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Examen des avocats : Les Barreaux du Maroc défendent les admis et leurs familles

Dans un communiqué publié vendredi, l’Association des barreaux du Maroc (ABAM) a ainsi qualifié les réactions des non admis et de l’opinion publique d’«injustifiées», regrettant qu’elles se soient «écartées des voies légales et administratives possibles, pour nuire, abuser et diffamer les candidat(e)s ayant réussi et leurs familles».

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Photo d'illustration. / DR
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L’Association des barreaux du Maroc (ABAM) a rompu le silence, vendredi, en se prononçant pour la première fois sur la polémique relative aux résultats des épreuves écrites de l’examen d'aptitude à l'exercice de la profession d'avocat. Dans un communiqué, l’ABAM a ainsi dénoncé les tentatives visant à «profiter de l’examen d’aptitude à l’exercice de la profession d’avocat, pour relancer la campagne de ciblage de la profession et la poursuite des accusations gratuites contre les institutions professionnelles tout en remettant en cause leur crédibilité».

Elle «condamne les motivations des personnes derrière les campagnes de dénigrement et qui ne ratent aucune occasion pour compromettre une profession aussi noble que celle des avocats». L’ONG, qui réunit tous les barreaux du Maroc sauf celui de Casablanca, a rappelé que l’accès à la profession reste «réglementé par la loi et est soumis à un contrôle institutionnel conformément à des conditions légales et réalistes». Des critères «qui garantissent la mise à disposition des conditions nécessaires pour que les candidats passent la période de formation dans des conditions qui les qualifient pour s’immerger dans les principes et les valeurs fondamentales d’exercice du métier».

Pour l’ABAM, les réactions restent «injustifiées» et ont «dépassent les limites du droit légitime de manifester»

Ainsi, pour la polémique autour dudit examen, l’Association des Barreaux du Maroc a regretté les réactions des candidats non admis, de l’opinion publique et mêmes celles d’avocats, les jugeant «injustifiées». Ces réactions «dépassent les limites du droit légitime de manifester» et se sont «écartées des voies légales et administratives possibles, pour nuire, abuser et diffamer les candidat(e)s ayant réussi et leurs familles, ainsi que les institutions concernées et encadrant l’examen», pointe-t-elle.

L’ABAM a enfin appelé l’ensemble des avocats au «respect des normes et traditions légales» et à «préserver l’esprit de vigilance professionnelle face aux campagnes malveillantes ciblant la profession», en les incitant à se «rassembler autour de leurs institutions professionnelles».

Le communiqué de l’Association des barreaux du Maroc a suscité des réactions sur les réseaux sociaux. «Tout le monde - avocats, juristes, étudiants et opinion publique- s’attendait à ce que le ministère de la Justice sorte de son silence et publie un communiqué sur le sujet des résultats de l'examen d'admissibilité, mais l'association a décidé de représenter le ministère, jouant le rôle de parechoc, nous placant devant un vrai dilemme», a indiqué Maître El Khamis Fadili, avocat du barreau de Casablanca, sur son compte Twitter.

Pour sa part, l’avocat Mourad Elajouti a estimé que «la meilleure décision prise par le Barreau de Casablanca a été de se retirer de l’Association des Barreaux du Maroc».

Omar El Hyani, conseiller municipal à Rabat sous les couleurs de la Fédération de la gauche démocratique (FGD), a rappelé, pour sa part, que les deux enfants d’Abdelouahed El Ansari, président de l’Association des barreaux du Maroc, ainsi qu’un troisième proche, figurent sur la liste des admis à l’examen d'aptitude à l'exercice de la profession d'avocat.

Mercredi, des avocats sont revenus sur les coulisses de l'annonce des résultats dudit examen, dénonçant l’absence d’«égalité des chances», «la corruption» et les «tergiversations du ministère» pour continuer d’organiser ce concours.