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Algérie : Le pouvoir a boudé l’université d’été du Polisario à Boumerdès

En 2009, le «Comité algérien de solidarité avec le peuple sahraoui» lançait l’université d’été des cadres du Polisario à Boumerdès. Un rendez-vous rehaussé par la traditionnelle présence des officiels de haut rang en Algérie. Or, l’édition de cette année a brillé par les absences de représentants du pouvoir central.

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Le président algérien Abdelmadjid Tebboune et Saïd Chengriha
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Après la fin de la pandémie de la Covid-19, le Polisario a repris l’organisation de son université d’été à la wilaya de Boumerdès, en Algérie. Fait rare, l’édition de cette année, qui se poursuit jusqu’au 14 août, n’a connu la présence d’aucun officiel algérien lors de la séance d’ouverture.

En 2019, Alger avait envoyé le président de la Chambre basse du Parlement, l’islamiste Slimane Chenine, pour représenter l’Etat algérien à l’évènement. Des ministres et des chefs de partis politiques algériens, traditionnellement conviés aux travaux de l’université, ont brillé cette année par leurs absences. Pour rappel, en 2018, l’ancien secrétaire général du FLN (Front de libération national), le très controversé Djamel Ould-Abbès, avait pris la parole devant les participants à ce conclave.

Plus marquant encore, le chef du Polisario n’a pas fait de déplacement à Boumerdès, pour prononcer son traditionnel discours lors de la séance inaugurale. La présence officielle du parrain algérien à ce forum se résume à des conférences données, quotidiennement, par des universitaires algériens.

Un signe d’«apaisement» en direction du Maroc, après le putsch au Niger ?

Dans des déclarations à Yabiladi, une source sahraouie a attribué cette politique de la chaise vide du pouvoir algérien aux conséquences du coup d’Etat au Niger. Dans ce sens, elle affirme que «les Algériens ont dû, à la dernière minute, annuler les présences de hauts officiels à cet évènement». Et d’ajouter que «l’Algérie est actuellement très préoccupée par le putsch dans un pays avec lequel elle partage environ 1 000 km de frontières». Ainsi Alger adresse un signe d’«apaisement» en direction du Maroc.

Pour corrobhorer ce signal, le président Abdelmadjid Tebboune a indiqué, dimanche dans une interview accordée à des médias locaux, que «l’Algérie n’emploiera jamais la force avec ses voisins, quelles que soient les conditions !». Une semaine plus tôt, le roi Mohammed VI a assuré, dans un discours prononcé le 28 juillet à l’occasion de la Fête du trône, que les «frères en Algérie, leur direction et leur peuple n’auront jamais à craindre de malveillance de la part du Maroc. Nous leur confirmons aussi tout le prix que Nous attachons aux liens d’affection et d’amitié, aux échanges et aux interactions entre nos deux peuples».

Pour rappel, la neuvième édition de 2018 de l’université d’été du Polisario à Boumerdès avait connu les absences de hauts représentants algériens. En cause, les divisions criantes au sommet de l’Etat, entre défenseurs et opposants au projet du cinquième mandat de l’ancien président feu Abdelaziz Bouteflika.