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Brexit : L’accord agricole Royaume Uni-Maroc inquiète en Espagne

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Même si le divorce entre le Royaume-Uni et l’Union européenne est acté depuis le 1er janvier 2021, les associations agricoles espagnoles tiennent à préserver leurs parts dans le marché britannique. Par la voix de l’eurodéputé du Parti Populaire des Iles Canaries, Gabriel Mato, elles alertent sur les risques des accords commerciaux conclus entre Londres et d’autres pays «sans le respect des mécanismes de sauvegarde», prévoyant par exemple le retrait temporaire des préférences tarifaires, sur les exportations agricoles européennes.

«Un cadre qui comprend des clauses de sauvegarde qui aident à protéger les secteurs agricoles sensibles tels que les fruits et légumes», indique le parlementaire dans une question écrite adressée à la CE et reprise par La Vanguardia. Mato redoute que, dans l'exercice de sa souveraineté, le Royaume-Uni ne supprime ces clauses de sauvegarde dans ses futurs accords commerciaux avec des pays tiers. «Ce qui porterait atteinte à la compétitivité des productions européennes et mettrait en péril son avenir», met-il en garde.

Aussi il demande à la CE «des informations sur comment et quand le contenu des accords du Royaume-Uni signés avec des pays tiers sera évalué, ainsi que sur la procédure qui sera mise en œuvre pour surveiller ces marchés une fois qu'ils commenceront à commercialiser leurs produits vers la Grande-Bretagne». Il réclame que l'aide envisagée au sein de la réserve d'ajustement du Brexit dotée de cinq milliards d'euros, bénéficie au secteur agricole.

Dans le viseur de l’eurodéputé du PP figure principalement l’accord d’association entre Rabat et Londres d’octobre 2019. Pour mémoire, quelques jours après sa signature, deux organisations professionnelles agricoles des Iles Canaries l’avaient qualifié «de nouvel obstacle qui se dresse devant les produits locaux dont environ 50% est destinée au marché britannique». Les deux instances avaient estimé que le partenariat entre Rabat et Londres représente «un coup fatal» porté contre un secteur «déjà à l’agonie».

Le choix de Gabriel Mato pour transmettre les craintes du secteur agricole n’est pas fortuit. Au Parlement européen, il s’est fait une réputation avec ses interventions résolument hostiles au Maroc. Au lendemain de la délimitation du royaume de ses frontières maritimes, il avait alerté alors «contre une attaque visant l’intégrité territoriale d’un Etat membre de l’UE».