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Le Polisario relance médiatiquement la thèse des «territoires libérés de la république sahraouie»

Malgré les fanfaronnades médiatiques, le Polisario admet la perte du contrôle sur ses «territoires libérées». Après le 16e congrès, l’Algérie accueille également un autre rendez-vous important dans l’agenda du Front, traditionnellement organisé à Tifariti.

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Le passage du convoi de la MINURSO vers des zones situées à l’Est du Mur des Sables, a permis aux médias du Polisario de relancer la thèse des «territoires libérés de la république sahraouie», après une absence de presque trois ans.

«Les Nations unies ont souligné que le convoi des casques bleus vers Tifariti et M’Hairiz s’est effectué grâce au feu vert du Front Polisario. Les deux localités se trouvent à l'Est d'un mur long de 2 700 km qui sépare la partie du Sahara occidental occupée par le Maroc de la partie contrôlée par le Polisario», se félicite un des bras médiatiques du mouvement séparatiste.

Néanmoins, la réalité sur le terrain contredit ces fanfaronnades. En témoigne, le choix du lieu par le «gouvernement» que dirige Bouchraya Beyoun pour accueillir les festivités marquant le 50e anniversaire de la création du Polisario, le 10 mai 1973.

La commission chargée d’organiser ces célébrations a opté pour le «camp Aoussered», situé en Algérie et non dans les «zones libérées de la république sahraouie». Une annonce faite, mercredi lors d’un point de presse, animé par le «Premier ministre», indique l’agence de presse SPS. Traditionnellement, le Polisario commémorait en grande pompe cet anniversaire ainsi que d’autres fêtes à Tifarti, avec la participation de représentants de pays africains et d’Amérique du sud qui reconnaissent la «RASD». Lors de ces occasions, le Polisario réalisait devant ses invités des parades militaires dans la même zone.

L'intervention des FAR a changé la donne

Pour rappel, le mouvement séparatiste avait fait la sourde oreille aux appels du secrétaire général des Nations unies de renoncer à organiser un défilé militaire à Tifariti lors de la célébration du 45e anniversaire du lancement de ses actions armées. «Conformément à la résolution 2414 (2018) du Conseil de sécurité adoptée le 27 avril 2018, et afin de maintenir un environnement propice à la reprise du dialogue sous les auspices de son Envoyé personnel, Horst Köhler, le Secrétaire général appelle à la plus grande retenue», avait indiqué Antonio Guterres dans un communiqué.

Le Polisario avait, par ailleurs, boycotté l’ancien chef de la MINURSO, le Canadien Collin Stewart, parce qu’il refusait de se rendre à Bir Lahlou, autoproclamée capitale de la «RASD» à l’Est du Mur des Sables, pour y rencontrer des représentants du Front.

Ce passé est désormais révolu. L’intervention des Forces armées royales (FAR) à El Guerguerate, le 13 novembre 2020, a changé les règles du jeu. Depuis, le Polisario n’ose plus organiser de parades civiles ou militaires dans les «zones libérées de la république sahraouie». Le «camp Dakhla», situé en Algérie, avait d’ailleurs accueilli les travaux de son 16e congrès.

Pour mémoire, Mohamed Brahim Biadillah, un des chefs militaires du Polisario, avait mis en garde contre l’expansion des FAR dans les «territoires libérés». Une zone menacée de se transformer en «ceinture de sécurité» pour le Maroc, avait-il alerté dans un article publié en juin 2022.