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Les automobilistes marocains se familiarisent avec la ceinture de sécurité

C'est une véritable révolution culturelle que vivent les automobilistes marocains, contraints depuis une semaine de boucler leur ceinture de sécurité, y compris en ville.

Depuis dimanche dernier, le port de la ceinture de sécurité est en effet obligatoire au Maroc, à l'avant lors de la circulation en ville, à l'avant et à l'arrière en dehors du périmètre urbain.
»Il faut bien s'y faire», explique à l'Associated Press Mohammed, chauffeur de «petit taxi» à Rabat. «Même si parfois elle me gêne, je préfère la mettre plutôt que de m'excuser devant un policier et payer un PV de 100 dirhams (environ 9 euros)», ajoute-t-il.

Depuis l'entrée en vigueur de cette nouvelle disposition du code de la route, les agents de police et la Gendarmerie royale ont reçu des consignes très strictes de la part des pouvoirs publics. Et dans leur très grande majorité, les automobilistes et leurs passagers se plient à cette mesure.

Les autorités marocaines ont lancé début 2004, une grande campagne de communication et de sensibilisation auprès des automobilistes, pour tenter de lutter contre l'insécurité routière, qualifiée de »véritable fléau» par le ministre des Transports Karim Ghellab.
En 2004, quelque 3.878 personnes ont trouvé la mort sur les routes au Maroc et 15.000 ont été gravement blessées.

Les pouvoirs publics estiment à 11 milliards de dirhams (environ 900 millions d'euros) le coût annuel pour la collectivité des accidents de la circulation, soit l'équivalent de 2,5% du Produit intérieur brut.

Autres dispositions phare du «Plan stratégique national pour la sécurité routière» lancé en 2004: l'interdiction de téléphoner au volant, ou de placer des enfants de moins de 10 ans à l'avant des véhicules.

Ce plan met l'accent sur les contrôles routiers, le renforcement des amendes et la réforme du permis du conduire.

La vitesse excessive est à l'origine de la moitié des accidents mortels, d'après les statistiques officielles. La vétusté du parc automobile marocain, mais aussi le comportement des conducteurs de transports en commun (comme les «grands taxis» interurbains transportant jusqu'à six passagers et surnommés les «vaches folles» par les autres conducteurs en raison de leur conduite erratique, NDLR), la corruption de certains policiers ou gendarmes sont également avancés pour expliquer un taux de mortalité cinq fois supérieur à celui des routes françaises.

En 2002, le Maroc comptait 1,8 million de véhicules pour 30 millions d'habitants et 61.000 kilomètres de route, dont seulement 500 kilomètres d'autoroutes.

Selon une récente étude de la Banque européenne d'investissements, si aucune mesure sérieuse n'est prise pour enrayer cette hécatombe, le nombre de morts sur les routes marocaines pourrait atteindre le chiffre des 5.000 d'ici à 2012.

Source : Associated Press

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