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Céréales : Le Maroc touché par l’interdiction des exportations de la France ?

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Photo d'illustration. / DR
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À partir du 25 avril, la France ne pourra plus exporter sa production céréalière en dehors d'Europe. Selon la presse française, la décision, qui concerne 11,5 millions de tonnes de céréales, s’explique par l’interdiction, à partir de cette date, de phosphine, un insecticide pourtant utilisé obligatoirement dans de nombreux pays clients de l'Hexagone, à commencer par l'Afrique du nord, pour pouvoir débarquer la marchandise.

La même source explique que le produit «permet d'empêcher la propagation d'insectes d'un pays à l'autre» et que, sans cela, les exportations ne pourront décrocher de certificat de traitement à l'arrivée au port. La décision remonte à fin octobre 2022 et a été prise par l'Agence nationale de sécurité sanitaire alimentaire française (Anses) qui a renouvelé l'autorisation de mise sur le marché du produit sauf au «contact direct avec les céréales», contrairement à d’autres pays l’Union européenne qui ont renouvelé l'autorisation d'utilisation de la phosphine sans exception.

Elle explique que le gouvernement et l'Anses divergent sur ce sujet, alors que celle-ci «rejette la responsabilité sur le principal fabricant de phosphine, le Néerlandais UPL Holdings». Finalement, pour contourner cette interdiction, certains industriels pourraient être tentés de s'orienter vers des ports européens tels que Gênes ou Anvers pour expédier leurs céréales, ce qui engendrerait un coût supplémentaire et un impact carbone supérieur.

La décision pourra impacter le Maroc. En mars dernier, la France a conservé sa place de premier fournisseur de blé avec 300 000 tonnes arrivées, malgré la concurrence croissante des vendeurs allemands. Le royaume, qui tente de diversifier ses fournisseurs, a importé 115 000 tonnes de blé allemand en mars, 30 000 tonnes des ports polonais et 64 000 en provenance du port roumain de Constanta, soit les premières importations de cette origine depuis juillet.

Début mars, une source de l’Office national interprofessionnel des céréales et des légumineuses (ONICL) a confirmé à Reuters que le Maroc a modifié son régime de subventions à l'importation de blé pour «faciliter l'acheminement des cargaisons en provenance de la région de la mer Noire».