Menu

angle_2

Des militaires espagnols écartent une offensive armée marocaine pour récupérer Ceuta et Melilla

Sur les traces du chef des armées de l’Espagne, de hauts militaires réfutent l'hypothèse d'une offensive armée du Maroc pour pour récupérer les enclaves de Ceuta et Melilla. Une thèse agitée par de nombreux acteurs politiques et médiatiques.

Publié
Amiral Rodriguez Garat / DR
Temps de lecture: 2'

De hauts militaires espagnols réfutent l'hypothèse offensive armée du Maroc pour récupérer les enclaves de Ceuta et Melilla, rapportent plusieurs médias ibériques. «La Russie peut se permettre d'aller à l'encontre de la quasi-totalité de la communauté institutionnelle, mais ce n'est pas le cas du Maroc, qui ne peut pas entrer dans une ville avec le sang et le feu, en tuant des gens», a indiqué Juan Rodríguez Garat (amiral à la retraite) lors de la présentation à Madrid du rapport sur «le rôle de Ceuta et Melilla dans l'agenda mondial», élaboré par le centre de recherche «Europe citoyenne».

C'est le même son de cloche du côté du lieutenant-général Francisco Gan Pampols : «Une attaque militaire marocaine contre Ceuta et Melilla serait peu probable, même si un parti "pro-marocain" gouverne un jour ces villes.»

Néanmoins, les deux militaires ont alerté quant à des «actions hybrides» que pourraient mener le Maroc contre l’Espagne en général. «Parmi ces actions figure la manipulation de l'immigration dans le but de causer des problèmes au royaume ibérique. L'objectif serait de chercher un ennemi potentiel et forcer le gouvernement espagnol à céder. Les actions hybrides d'un gouvernement hostile au Maroc nous mettraient en difficulté», a reconnu l’amiral Juan Rodríguez Garat.

Parier sur l’OTAN pour défendre Ceuta et Melilla

Pour sa part l’ancien ambassadeur d'Espagne aux Etats-Unis, Javier Rupérez, a mis l’accent sur la capacité de dissuasion «puissante» et «brutale» de l'OTAN. «Personne n'a osé attaquer un membre de l'OTAN, à une exception près, le 11 septembre (2001). S'il y a un problème sérieux, c'est l'Espagne qui devra se défendre et elle aura alors le soutien de l'OTAN», a-t-il affirmé. Le gouvernement dirigé par Pedro Sanchez, et malgré une forte campagne de pressions médiatiques et politiques, n’avait pas réussi à convaincre les membres de l’OTAN, lors du sommet de Madrid (juin 2022), pour placer Ceuta et Melilla sous le parapluie de l’organisation atlantique. 

Pour rappel, en novembre 2021, le chef des armées espagnoles, l’amiral Teodoro López Calderón avait assuré que «le Maroc ne constitue pas une menace pour Ceuta et Melilla». Et de préciser que «la hausse des commandes des Forces armées royales n’est pas une menace directe ni pour l'Espagne, ni pour Ceuta et Melilla. Le Maroc n'a jamais exprimé sa volonté d'annexer les deux villes autonomes par la force. L'Espagne a une capacité de dissuasion qui ne se limite pas seulement à ses forces armées».

Dans son rapport sur «le rôle de Ceuta et Melilla dans l'agenda mondial», présenté mercredi à Madrid, le centre de recherche «Europe citoyenne» a indiqué que «depuis que le sommet de l'OTAN s'est tenu à Madrid, on ne peut ignorer le recul du Maroc dans l'instrumentalisation des deux villes autonomes. Rabat n'a pas non plus cessé ses efforts pour semer le doute sur l'espagnolité de Ceuta et Melilla».