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France : Accusé de harcèlement en ligne par Zineb El Rhazoui, Idriss Sihamedi innocenté

Le tribunal s’est notamment basé sur un mail que Zineb El Rhazoui a elle-même envoyé à Driss Sihamedi, où elle affirme qu’elle «n’était pas du tout déstabilisée» par ses tweets.

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L'ex-journaliste de Charlie Hebdo, Zineb El Rhazoui. / DR
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Poursuivi depuis décembre dernier par Zineb El Rhazoui pour ses Tweets qu’elle jugeait comme étant «harcelant», le président de l’ONG BarakaCity, Driss Yemmou, alias Idriss Sihamedi, a été innocenté ce vendredi par le tribunal correctionnel de Paris. Il a ainsi été relaxé, le tribunal ayant considéré qu’il «n’a été apporté aucune preuve de la dégradation effective des conditions de vie de Zineb El Rhazoui», rapporte Marianne.

Pour justifier cette décision, le tribunal a mis en avant un mail, envoyé par la plaignante elle-même, «dans lequel elle disait qu'elle n’était pas du tout déstabilisée par les insultes et invectives qui lui étaient adressées et était signé "votre amie Zineb"», indique le président. 

La Franco-marocaine poursuivait Idriss Sihamedi pour une série de tweets, où il a notamment interpelé l’ex-journaliste de Charlie Hebdo sur sa «résidence» aux Emirats, son mari banquier travaillant au «pôle finance islamique dans une banque au Moyen-Orient» et la possession d'un «riad» à Essaouira.

Réagissant à ce verdict, Maître Sefen Guez Guez, de comité de défense d’Idriss Sihamedi a qualifié de «victoire», ce jugement rendu ce vendredi. «C’est avec beaucoup d’émotion que je vous annonce la relaxe d’Idriss Sihamedi dans le dossier l’opposant à Zineb Rhazaoui», a-t-il ajouté.

Idriss Sihamedi et ses avocats satisfaits du jugement

Contacté par Yabiladi, Maître Ouadi Elhamamouchi, qui a également défendu le président de BarakaCity, ne cache pas sa joie. «Nous avons gagné et cela veut dire qu’il n’y a pas eu de harcèlement. Nous avons expliqué aux juges qu’il ne s’agit que d’un échange sur des questions et des informations bien précises de l’ordre de l’intérêt général et qui peuvent intéresser le grand public. Les magistrats l’ont, me semble-t-il, compris aussi», affirme-t-il.

«Nous avons indiqué aussi qu’il y avait des fois où c’était elle (Zineb El Rhazoui, ndlr) qui harcelait soit Idriss Sihamedi ou d’autres personnes et que donc elle ne pouvait dire à un moment qu’elle est victime et en même temps user des mêmes procédés que ceux dont elle se plaignait.»

Me Ouadi Elhamamouchi

L’avocat franco-marocain ajoute une petite pic en direction du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin. «Nous sommes extrêmement satisfaits de cette décision, d’autant plus que le ministère de l’Intérieur l’a publiquement soutenu par un tweet, mais les juges ont tranché et nous ont donné gain de cause», s'est-il satisfait. Le contexte politique était en effet en défaveur du président de BarakaCity : «Nous voyons que malgré le contexte extrêmement tendu de ces derniers temps, les juges ont su rester sereins et juger en droit tout simplement.» Me Elhamamouchi explique aussi que «seul le parquet est habilité à interjeter appel» dans cette affaire.

Idriss Sihamedi est cependant, toujours poursuivi pour une autre affaire d’«injure publique». «Nous avons plaidé mercredi et le verdict sera rendu en mars prochain», assure son avocat.

«C’est avec une grande humilité que je prends cette 3ème victoire. Je remercie le Seigneur des hommes puis je remercie les talentueux avocats (…) qui ont juste plaidé le droit. Je suis innocenté par la justice», a réagi, sur son compte Twitter, le président de BarakaCity, ONG qui a été dissoute fin octobre dernier, par le ministère de l’Intérieur.