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Une sénatrice de Podemos : «Ceuta et Melilla ne sont pas espagnoles»

Une sénatrice de Podemos a déclaré que Ceuta et Melilla ne sont pas espagnoles. Le ministre de l’Intérieur n’a pas tardé à réagir aux propos de la parlementaire. Quant à la direction de la formation d’extrême gauche, elle se garde d’aborder ce sujet, même si Pablo Iglesias et les siens se montrent compréhensifs à l’égard des ambitions indépendantistes des Catalans et des Basques.

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Maribel Mora, sénatrice de Podemos, a déclaré que «Ceuta et Melilla ne sont pas espagnoles». / Ph. Podemos
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Maribel Mora, une sénatrice de Podemos, a jeté un pavé dans la marre. En visite à la barrière grillagée de Ceuta, en compagnie de plusieurs membres d’ONG de défense des droits de l’homme et de syndicalistes de gauche, elle a déclaré que «Ceuta et Melilla ne sont pas espagnoles». Et de préciser que les revendications marocaines de récupérer les deux villes sont «légitimes».

Après de tels propos, le gouvernement Rajoy se devait de répliquer. Une mission incombée au ministre de l’Intérieur, Juan Antonio Zoido. Devant les membres du Sénat, il a martelé que «Ceuta et Melilla sont espagnoles». Au passage, le responsable a défendu la construction de barrières grillagées entre le Maroc et Ceuta et avancé le «respect» des éléments de la Guardia civil sur les droits des migrants.

Podemos n’a pas arrêté une position claire sur cette question

Si la formation de Pablo Iglesias se montre compréhensive quant aux ambitions indépendantistes des Catalans et des Basques, elle n’a pas encore arrêté une position claire sur le statut de Ceuta et Melilla. Podemos laisse ses militants exprimer leurs opinions sur le sujet avec tantôt des contradictions, tantôt des oppositions de vues, et même des revirements.

En voici quelques exemples : comme l’a relevé la presse espagnole, la sénatrice Maribel Mora s’était prononcée contre la rétrocession de Ceuta et Melilla à Rabat, à l’occasion d’une conférence à Martil, au nord du Maroc.

Fin décembre 2016, Podemos-Ceuta avait appelé à un changement du statut juridique de Ceuta et Melilla, de «villes autonomes», en vigueur depuis 1979, à «région autonomes» et ce afin de «défendre l’‘espagnolité’ (des deux villes) face aux demandes annexionnistes du Maroc». Ni le Parti populaire (PP), ni le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) ne sont allés aussi loin.

Une année auparavant, une section de Podemos à Madrid avait invité l’Etat espagnol à restituer Ceuta et Melilla au «peuple marocain, voisin et frère». La direction du parti, ne partageant pas l’avis de ses militants trop zélés, avait ensuite réclamé l'ouverture d’un débat sur l’avenir politique des deux villes.