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Badou Zaki est tombé, le minaret toujours debout...

Voilà le dicton du minaret qui prend un sale coup, avec la tombée de Badou Zaki, démissionnaire.
On croit savoir qu'il n'a pas été démissionné, puisque le Bureau Fédéral a approuvé, à l'unanimité, la décision du coach national.
Pourquoi à l'unanimité ?

Eh, bien c'est parce que même M. Mohamed El Guertili a approuvé le vote-sanction de la FRMF, qui a mis un terme aux responsabilités de Badou Zaki, ce même Badou qui a été recruté grâce à M. El Guertili.

Après la démission de Zaki, la FRMF a procédé à la dissolution de la Commission technique, présidée par M. El Guertili et c'est M. M'Hamed Aouzal qui a été mandaté pour mettre sur pied une nouvelle commission, qui sera chargée de recruter :
- Un entraîneur national pour succéder à Badou Zaki,
- Le recrutement d'un Directeur technique national, après une longue vacance, ce qui a été pour beaucoup dans l'échec de l'entraîneur national démissionnaire, livré à lui-même, seul et sans contrôle.

Badou Zaki a porté toutes les casquettes, entraîneur, prospecteur, sélectionneur, voire même interlocuteur direct d'un Bureau Fédéral, qu'il n'a jamais porté dans son coeur et qui le lui rend de la plus belle des manières, avec l'approbation d'un départ tant souhaité, à l'unanimité, plus Mohamed El Guertili serait-on tenté de dire...

Dans cette histoire, qui a débouché sur l'élimination du Maroc en Coupe du Monde, le grand reproche qu'on puisse faire à Badou Zaki est venu des joueurs eux-mêmes qui n'ont pas admis qu'il se débarrasse de manière primaire de Noureddine Naybet et qu'il casse tout un groupe de copains, pour jouer au chef (sic).

Ce groupe, homogène et combatif de Radès I (finale de la CAN 2004), qui a donné naissance à une nouvelle génération de joueurs aurait dû être conservé et fructifié dans le bon sens. C'est ce qu'aurait entrepris tout entraîneur expérimenté, en privilégiant d'abord et surtout la qualification.

Et maintenant, après que Badou Zaki soit parti, que faire à propos d'un Bureau Fédéral qui a prouvé ses limites et qui passe pour l'un des plus faibles de toute l'histoire du football marocain ?
Certains dirigeants ont fait leur temps et n'ont plus leur place au Bureau Fédéral, surtout en ces temps de réforme où on compte injecter la mise à niveau à un corps pratiquement sans vie.

A ce propos Badou Zaki ne doit pas tomber seul, ni le minaret d'ailleurs et encore moins le barbier, il faut éviter les faux problèmes et se défaire de tous ceux qui sont coupés du football de terrain, football dit d'élite ou amateur, pour assurer le fonctionnement d'une courroie de transmission pyramidale et horizontale, où le décideur ne soit pas que membre fédéral.

Un dirigeant on le juge et on le jauge à travers un travail de proximité, au quotidien, dans les clubs avec tous les problèmes, réels, auxquels il est confronté.
Que ce soit pour les recrutements, le financement, l'infrastructure, le public, les responsables et les médias, comment faire pour que ce dirigeant, à la base, soit valorisé et que sa place ne soit pas confisquée par des non-dirigeants?
On a vu, lors des dernières années, arriver une nouvelle couche de technocrates, sans club et sans aucune expérience dans le football et qui ont mangé, géré l'argent de la FRMF, recruté des entraîneurs étrangers et supervisé les opérations de sponsoring, sans avoir réussi dans aucun de ces secteurs d'activité.

Aujourd'hui, il faut tout mettre entre les mains des professionnels, chacun selon sa spécialité, ses compétences et ses droits, des cadres salariés qu'il faudrait protéger des dirigeants bénévoles mais sans que la démocratie sportive, avec les sportifs et non contre eux, n'en paie les frais.

On le voit, Badou Zaki n'est pas seul responsable, puisse Noureddine Naybet pardonner son inexpérience et ne pas être dégoûté du football.

Belaïd BOUIMID
Source : Al Bayane

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