurrence Ennahdha en Tunisie et le Front de la justice et du développement en Algérie. Abdelilah Benkirane est également appelé à ajouter sa pierre à l’édifice. C’est à lui qu’incombe la responsabilité d’apporter l'adhésion du MUR qui manque à son grand rival.

Reste à savoir si le nouveau chef du gouvernement désigné fera face aux mêmes obstacles qui se sont dressés devant Benkirane. Le RNI et ses alliés, le MP et l’UC exigeront-ils en échange de leur participation l’intégration de l’USFP ? Les prochains jours devraient éclaircir l'horizon politique du pays.

article_updated 2017/03/17 a las 17h22